Bill Anhang guest star (10.01.2008)
Ma boîte aux lettres se prend pour Pifou.
«Pas glop, pas glop !» a t-elle gémi lorsque j’ai arraché de ses entrailles une lettre du Canada estampillée de cette fière devise postière : «De partout… jusqu’à vous/From anywhere…to anyone».
Elle voulait garder pour elle les vœux de Bill Anhang contenus dans la missive.
«Glop, glop !» a susurré mon computer en engloutissant gloutonnement le DVD que m’envoyait Bill pour le nouvel an. Il faut du culot pour s’emparer des chefs d’œuvre qui ont défrayé la chronique médiatique et les enrober de sa confiture perso.
Et bien, ce culot, Bill Anhang, beau comme un rabbin de Rembrandt sous sa calotte étoilée, n’en manque pas.
C’est pourquoi il sera la guest star animulesque du mois de janvier.
L’auteur du «Van Gogh à la Bill Anhang» s’est attaqué cette fois-ci à Gustav Klimt en ajoutant ses guirlandes électriques à Adèle Bauer, flanquée d’un paon pour la circonstance («Adèle with peacock»).
Merveilleux pour se vautrer dans la couleur et pour remonter en douceur aux sources de cette Mittel Europa dont Bill est toujours un peu orphelin.
Il y a des chances que ce fameux tableau n’ait pas été choisi au hasard. Le portrait d’Adèle (qui était le modèle de Klimt) s’est trouvé au centre d’une bataille juridique entre la dernière descendante de la famille Bloch-Bauer et l’état autrichien qui se fit tirer l’oreille pour restituer aux Bauer la toile qui avait été fauchée en 1938 par les nazis à cette famille viennoise qui avait, à leurs yeux, l’avantage d’être riche et le tort d’être juive.
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