Foisonnements et Overvloed chez Art en marge (01.06.2008)
Et maintenant, tous derrière Ani en direction du ciel. C’est que la Sicile c’est pas que du bain de mer en maillot panthère, ça monte, ça monte et un peu vite, je vous jure, dans la région de Trapani. A Erice, village de montagne où l’on accède par une route en lacet qui fait des nœuds dans les estomacs de Reinette et Léa, indifférentes aux splendeurs des précipices, les nuages, « les merveilleux nuages » s’approchent en foule pour vous faire la fête.
Quand vous ouvrez la portière, ils pénètrent dans la voiture et quand vous ouvrez la bouche, vous les mangez à la cuiller .
Bon, c’est pas Neuschwanstein mais l’ambiance cotonneuse sur les remparts de la période normande m’a fait penser aux fantaisies médièvalesques de ce bon vieux Louis II de Bavière.
Vous me voyez venir ? On se rapproche de mes dadas. On s’en rapproche par des ruelles pavées de galets-savonnettes, sans pitié pour les fragiles escarpins (j’ai gardé le sac) que Dominique s’était offert le matin même. Et en haut, que trouve-t-on ? Une librairie bien sûr. Bourrée de souvenirs pour touristes mais où j’ai quand même trouvé, soldé pour un prix ridicule, le catalogue d’une exposition du début 2006 intitulée Gloria in excelsis Deo (toujours le ciel !).
Comme cette expo était consacrée à la tradition céroplastique (la tradizione ceroplastica natalizia di Erice, Alcamo, Trapani e Salemi) et que les bouquins sur ce sujet courent pas les ruelles par chez nous, je m’arrête un peu sur cet ouvrage de Maurizio Vitella, plein de photos de jésus en cire présentés sous globes ou dans des ébénisteries vitrées.
Pourquoi ? Mais parce que productions d’un catholicisme, populaire et baroque à la fois, ne sont pas indifférentes à certains créateurs d’art brut pur laine. Giovanni Battista Podesta, par exemple, pour rester dans la sphère italienne.
Quittant maintenant les brumes du sud, je vous invite à cingler avec moi vers des climats plus nordiques pour vous dire qu’un autre Italien, Anacleto Borghi, figurera au tableau de la prochaine manifestation (Overvloed/Foisonnements) d’Art en marge dans la capitale de la patrie de Salvatore Adamo, le plus fameux des Belgo-siciliens francophones.
Intéressez vous surtout aux éphémères sculptures de papier scotché et peint dudit Anacleto.
Et pour finir à rebrousse-poil, suivez Les Papillonnages de Véronique (un autre "blogue de fille") parce que cette petite nouvelle, tombée du dernier mois de mars, vous a une façon bien à elle d’aborder la question de l’art brut qui nous change des révérences, des contresens ou des délectations moroses assez habituelles en ce domaine, même si son coeur penche par trop pour l'érotisme, cette voie royale de la culture des plus cul-turantes.
23:50 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : art brut, anacleto borghi, art en marge | | Imprimer | | |
Commentaires
Ah que je suis bien aise de lire votre quête des céroplasties, canivets et autres paperolles...
Si vous en avez le loisir et l'ouvrage à portée de main, consultez l'ouvrage, justement d'un Animulien, "L'Ethnographie de la France" (chez Armand Colin, coll. Cursus) aux pages 117-121 qui relate de précieuses approches anthropologiques sur ces sujets de Madame Jeanne Andlauer... Bon, ce que j'en dis...
Ceci dit, bravo pour votre périple nébuleux et vertigineux à souhait... courageuse Missa Ani ! Je ne vous y aurais certainement pas suivi, moins pour les risques asthmatiques que pour de mortels vertiges adrénalitiques... Alors, merci de votre exposé des résultats de votre course vers ces sommets... Et persévérez dans vos "papillonnages" si féminins... Tiens, à ce propos, la co-pilote (qui a repris avec ses couleurs la joie de lire) viens de me faire la lecture (à l'heure de la sieste et avant le café au lait de cinq heures, un rituel qui nous vient en commun de nos ancêtres, qui n'avaient pourtant pas lu ni l'Etranger, ni Camus... mais je m'égare) d'un ouvrage de François Bégaudeau, "Fin de l'Histoire". Vous qui êtes à votre aise sur les "blogues de fille" apprécierez, n'en doutons pas. La co-pilote y a mis tout son cœur pour me narrer, en y mettant et le ton et le temps les 137 pages (écrites serrées et petit), et se marrer en le lisant... Je vous laisse à Morphée, un bol de fraises cueillies du matin à la périphérie du JdB m'attend en lieu et place de tisane du soir.
Écrit par : M.V.de Belvert | 03.06.2008