Frida Kahlo y su mundo (07.03.2010)
Frida Kahlo, tout le monde n'aime pas mais ma copine Pascaline si. C'est par hasard que je la rencontre vendredi dernier en lèchant les vitrines à Bruxelles. Smack, smack, vous z'ici, je vous croyais zozo etc. Y'a pas de zoo à Bruxelles et je me précipite dans ce genre d'endroit que quand j'ai vu d'abord toutes les expos. Mais cette fin d'après-midi là j'étais frustrée parce que j'avais perdu ma journée dans les rencards-buziness et les téléphones portables qui passent pas toujours avec la France. La riante perspective de rentrer au Windsor Hôtel sans rien avoir à mettre sous les dents des Animuliens ne me souriait guère. Alors je me suis jetée comme la pauvreté sur le monde sur l'appât que m'a tendu la Pascaline qui connaît mes vices. «Comment, t'as pas vu l'expo Frida Kahlo y su mundo, ma pauvr'Ani ? Il te reste peut-être une chance, ça ferme qu'à 9 P.M»
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J'ai plaqué très vite cette «pauvre» Pascaline pour me lancer bravement en pleine averse à l'assaut de la colline où trône le Musée des Beaux-Arts. Comme la pauvre Frida est tout même un peu loin de mon sujet, je vous la ferai short sur cette expo émouvante qui commence à petit bruit par El Camion (le bus), un petit format de 1929 qui est une sorte d'instantané du moment qui précède le terrible accident qui blessa grièvement la jeune Frida (à D) et lui occasionna ensuite une vie de martyre.
Elle collectionnait les ex-votos. Les tableaux de cette autodidacte de la peinture mexicaine (qui s'habillait de magnifiques fringues populaires) s'en souviennent sans les plagier. On peut voir aux Bo'Zarts, fruit d’une coproduction avec les musées Dolores Olmedo et Frida Kalho, près d'une trentaine de ses œuvres. Certaines sont familières à force d'avoir circulé en repros. Telle cette Columna rota de 1944 : une Frida fétiche à clous, colonne brisée, camisole de fer.
Un commode petit guide du visiteur trilingue (Bezoekersgids/Visitor's guide) est distribué à l'entrée.
Grâce à lui, j'ai pu me documenter sur Quelques petites piqûres (unos cuantos piquetitos) inspiré par le meurtre d'une compatriote de Frida assassinée par son ivrogne de mari. C'est la première fois que je me rends compte que cette dénonciation du machisme a été muni d'un cadre ensanglanté à la peinture par l'artiste comme si l'horreur de la scène éclaboussait aussi le spectateur.
La discrète lumière atténuée choisie par les organisateurs, l'absence de musique et de bla-bla inutile dans les vidéos font qu'on s'approche avec respect du drame intime de cette artiste courageuse qui, pour un vernissage triomphal à la fin de sa vie (en 1953), se fit porter sur son lit de douleur, richement décoré, dans la galerie qui montrait son travail.
En sortant, un peu éblouie par la projection du journal intime enluminé par Frida K, j'ai croisé des paquets de sourieuses du côté de la Gare centrale. Elle préparaient la manif du lendemain pour la Journée mondiale des femmes.
18:59 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : frida kalho | | Imprimer | | |