Autodidactes sur les écrans québécois (06.01.2008)

Et à l’horizon janvier 2008 au Québec ?

Que se passe-t-il (l’espiègle)?

6713500cefa2aa630d8246bd43be6a91.jpg

Il se passe que Pascale Ferland, une jeune réalisatrice de notre chère Belle Province met la dernière main à un Adagio pour un gars de bicycle, un film consacré à un cinéaste autodidacte inclassable : René Bail.
Adagio, selon Jean-Pierre Lefebvre (voir : Hors Champ) «parle avant tout de survivance, raconte la force d’un homme qui a survécu, physiquement et moralement, à un terrible accident de moto en 1972 qui l’a défiguré et rendu handicapé».

2e5ec8cd57a9b5033041ad42cff3e330.jpg

René Bail est l’auteur d’un long métrage de fiction, Les Désœuvrés, tourné à la fin des années 50, mis au placard pendant plus de 40 ans, puis finalisé peu de temps avant la disparition de son auteur en octobre 2007. Donnant la parole à des acteurs non-pros s’exprimant dans le langage populaire d’un patelin de là-bas, ce film précurseur faisait le portrait de la jeunesse de cette époque.

90c65c67ec1ee0d0d9a0928d9302dff7.jpg

Adagio pour un gars de bicycle est le 3e volet d’un triptyque qui vise à nous familiariser avec des démarches créatrices pas communes et plutôt pas piquées des hannetons.
Auparavant, en 2005, il y a eu L’Arbre aux branches coupées, un film de 80 mn centré autour de 2 vieux patenteux russes qui survivent avec l’aide de la peinture dans un pays en plein recyclage, pas tendre pour les retraités. Tous deux ont connu la guerre, l’un est même un ancien colonel.

d3d8f90f76d2ba8fe6b0a9b526ef936d.gif
a286ab660bd04ad8577d8b07511be995.jpg

Alexei Ivanovitch Kantsurov est obsédé par la peur de perdre le peu qui lui reste et cette vulnérabilité transpire dans ses personnages et ses paysages.

dbd717cb3632bb768493cb4d0824251d.gif
82e35cb7d1410a6c9c597def26ca688f.jpg

Alexei Yakovlevitch Sizov est plutôt un naïf pur laine mais ça ne l’empêche pas de joindre à ses tableaux, des lettres de protestation qu’il adresse au gouvernement.

4875129333b752086826fa3682dce401.jpgQuand en 2001 (l’année de L’Odyssée de l’espace), j’ai connu Pascale Ferland, alors fraîchement diplomée de l’UQAM en arts plastiques, elle préparait un documentaire sur les principaux créateurs québécois «indisciplinés» de Montréal, du Bas Saint-Laurent, de la Gaspésie et du Charlevoix dont j’ai déjà eu l’occasion de vous parler sur mon blogounet : Léonce Durette, Palmerino Sorgente, Roger Ouellette notamment.

Ce docu, PF l’a réalisé en 2003.

6994a2af779130542e97b327422258b1.jpg

Ce premier volet du triptyque : L’immortalité en fin de compte s’occupe aussi du cas très intéressant de Lionel Thériault à qui les autorités de sa région faisait alors des misères à cause des drapeaux (souvent rouges, il est vrai) que ce pacifique agriculteur -au truck rustique comme son savoureux parler- aime à faire flotter sur sa ferme, pourtant située dans un espace très isolé.

45019a42a17d3232afc392a24ea90ac9.jpg

 

b946a3a334d9012e079609d77f9cf12d.jpg

Pour vous récompenser de m’avoir suivie jusque là, quelques images du domaine de Thériault et pourquoi pas bientôt un album ?

19:50 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, René Bail, Alexei Ivanovitch Kantsurov, Alexei Yakovlevitch Sizov, Lionel Thériault | |  Imprimer | | Pin it! |