Les Auvergnats sont incroyables ! (30.09.2007)
Je vous parlerais bien … mais je préfère vous entraîner dans mon aventure transversale à la recherche du soleil du Luberon.
De passage à Saint-Flour, mon daddy (je voyage avec mon daddy), qui s’était fait un gros plaisir en s’achetant un gilet de velours Le Laboureur,
a eu l’émotion de sa vie en trouvant chez un bouquiniste de la ville haute, Les Auvergnats sont incroyables !, un livre des années Giscard. En ce temps-là, les Auvergnats étaient au top et les trois auteurs de ce livre, des journalistes de La Montagne, voulaient le faire savoir au monde entier.
C’est ainsi que mon daddy avait croisé jadis J.-C. Delaygues, B. Teyssier et A. Faivre sur les routes psychédéliques de la Turquie et dans les cafés d’Istanbul où le vin se buvait dans les bouteilles de bière par discrétion.
Ils évoquaient le livre qu’ils écriraient en rentrant et que l’un d’eux, Alain Faivre, qui devait disparaître bientôt prématurément, ne vit pas sortir. «Tu te rends compte, Ani, c’est le message d’un mort qui me demande de ne pas l’oublier» soupira mon papa.
Comme il était trop dans son passé, votre petite âme errante a pris le bouquin. C’est plein de belles photos de Michel Agon. Des vieux, des pierres, des vaches, des âpres paysages. Tout ce qu’on aime ! A part ça, pas exempt de défauts : ça sonne un peu léger, ça manque un peu de liant, ça la joue trop nostalgique. Mais ces défauts deviennent sympathiques parce qu’ils proviennent du mélange des ingrédients : souvenirs, récits, légendes, observations choisis avec un œil qui n’a pas froid devant l’insolite.
Parmi ce Bandit de Laqueille, cet Ermite de Chazeyras, ces Irréductibles de chez Pions, j’ai préféré La Mort dans l’eau-de-vie parce que ce récit relate l’existence d’un musée singulier entre les singuliers.
Celui d’Hector Granet, archéologue autodidacte, qui à Viverols, à une vingtaine de kms d’Ambert, montrait aux visiteurs la momie de son père conservée dans l’eau-de-vie.
Spectacle nullement morbide puisque Hector jouait sur son accordéon les airs préférés du paternel auquel il ne parlait pas mal : « Papa, je t’amène de la visite ! »
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