Les Cévennes au musée (08.08.2007)
L’art brut, toujours l’art brut, à la fin c’est fatiguant.
Heureusement, avec les vacances c’est le moment de se changer les idées. On traîne sa flemme jusqu’à la Maison de la Presse et pour 9 € seulement on s’offre des canards où on ne mettrait pas le nez d’ordinaire. Moi, pour mes 60 balles (j’aime bien convertir, ça m’entretient les neurones) j’ai jeté mon dévolu sur la Visite guidée des Musées de France proposée par Beaux-Arts Editions.
C’est clean, lisible et ça sent bon. On en a pour ses 1 franc la page (environ). Les Arts premiers à Issoudun, le Familistère de Guise, Tanguy au Musée des beaux-Arts de Quimper… dans ses rêves on peut tout voir. Et comme on sait bien qu’on n’aura jamais le temps on se farcit les petits textes de présentation super bien imprimés.
Le plus rigolo c’est celui du Musée des Vallées Cévenoles (St-Jean-du Gard). Stéphanie Pioda y relate les ingénus propos de M. Daniel Travier, son fondateur-directeur à propos de sa méthode de collectes. «Je rencontre les populations au cours d’enquêtes qui sont des entrevues parfois très informelles, et j’amène la discussion sur le patrimoine et les traditions. Après plusieurs rencontres et l’instauration d’une relation amicale privilégiée, les gens font don d’objets au musée».
Plutôt subtile, non, cette instrumentalisation de la chaleur humaine ? Votre petite âme errante n’y aurait pas pensé. En voilà une méthode qu’il faudrait préconiser aux collecteurs institutionnels de l’art brut. Pour une fois que celui-ci à quelque chose à apprendre de la culture ! La suite, si vous arrivez à la lire sans exploser de rire, en fait foi : «Un jour, alors qu’un berger me dévoilait ses sonnailles de moutons, j’ai découvert …».
Achetez le journal pour connaître la fin.
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Commentaires
Mesdames messieurs,
Permetez-moi, en tant que défenseur de la noble profession d'homme providentiel du patrimoine, de venir à cette tribune, affrontant les clochettes qui tintinabulent, pour défendre Monsieur D. T (soit dit en passant qu'il est de taille et de force à faire lui-même ce travail !) dont la passion sans limites (ou presque) pour ses Cévennes, leur mémoire de résistance, a permis de constituer une collection quasi unique, de celles que vous appréciez d'habitude, chère mademoiselle Ani, sur les Cévennes, accomplissant un travail ethnographique remarquable avec ses amis, l'ethnologue Jean-Noël Pele, le célèbre historien (l'homme des "Camisards", cf NRF G.), Philippe Joutard.
Daniel TR. est à lui seul les Cévennes ! et donc tout peut un jour ou l'autre confluer au Musée des Vallées Cévenoles.
Jetez votre journal, chère Ani, prenez un petit train (Le Cévenol jusqu'à Nîmes, prenez une voiture de louage, et allez lentement à la rencontre de Daniel T. vous ne pouvez pas le manquer... et vous en reviendrez transformée de cette rencontre unique, comme vous les aimez !Il ne faut pas croire la presse, vous le savez, lisez les blogs !
Tiens, j'en connais un particulièrement subtil qui aime l'Auvergne, aimez donc les Cévénnes !
Bon, mesdames et messieurs, ma plaidoirie pour rendre justice à Daniel qui ne mérite pas d'être ainsi brocardé, et je m'en retourne, plus voltairien que jamais, sarcler mes pissenlits, biner mes marguerites, arroser mes rocailles, panser ma volaille brizambourgeoise.
Je ne voulais pas vous faire de peine, Miss Ani, mais j'aime bien Daniel, malgré ses travers, par vous soulignés.
Écrit par : La Bavette | 08.08.2007
Il me zemble qu'y a une error. Jean-Noël Pele (Pelé?), cépa pluto Jean-Noël Pellen ou kekchose komssa?
Écrit par : Le Korrecteur implakable | 09.08.2007
Bravo !...ou presque. C'est Jean-Noël Pelen... et à ces Cévenols faudrait aussi adjoindre Pierre Laurence. Il s'y est fait du "bon boulot" dans ce coin historique et magnifique.
Msieur le Korrrrrrrrrrrrrcteur, SVP, rajoutez un "t" à mon premier perme t ez. je me sentirais mieux ainsi.
Ah, au fait, vous pourrriez quand même demander aussi à melle Ani, qu'elle nous ajoute la suite de l'interviou, pour partager son rire !
Écrit par : La Bavette | 10.08.2007
Je tombe par hasard sur votre site et trouve très surprenante cette ridiculisation du travail de collecte de Daniel Travier. On est dans un musée où les objets sont intéressants parce qu'ils ont une histoire, une fonction, appartiennent au quotidien et ce sont les habitants de la région qui peuvent les faire parler. La rencontre des habitants est incontournable, c'est cette mémoire qui est fondamentale. La passion et le sérieux de Daniel Travier est telle que les habitants lui font confiance et décident pour certains de donner une partie de leur histoire, de leur quotidien qui continuera de vivre dans le musée des Cévenoles. Des objets qui n'intéressent que peu de monde au demeurant. Il n’y a aucune manipulation, ni raquette ! Ce serait plus louable s'il achetait ces objets aux enchères ? Le problème, c'est le budget et que ces objets passent rarement aux enchères. Que dit-on lorsqu'un mécène offre un tableau à un musée prestigieux ou paie la restauration d'une galerie ? Le conservateur instrumentaliserait-il quoique ce soit alors ? Est-ce que les analyses diffèrent en fonction de la notoriété et du contexte ?
Écrit par : Stéphanie Pioda | 04.11.2007
1, Mme Pioda, le tennis n'a rien à voir avec le racket (quoique...).
et 2, vous ne savez pas encore que Madame Animula voit le mâle (souvent) partout.
A.Cariâtre
(Témoins "les sonnailles de mouton que dévoile le berger...", mais moi aussi ça me fait rigoler...)
Écrit par : Alcide Cariâtre | 04.11.2007
Désolée pour la faute d'orthographe! je me disais bien aussi en l'écrivant!!! Je ne connais pas bien Madame Animula, donc j'ai peut-être pris les choses au premier degré, soit. Je trouve que Daniel Travier est une personne tellement rare que ça m'énerve de voire une "agression" gratuite.
Écrit par : stéphanie Pioda | 04.11.2007
@ Stéphanie Pioda
Merci pour vos commentaires. Ils enrichissent un débat dont ma provoc a tout de même été l'amorce. Si vous aviez eu ces accents dans "Beaux-Arts", je n'aurais pas trouvé matière à plaisanterie, c'est clair.
Ce que vous dîtes du "Musée des Vallées Cévenoles" donnera envie à nos lecteurs de le connaître.
Pour ma part, les conseils de "La Bavette" (derrière laquelle j'ai tout lieu de soupçonner une relation amicale qui est aussi une autorité en la matière) ne sont pas tombés dans l'oreille d'une sourde. Fasse que l'occasion me soit donnée d'aller à St-Jean du Gard!
A tout roi, il faut des bouffon(ne)s. M. Travier ne saurait faire exception à la règle. Alors, "Agression" ou interrogation sur l'éthique? Ma note vous a paru rapide? Vous voudrez bien m'en excuser mais votre papier n'était pas exempt de raccourcis non plus.
Sans rancune, bien que vous m'ayez sérieusement fait glisser dans le genre sérieux qui me va si mal au teint.
Ani
Écrit par : Animula | 05.11.2007