Merveilleux Arcimboldo (08.09.2007)
Toujours à la recherche du terme «art brut», votre petite âme errante l’a déniché cette fois-ci dans le dossier spécial du numéro 700 d’Historia Mensuel consacré à Arcimboldo, ce peintre de la fin du XVIe siècle, si mariole pour les portraits composés de fruits, de légumes ou de machins variés.
L’art brut, ce garnement, dans une revue qui, depuis au moins un demi-siècle, fait l’enchantement des papys en mal d’érudition tranquille ? Je n’en croyais pas mes lunettes mais il fallut me rendre à l’évidence.
Guiseppe Arcimboldo
Le papier d’Elisabeth Couturier, qui a le mérite de nous rafraîchir sérieusement la mémoire à propos de cette grande figure du Manièrisme, a aussi celui de citer un passage du livre qu’André Pieyre de Mandiargues a écrit sur Arcimboldo le merveilleux.
Mandiargues nous rappelle que l’artiste bénéficiait du mécénat de Rodolphe II, l’empereur de Prague, à la tronche pas possible, qui préférait à son portrait officiel trop réaliste, la version plus potagère imaginée par Arcimboldo.
Mandiargues nous rappelle aussi qu’un des principaux jobs du peintre à la cour consistait à enrichir les fameuses Wunderkammern, cabinets d’art et de curiosité du Rodolphe, où «l’art culturel» se «mélangeait sur un pied d’égalité avec ce que nous appelons l’art brut».
Nous y voilà, mais il faudrait être aveugle pour ne pas avoir aperçu déjà certaines connivences entre les masques en coquillages de Pascal-Désir Maisonneuve et les têtes d’assemblages végétaux d’Arcimboldo.
Collection de l'Art Brut, Lausanne
Alors pourquoi j’enfonce ainsi les portes ouvertes ? C’est qu’au Musée du Luxembourg, à Paris, (pas dans le Grand Duché) se tiendra du 15 septembre 2007 au 13 janvier 2008, «la première exposition monographique au monde» (selon le communiqué de presse) des œuvres de Giuseppe Arcimboldo.
Avant d’y courir, encore un p’tit coup de Mandiargues pour la route ? Cet éloge de la curiosité peut-être? : «La curiosité, dont les points extrêmes relèvent de la psychologie pathologique, m’a toujours semblé une des vertus essentielles de l’homme, digne d’être ajoutée aux trois vertus théologales et aux quatre vertus cardinales».
11:30 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Giuseppe Arcimboldo, Pascal-Désir Maisonneuve, art brut | | Imprimer | | |
Commentaires
Comme j'kiifffe cette peinture
Écrit par : 1303 | 11.06.2008