Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Rechercher : plancher de jeannot

A chacun sa sirène

medium_couv_sirenaif.jpg
Brut, con et naïf, mon post du 4, n’est pas passé inaperçu. Un petit fouineur (merci monsieur Paulo) m’a prêté pour le ouikène un catalogue oublié, en droite ligne de sa monstrueuse bibliothèque. Sirenaïf que ça s’appelle et c’est préfacé par Anatole Jakovsky. C’était le titre d’une exposition de fin 1980, début 81, à la Galerie Sin’Paora à Paris. medium_P_barton_sirene.jpgFiguraient déjà, tiens, tiens, la sirène de Desnos et -re tiens, tiens- Les Trésors sous-marins, le tableau, plutôt sucré, de Patricia Barton. Donc, un affreux doute m’assaille : l’expo du Musée maritime et fluvial de Rouen serait-elle du réchauffé ?
Retour sur le plancher des vaches pour vous dire que j’ai rangé mon placard à chaussures.
medium_chaussures.jpg

Parmi les 70 paires qui constituent mon pedibus-patrimoine il me manque malheureusement celle qui figurait dans la vente Art populaire-Curiosités le 7 février à Drouot-Richelieu. Martine Houze, l’expert, qualifie d’«imposantes» ces «chaussures de métier» (j’ai envie de dire : de chantier) du XVIIe ou XVIIIe siècle. medium_semelle.jpgJ’adore leur grosse bouille de curé campagnard avec leur six épaisseurs de cuir renforcées par des chevilles de bois. Si Chabichette décide demain de m’en offrir une paire du même genre brut plutôt qu’une paire de ces douillettes charentaises dont elle inonde son département, je promets de voter pour elle.

medium_eglise_parlante_porche_2.jpg

Question curé, j’ai pas de conseil à vous donner mais allez voir quand même la note que Pascale Herman a baptisée sur son blogue : L’Eglise parlante du Ménil-Gondouin (Orne).

medium_Eglise_parlante_aujourd_hui.jpg

L'église parlante rénovée 

J’y ai collé un commentaire relatif aux soutanes indépendantes d’esprit et créatrices.

medium_Chanoine_Thibaud.jpg
medium_Chanoine_thibaud_1.jpg

Parmi celles-ci, un petit salut au chanoine Joseph Thibaud de Luçon qui, dans les années 30, agrémenta son jardin de sculptures animalières en ciment armé. Quelqu’un sait-il ce qu’elles sont devenues ? On n’en a qu’une mauvaise photo dans un livre de mémoires que Thibaud publia en 1935 avec, pour illustrations, ses gravures perso qui ressemblent à du Cordel.

medium_Chanoine_Thibaud_baleine_echouee.jpg

 

Lire la suite

Vivian Maier, une belle invention

Mais qui êtes-vous Vivian Maier ?

Une excentrique ?

Une accumulatrice compulsive ?

Une grande photographe méconnue ?

Ou… un auteur d’art brut ?

Je vous tournais autour et j’hésitais à vous rencontrer, Super-nounou de Chicago à l’accent français. Derrière la légende de votre vie que vous documentiez sans cesse jusqu’au déraisonnable, j’apercevais trop l’opération de promotion que votre inventeur avait l’air de faire sur votre dos.

autoportrait VM.jpg

Et puis, j’ai fini comme tout le monde par aller voir le documentaire de Charles Siskel et John Maloof qui vous est consacré et maintenant ça me turlupine.

Ce qui m’a décidé c’est un papier que Sophie Roussel, une Animulienne à cheval sur la culture et sur l’anticulture, m’a claqué dans la boîte e-mail de mon blogounet

 

Elle gardait tout.

Au point de faire s’écrouler le plancher de sa chambre de bonne. Elle a fini sa vie dans le plus grand dénuement et pourtant, au garde-meuble, on a retrouvé dans ses affaires des vêtements et des chaussures à peine portés. On a retrouvé surtout une cinquantaine de cartons remplis à ras bord de pellicules et de négatifs. Des boîtes et des boîtes : 100.000 photographies jamais développées, une quantité industrielle de journaux, coupures de presse, additions de restaurant, tickets de blanchisserie.

accumulation.jpg

Née en 1926 à New York, Vivian Maier était une Mary Poppins un peu déjantée qui devint nurse d’enfants pour avoir l’alibi d’être souvent en balade. Vieille fille par vocation, elle portait pour tout bijou, un Rolleiflex en sautoir avec lequel elle mitraillait. A toutes les époques, elle a traîné avec elle une ribambelle de gosses dans les quartiers les plus mal famés de la ville, précisément là où il y avait des choses à voir. Avec sa bande de morveux en camouflage, elle pouvait opérer en toute discrétion et ne rien dénaturer du sujet en appuyant sur le déclencheur.

négatifs.jpg

Elle était sensible aux scènes de rue, aux gens de rien, aux faits divers. Les enfants crasseux qui jouent en toutes circonstances. Elle avait le goût de l’insolite : une fillette grassouillette avec une énorme bouée autour du cou qui ressemble à un donut. Elle aimait les femmes de dos, les détails gracieux et modestes, le pli harmonieux d'une robe. Mais elle n'était pas photographe. Elle ne voulait pas immortaliser. Elle voulait capter la vie des autres. Au fond, elle n’a jamais voulu voir ses photos tirées. Et c'est maintenant qu'on les retrouve.

Elle gardait tout

 

Plus sur Viviane Maier

 

 Film réalisé par la BBC en mars 2013

the vivian maier mystery.jpg

 

Film réalisé pour le collectionneur Jeffrey Goldstein en 2011

Cliquer sur l'image

film1.jpg

Petite revue de presse

"A la recherche de Vivian Maier", l'argent, l'argentique et le numérique

L’Invention de Vivian Maier

Vivian Maier et "l'Ecole inférieure de la Photographie"

Vivian Maier, au détour d’une rue

Row between collectors over discovery of works by Vivian Maier


Lire la suite

Un été portes ouvertes

Je suis prise à la gorge par l’actualité des villégiatures. Les parties de campagne se succèdent et je n’arrive pas à suivre. Souvent elles ne se ressemblent pas et des fois si.

Dimanche dernier, le 25 de juin 2011, il faisait hyper-beau.

jardin à versailles.JPG

direction la grotte.JPGEt j’ai retrouvé, pour une journée portes-ouvertes dans un jardin de Versailles, la fine équipe, constituée par Boistine et Jean-Michel Chesné, que j’avais rencontrée à Malakoff le samedi 14 mai au lieu-dit La Grotte.

Leur partenaire avait changé. Le principe de ces réjouissances c’est de marcher sur 3 pattes. Trois artistes qui montrent leurs boulots, leurs collections, leurs hospitalités, dans un contexte champêtre, intimidant pour personne. Dimanche 25 c’était Chamoro

chamorro

samedi 14 Catherine Ursin

Catherine Ursin

Je ne sais pas quelle garden-party j’ai préféré. Du côté Versailles, c’est clean et calme. Le jardin de Boistine sent le jasmin et bruisse de rires d’enfants.

Boistine
Du côté de Malakoff c’est plus touffu.

mosaïques.jpg

Le jardin de mosaïques de Chesné monte et descend, tourne et vire. Il se la joue mystérieux mais ludique.

jean-michel chesné

Je ne sais plus si c’est chez l’un ou chez l’autre que je me suis gavée de brioche et de jus d’orange mais ce que je peux dire c’est que je me suis donné du mal pour photographier les œuvres en évitant la foule qui arrive par paquets chez Chesné, en chapelets chez Boistine : «coucou, c’est nous!». Bien entendu, j’ai mes petites préférences. Je vous les dirai pas.

Mais enfin, j’ai été plutôt agréablement bluffée par le côté architecte-singulier de Jean-Michel.

jean-michel chesné

jean-michel chesné

Ses dessins, plus cérébraux, ne me le laissaient pas présumer. Il a un sens pratique de l’environnement spontané qui lui vient peut-être des cartes postales qu’il se plaît à ramasser. Il en a mis quelques unes entre mes mains et ça n’a pas été le plus mauvais moment de la journée.

jean-michel chesné

De Boistine, j’aime certaines trouvailles où elle se montre capable de flirter avec ce qu’elle appelle «la barbarie».

boistine

boistine

Mais sa pente l’entraîne vers un certain bonheur (why not?) qui la porte vers le registre décoratif. J’espère un jour avoir l’occasion de plancher sur ses bijoux. En attendant, je me suis offert un de ses pendentifs en argent qu’elle balade dans une vitrine de poche parmi les coccinelles.

médaillon jour.JPGmédaillon nuit.JPG

Plus inquiet, plus tourmenté peut-être, l’état d’esprit qui préside aux travaux de Catherine Ursin! Suspendus dans les arbres de Malakoff, ses calicots sanglants ont de l’allure.

catherine ursin

Elle tourne douloureusement autour de thèmes sacrificiels féminins. M’intriguent les réseaux de lignes rouges striant ses installations.

catherine ursin

Je les ai retrouvées dans deux gouaches réalisées sur des cartons à boutons du temps de nos grand-mères. Elles marchaient si fort ensemble que je les ai achetées.

catherine ursin

Vous allez me dire que je suis folle. Que Chesné, Boistine, Ursin sont des gens cultivés. Cultivés en art brut. Mais l’art brut aujourd’hui n’est-il pas une influence qui s’exerce comme une autre? C’est intéressant de se demander comment ces trois-là sauront (ou ne sauront pas) s’en dépatouiller (ou s’en accommoder).

Lire la suite

30.06.2011 | Lien permanent

Célébration de Chemellier et de Jules Mougin

Célébrons aujourd’hui Chemellier dans le Maine et Loire. Cette commune chargée d’histoire (il y en a toute une tartine sur Wikipédia) m’offre l’occasion d’un retour sur moi-même. Au lieu-dit La Motte, il y aurait des poèmes gravés dans le tuffeau, tendre pierre crémeuse du Saumurois.

art brut,jules mougin,alain paire

cave jules mougin.jpg

jules mougin.jpgC’est qu’à Chemellier vécut Jules Mougin à qui il n’y a pas si longtemps (le 8 novembre 2010 exactement) j’ai fait un p’tit coucou de départ. J’enrageais alors de ne pas être fichue de vous citer une jolie poésie manuscrite du Facteur Mougin à son confrère Ferdinand Cheval que j’avais achetée jadis à Drouot. Et bien ça y est, je l’ai retrouvée, glissée dans sa chemise jaune parmi un épais feuilletage de coupures de presse. Elle provient de vieilles archives de Frédéric Altmann qui fonda un musée d’art naïf dans le Var. Je vous en cite un chouïa :

Ma foi, c’est pas rien de saluer

un voyant ! (…)

Il faudrait pour bien faire,

Compter les jours et les jours

Du va et vient

Génial.

Pierre par pierre.

Une pierre comme ça,

Une autre qui chuchote à la coquille,

Et la plus belle – mais si lourde –

Qui, sans aucun doute, est une larme

D’étoile !

signature jules mougin.jpg

Cette poésie, rédigée d’une main ferme et d’une plume noire le 30 juin 1975 à 17 heures, est belle dans sa forme un peu échevelée comme peut l’être l’autographe de Mougin que reproduit Alain Paire dans sa note du 13 mai 2012.

Si je vous signale cette note c’est qu’elle est toute entière occupée par un beau texte du photographe Léon-Claude Vénézia sur Jules et Jeanne Mougin.

jules mougin et épouse.jpg

Et qui est annoncée la sortie imminente de la correspondance de Jules Mougin avec Gaston Chaissac.

Lire la suite

Le jardin de pierres de monsieur Esfandiarpou

jardin de pierres photo Atousa Taghavi.jpg

Photo Atousa Taghavi

Du brut d'Iran ? Mais bien sûr, y'a qu'à demander ! Là comme ailleurs, l'art brut creuse son trou. On se demande pourquoi un si ancien et si beau pays en aurait été indemne sous prétexte que ses dirigeants ont tendance à gaver le pauvre monde avec leur très personnelle culture autoritaro-religieuse.

jardin de pierres photo Fardad Ghanei.jpg

Photo Fardad Ghanei

Certes, ce n'est pas en Iran que les Athéniens s'atteignirent, ni que les Satrapes s'attrapèrent par la barbichette de la démocratie mais c'est évidemment là que les Perses se percèrent, la suite le démontre.

jardin de pierre photo Yaser Khadishi.jpg
jardin de pierres photo Yaser Khadishi 2.jpg

Balvard map.jpgLà, c'est dans le village de Balvard à 45 kms de Sirjan dans la province de Kerman au sud-est du pays. En Iran comme ailleurs, il y a (il y avait) des bergers qui gardent leurs chèvres dans des déserts.

A la fin des années 60 du siècle précédent, ils avaient pas de i-pod ni même de transistor et puis en plus ils étaient sourds et muets de naissance parfois. C'est le cas de Darvich Khan Esfandiarpou, un habitant de Balvard.

Darvish Khan photo Atousa-Taghavi.jpg

Photo Atousa Taghavi

Rien d'autre à faire que de regarder les pierres qui tombent du ciel et de gambader comme un cabri tout autour. La chance c'est qu'un cinéaste du nom de Parviz Kimiavi croisa la route sinueuse de ce grand créateur d'installations de bois mort et de caillasses percées associés. Il en résulta 2 films. Un de 1976 où l'on voit Darvich Khan improviser avec grâce et vélocité des danses soufies de sa composition au cours desquelles il embrassait ses œuvres au passage.


Un autre de 2004, une vidéo réalisée peu de temps avant la mort de Darvich Khan. Le vieil homme a toujours une allure folle même s'il s'appuie maintenant sur une canne.

jardin de pierres photo ahmad nadalian.jpg

Photo Ahmad Nadalian

Il entretient encore son Jardin de pierres (titre du film) commencé dans sa jeunesse après avoir été témoin de la chute d'une météorite. Son coup de génie (ou son coup de folie) ce fut d'accrocher cette météorite aux branches d'un arbre mort.

jardin de pierres un arbre.jpg

Photo Yashar

Il a continué tout naturellement ensuite, porté par une inspiration mystique et par les gens de son village qui le prenaient pour un prophète.

Darvich Khan et son bâton photo CHN .jpeg

CHN Photo Agency Hasan Ghafari

Creusait-il des trous dans les pierres ou choisissait-il des cailloux transpercés par Mère Nature? Je l'ignore mais son truc ce fut de récupérer des fils métalliques ou des fils de lignes téléphoniques pour ligoter les caillasses et les pendre comme des fruits minéraux dans des arbres  à jamais improductifs.

Darvich Khan photo CHN.jpeg

CHN Photo Agency

Le résultat est étonnant et d'un contemporain à tomber à la renverse.

Jardin de pierres dans la brume ISNA.jpg

J'ai envie de faire pareil avec la magnifique pierre trouée que m'a offert en cadeau un ramasseur de champignons berrichon. Comme je n'ai pas d'arbre sous la main, je vais accrocher ce ready made en forme de visage à la balustrade de mon balcon avec un solide câble d'acier pour les cas de tempête.

tête pierre trouée.jpg

Lire la suite

Chroniques de l’oie de noël

tunnel7407dt3.jpgBon, c'était pas une bonne idée de vous envoyer dans l'Eurostar mais j'ignorais que vous alliez rester bloqués dans le tunnel. Donc pas la peine de me faire la gueule. Il reste encore un peu de temps pour vos cadeaux de Noël.

gants ongles.JPG

Une paire de gants aux ongles rouges? Idéale pour pas se perdre dans la neige. Je l'ai repéré sur Les Grigris de Sophie, le blogue d'une modiste rémoise qui a la bonne idée de nous offrir en bonus des photos récentes de la maison de Bodan Litnianski.

b litnanski.JPG

Plus traditionnel mais pas mal non plus, le catalogue de l'Expo Chomo. Belle couverture de Clovis Prévost qui marche à l'ombre et au soleil. A acheter autant pour l'icono que pour la doc, les points forts de cette publication. Avec les nombreuses repros, on se fait une idée de la diversité des œuvres en même temps que de l'ambiance de cet atelier sous les pins de la forêt de Fontainebleau. Ce que je préfère c'est la bio.

cata chomo.jpg

revue altagor.jpgElle rappelle le rôle décisif des deux seuls amis que Chomo ne mettait jamais en boîte : Altagor, champion de la poésie sonore (rencontré à la fin des années 50) et Claude Clavel, jeune ingénieur qui, à partir de 1964, aida Chomo dans ses activités de bâtisseur.

A noter la biblio qui remonte à 1960 et au n°3 de Fantasmagie, une revue belge dont je vous ai retrouvé une page.

fantasmagie.jpg

texte chomo.jpg

La liste des expos, radios, télés, n'est pas moins trapue. L'ensemble est pourvu d'une préface de Laurent Danchin chapeautée d'un hommage par ce «commissaire à 100 %» comme il se désigne parfois (voir son commentaire sur ma note du 4.10.2009) et suivi d'un entretien du galeriste Jean Camion avec... Laurent Danchin. Et comme il faut tout faire par soi-même de nos jours, c'est à la 3e personne que Mr 100 % parle de lui-même dans sa biographie de Chomo. Pour être juste, précisons que l'omniprésence du maître d'œuvre de ce catalogue dont le nom n'est pas cité plus d'une trentaine de fois (j'ai vérifié) est équilibrée par une trentaine de témoignages (hélas imprimés dans un corps microcospique) empruntés à des Préludiens fidèles ou occasionnels parmi lesquels Janine Malbec, que Chomo appelait «Nounou» parce qu'elle veillait sur le sale gosse que cet artiste à la puissance 10 était resté. S'il vous reste de la place dans vos sabots, prévoyez large et demandez un paquet enrubanné pour Gaston Chaissac, poète rustique et peintre moderne chez Actes Sud, le bouquin qui accompagne l'expo du même nom au Musée de Grenoble (jusqu'au 31 janvier 2010), également co-éditeur.

cata chaissac.jpg

Là, ils s'y sont mis à trois pour les textes : Guy Tosatto, Didier Semin et Benoît Decron qui a monté tant et tant d'intéressantes expos au Musée Sainte-Croix des Sables d'Olonnes, par exemple René Drouin ou Anton Prinner (c'est pas d'la daube). Souhaitons lui bon courage car il vient de prendre la direction du Musée Pierre Soulages à Rodez (pardon : «Grand Rodez») et ça ne doit pas être de la tarte de passer des poteaux de couleurs de Chaissac aux tartines de noirceur du grand Pierre qui me soûle un brin, malgré ses discours sur «la lumière qui vient de la toile».

flyer musee soulages.jpg

Stop pour aujourd'hui car je deviens sotte comme une oie de Noël.oie 2.jpg


Lire la suite

Profeta Gentileza de Rio de Janeiro

bd68e4b79a31afb3eb62987dc6f2283c.jpg

Traiter l’actualité c’est bien mais faudrait pas oublier de puiser dans les réserves. Faut dire que j’adore les réserves, même si mon chéri râle lorsque, en ouvrant le placard de la cuisine de notre gîte rural, 200 sachets de thé lui tombent sur la tête sous l’effet de l’encombrement. Et sur mon bureau, c’est pareil. Des tas de jolis sujets s’accumulent sur mon écran en attendant de finir en chroniques animuliennes.

ef621d79987016cd5d7dd4bd97528521.jpg

Parmi ceux-ci, comment faire attendre le doux Profeta Gentileza ? Jusqu’à sa mort en 1996, José Dotrino, plus connu sous son nom de prophète, est resté une grande figure populaire de Rio de Janeiro.

bd53914175f09d1ba7d213201cdc3fd5.jpg

Son visage rayonnait d’un noble sourire. Les photos qui le représentent font regretter de ne pas l’avoir connu. Beau comme un dieu il était, avec ses longs cheveux et ses vêtements d’une blancheur candide enrichis de couleurs en ornements !

f12e0f643d0108c28ec20977139d91e2.jpg

Largement précurseur des hippies californiens, il s’était mis à prêcher l’amour et la liberté depuis ce jour de décembre 1961 où il avait connu l’illumination. 31304a58db2b9dcc0b093c75943a3ef4.jpg

C’était après une catastrophe, du genre grand incendie, qui avait fait beaucoup de victimes. Du moins, si j’ai bien compris, car tous les sites qui le concernent sont brésiliens, sauf cet article de la chanteuse Marisa Monte qui a écrit une chanson sur le sujet.

Alors s’il y en a parmi nos lecteurs qui connaît la langue portugalaise qu’ils ne se gênent pas pour mêler leur grain de ciel. Profeta Gentileza se baladait au milieu d’une circulation automobile d’enfer comme dans une Jérusalem céleste, avec des vire-vent sur ses pancartes à messages et de grandes palmes à la main.

 

 

Le plus intéressant c’est que sur les pilastres du viaduc de Caju, cet enragé dadzibaoïste spirituel avait réalisé une installation d’1,5 km de long avec ses calligraphies singulières.

1c31af8c8aff05a306b7c42196625a67.jpg

Il semblerait qu’à ce patrimoine urbain «tendance brute», les Cariocas soient restés attachés puisque les inscriptions de José ont été non seulement préservées mais restaurées.

fde7ebe3b5ab07898163c33d20160378.jpg
40bfccc2af35f9d1c479d903af4d9cc2.jpg

Ce qui prouve que de tels créateurs peuvent, dans leurs pays, être prophètes !

 

db2b96faeee957994feda17e341ccbc8.jpg

Lire la suite

28.01.2008 | Lien permanent

Les CQFD de La Voix du Nord

On ne sait plus où on en est avec l’art brut. Tout le monde en fait. Tout le monde en est. Tout le monde en parle. Heureusement il y a des gens qui se décarcassent pour expliquer quoi que c’est. Pas plus tard que récemment Savine Faupin, «conservatrice en chef du musée du LaM, à Villeneuve d’Ascq» a donné, selon La Voix du Nord qui a relaté l’événement le 22 mai 2014, une conférence sur ce sujet qui nous passionne à l’unité de psychiatrie de Denain.

Hélas, elle a eu beau dégainer ses diapositives pour faire découvrir toutes les beautés de la chose à ses auditeurs, il semble qu’elle ait été mal comprise. Puisque, poursuit la VDN, « tout le monde a été bluffé par les magnifiques sculptures réalisées par un pensionnaire de l’unité Pierre-Janet et exposées dans le hall de l’établissement ». En voici un exemple !!!

pieta.jpg

 

carre_noir_40c.gif

Lire la suite

Le renard de Plouha

Manque que le loup en Bretagne. J’ai freiné pour une belette et j’ai vu le renard.

Un renard naturalisé le long de la D 786 qui effleure la commune de Plouha. Au sein d’une installation de jardin qui a pour thème central la fable de La Fontaine. Avec son corbeau en contreplaqué à la découpe et sa boîte à camembert.

P1080102.jpg

Les pochettes de CD qui ornent le piédestal de ce scolaire trio composent une sorte de menu musical. L’auteur de cette oeuvrette commande astucieusement de chez lui la sonorisation douce de son parterre. Selon les cas : un p’tit coup de Trenet, de Mariano, de Mireille ou de Jean Sablon. Pour Animula ce fut Joséphine Baker.

P1080098.JPG

A chacun son coup de cœur. Celui de Lionel, l’auteur de cet ensemble sans prétention qui comprend aussi un mannequin jardinier et un pêcheur de grenouilles n’a pas de préférences.

P1080105.jpg

Lui, ce qu’il attrappe ce sont des visiteurs et il prend ce qui vient.

Lire la suite

04.07.2014 | Lien permanent

Les gargouilles de Loc Envel

P1070918.JPG

Rothéneuf? Non : Loc-Envel. Un village perché à l’orée de la Forêt de la nuit (Koat an noz). Quatre bornes aux sud de Belle-Isle en Terre où veille depuis 1910 une Marianne de grande allure populaire avec son sein en artichaut et la tristesse d’avoir perdu son nez.

marianne.jpg

Loc-Envel et son église pur jus breton dédiée à deux saints frangins qui masquent peut-être le souvenir lointain de jumeaux druidiques.

eglise_de_loc_envel.jpg

Ambiance mystère-gagnant à l’intérieur. Grosses dalles au sol : on imagine le bruit des sabots. Petites ouvertures pour les lépreux.

jubé.JPG

Jubé très XVIe comme une préface à l’heroic fantasy qui se déploie à l’intérieur sur les poutres du plafond.

P1070906.JPG

Dragons et petits cochons, personnages grotesques, drôles de gueules plus ou moins sacrées.

dragon vert.JPG

cochon.JPG

Le tout coloré dans l’ombre. On peut faire de la lumière en mettant une thune dans un bastringue près de l’autel mais il faut se farcir alors un commentaire qui prend la tête du pauvre visiteur.

P1070911.JPG

Cette espèce de rude magie se prolonge en pierre à l’extérieur. Avec des gargouilles à vous donner la colique. M’est avis que dans les temps, on devait pas trop se promener la nuit autour.

eglise vue détail.JPG

C’est l’une de ces créatures « sauvages » qui m’a fait penser aux rochers sculptés de l’Abbé Fouré. Tant il est vrai qu’en Bretagne, on a l’impression que, depuis les hommes préhistoriques, les créations rustiques se superposent au travers des siècles, aussi facilement que les feuilles d’un artichaut.

gargouille 2.JPG

L’impression seulement. Pour revenir à la réalité, je vous invite à noter que le samedi 28 juin 2014, l’Asso Les Amis de l’œuvre de l’Abbé Fouré tiendra son AG annuelle à la Maison de Quartier de Rothéneuf. A 10 heures du mat c’est un peu tôt pour moi parce mon Trégor c’est pas la porte à côté. Mais si vous naviguez dans les parages de la cité malouine, c’est dans vos possibilités.

Navets 2.jpg

Bon maintenant je vous quitte parce que je dois faire mon ragoût de mouton à l’irlandaise. Et les navets, il n’y a pas que dans les films que c’est long à éplucher.

Lire la suite

Page : 1 2 3 4 5 6 7 8