Arte irregolare : la Tinaia à Paris (19.03.2009)
Bon, alors, ça commence comme un prénom de fille : Tina. Moi, ça me fait penser forcément à «la donna dalla voce rauca» (la femme à la voix rauque), la chérie du poète Cesare Pavese qui tant le fit souffrir. De cette abréviation si joliment italienne (Tina, c’est en fait Battistina) à Tinaia, il n’y a qu’un pas (ou un pia) et moi j’adore les franchir, les pas, n’est-ce-pas ? Va donc pour Tinaia, Ti-ti, na-na et ia-ia. Tinaia vous dis-je. Allez vous vous le mettre dans le cigare ? Oui, je sens que ça vient. Si vous avez peur d’oublier, au lieu de faire un nœud à votre kleenex propulsez vous demain vendredi 20 mars 2009 au vernissage de Christian Berst. Cet entreprenant galeriste frôle le stakhanovisme.
A peine Lena (Marilena Pelosi, pour être exact) décrochée, voilà-t-il pas qu’il embraye déjà sur une expo Tinaia dans son Objet trouvé de galerie. Jusqu’au 18 avril et pas après, on rigole pas avec le timing rue de Charenton.
Marco Raugei
Pour les caves qui ne sauraient pas, la Tinaia c’est de «l’arte irregolare» et ça veut dire «cellier» en italien (ou cave), enfin quoi, bref, un endroit où les pommes mûrissent, où le chianti se bonifie. La Tinaia vous dis-je, ôtez vos oreillettes!
Giuseppina Pastore
Les «Irregolari» ça fait déjà une paie que je vous bassine avec. Yaka faire du rétropédalage sur ma chronique du 22 juillet 2008 : Irregolari, 8 créateurs d’art brut siciliens. L’arte irregolare c’est grosso modo l’art brut (mâtiné singulier) et la Tinaia c’est kif-kif Gugging. Vous me suivez ? Vous avez de la chance parce que j’y vais plutôt à la louche mais je suis pressée, les copines m’attendent. Aujourd’hui c’est la soirée «entre filles».
Giovanni Galli
En deux mots : la Tinaia, c’est un espace communautaire florentin créé dans la foulée de ce qu’on a appelé dans les années Ronald Laing, l’antipsychiatrie. Un centre d’expression dont la création est le moteur plutôt qu’un atelier d’art-thérapie parmi d’autres. O.K.?
Pour le reste, branchez vous direct sur le site du galeriste, il vous expliquera tout ça très bien lui-même. Moi, j’éteins la lumière, je me jette dans la cabine et je me remets du rouge sur les dents (saleté d’ascenseur). Salut les Tina et bonsoir à tous.
23:55 | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : art brut, la tinaia, giovanni galli, giuseppina pastore, marco raugei | | Imprimer | | |
Commentaires
La Tina vous taquine du point de vue philologique... pour le Méditerranéen que je suis, la "tina" c'est surtout une cuve à vin... en bois, comme en béton. Mais on peut mettre aussi de l'eau dans sa "tina"... et se mot est si répandu qu'il sert même de toponyme (à Lespignan, route de Colombiers, vous passez par le petit pont de La Tina).
Et dans le temps, certains dimanches soirs où grammaire la-tine et version la-tine avaient été négligées, le mal au ventre me prenait à la pensée du lundi matin au lycée ; et là un seul recours : les "tinettes"...
Arrêtons là le massacre du VERBE (verbeux). C'est le jour du Printemps, je peux sortir enfin de mon jardin érémitique
et je viens vous saluer, chère miss Anit, (ah ?) comme on dit en verlan.
Bon Prime Time !
Écrit par : M.V.de Belvert | 20.03.2009
Bon, étant fort concernée par le sujet, je ne peux pas m'empécher de rajouter mon grain de sel et de rappeller que Tina, en Italien, ça vient aussi de petite Agata, du greque : Agathé, forme féminine de l'adjectif Agathos: "bon". Bref, une fille sage et bien rangée. Virtueuse au point que en 251, à Catane, une Agata se fut martyriser. Depuis, la Sainte patronne expose ses seins sur un plateau. Enfant, je croyai qu'au lieu du signe de son sacrifice, elle nous offrait deux bons gâteau de pâtisserie sicilienne.
Le raccord avec la Tinaia me parait un peu forcé, mais au niveau éthimologique on peut le souscrire et souhaiter que du bon jus puisse continuer à couler dans les tini florentins.
Alla salute!
Écrit par : teresa | 22.03.2009
@ Tutti i Animuli
Teresa, c'était fatal, ça me fait penser à Teresa Maranzano. J'ai oublié de vous dire qu'elle a conçu une expo d'art outsider italien, visible jusqu'au 2 mai 2009 à la Sardine Galerie de Genève :
http://www.sardine.ch/expositions
Il parait qu'il y a un catalogue bilingue (italien/français) avec des textes d'elle et de Flora Berne, la galeriste. Si, comme je le pense, elle me lisent, qu'elles n'oublient pas de l'emporter avec elles quand elles viendront à Paris pour le vernissage Giovanni Bosco, le 31 mars.J'espère bien les rencontrer à cette occasion.
Ani
Écrit par : Animula | 22.03.2009
... "l'art outsider"... une notion outremanchotte et atlanglaise qui me kiffe bien. Vraiment ; ça fait moins brutes et autres hommes sauvages. J'adopte dans mon propre carnet répertoire lexico ; et à la première "Ukase " je te le sors, comme ça, Paf !Tu l'as pas vu venir çui-là, hein ! Normal c'est du lexico "outsider".
Merci pour cette tribune Miss Ani... et merced, Dona Teresa.
M.
Écrit par : M.V.de Belvert | 22.03.2009