No estamos solos rue de Charenton (10.03.2010)
La surprise viendra demain et elle viendra d'Alexandro Garcia. Si vous ne craignez pas l'hyperstimulation électrique de votre petit bulbe céphalo-esthétique, foncez sur l'expo No estamos solos de cet Uruguayen, jardinier de son métier et visionnaire de la peinture.
Attention : ça crépite, ça couve sous la cendre, ça s'enroule et ça se déroule, ça vrille, ça décoiffe, ça vertiginise. Un chaos structuré, un infini turbulent, des paysages martiens de chez martiens, des architectures en cristaux. De l'utopie, de l'uchronie, de la fausse symétrie et des kaléidoscopiques visions d'outre-mondes. Des comètes à tous les étages. Une invitation au bal masqué des galaxies de l'intérieur.
Heureusement, c'est dans la rue de Charenton bien connue de tout le monde. On n'est pas trop perdus. C'est Christian Berst qui régale. Il y aura du vernissage et du catalogue ce jeudi 11 mars 2010 après le turbin (18-21 h) et probablement des cahuettes aussi. Même si vous êtes pas un ouvrier parisien, offrez-vous le détour. La Bastoche c'est fastoche! Les extra-terrestres peuvent garer leur soucoupe devant la galerie. Bon, je plaisante à peine car il faut vous dire que c'est à la suite d'une «rencontre du 3e type» qu'Alexandro Garcia a commencé à peindre ses visions.
Et le film de Steven Spielberg est là pour nous dire combien ces «expériences» peuvent être belles, étranges et respectables. C'est le cas ici, avec ce créateur né à Montevideo (comme Lautréamont) en 1970. Il lui arrive de se considérer comme «un canal qui absorbe les messages du cosmos». Un canal+ alors tant il a su aussi travailler ses instruments de canalisation.
Avec ce mot de «canalisation» on comprendra qu'il y a de l'automatisme là-dedans et de la médiumnité. Certains points de vue de Garcia font penser à Helen Smith. On ne s'étonnera pas non plus que, lui qui ne ressentait pas d'abord le besoin de mettre du discours descriptif sur ces dessins d'un graphisme méticuleux et énigmatique, se soit cru requis ensuite de fournir à leur propos certaines théories new age à la flan.
De bonnes âmes ufologistes s'étant naturellement empressées de lui souffler que ces œuvres reflètaient les messages soit-disant spirituels de je ne sais quelle ère du verseau. La chose était arrivé aussi à Augustin Lesage avec les fondus de l'égyptologie. Pour conclure je dirai que j'aimerais bien voir les livres du genre artisanal que Garcia réalise en reproduisant des textes et des dessins à lui.
Je me demande s'il n'y a pas un petit rapport avec les codex puisqu'il a de grandes chances que ce qui affleure dans ses univers galactiques, c'est plutôt la cosmologie précolombienne.
Et maintenant bonne nuit.
22:20 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : art brut, alexandro garcia | | Imprimer | | |
Commentaires
Il me semble que l'on devrait respecter ce qu'un artiste a à dire même se cela nous semble bizarre.
La peinture n'est, après tout, qu'un instrument pour exprimer son message, pourquoi ne pas respecter aussi l'instrument verbal?
Je ne dis pas "accepter" ni "applaudir" mais au minimum ... et je le vois manquer, ici ... du respect.
Écrit par : rosario | 14.10.2011