Varda, Wajcman, collection (09.12.2005)
Hein ? Quoi ? Pardon. J’étais plongée dans mes lectures. La brochure du symposium Rauw-Raw-Brut qui s’est tenu au Museum du Dr Guislain à la fin novembre à Gand en Belgique. Ce Dr Guislain a de drôles d’idées : «présenter l’art outsider» (vilain mot) «dans un dialogue ouvert avec la culture et l’art contemporain». Bigre. «découvrir ce que ces œuvres signifient aux yeux d’artistes, curateurs» (vilain mot) «et historiens de l’art … » Fichtre. «Comment gérons-nous» (quel vilain mot !) «aujourd’hui cette fascination pour l’autre ?» Sans oublier : «nous poserons ce type de questions à un nombre de spécialistes» (vilain mot) «fascinés et d’artistes inspirés originaires de divers pays européens». Pas étonnant si Reinette, que j’avais envoyée en éclaireuse en België, a trouvé ça un peu «casse-croûte».
Cette mauvaise langue a été cependant impressionnée par la conférence de Gérard Wajcman. Au point de me rapporter Collection, l’essai de cet écrivain et psychanalyste paru chez NOUS en 2003. Cela parle de collection, comme de juste. «Pas des collectionneurs, pas des collections non plus, de la collection tout court, en général» dit la 4e de couv. C’est du genre trapu, ça fait réfléchir «à ce que c’est : mettre des objets ensemble». Avec ma petite tête, j’ai compris que des bribes, style : «… il n’y a rien de plus universel que la singularité».
Surtout, ça m’a évoqué le docu d’Agnès Varda Ydessa, les ours et etc. parce qu’on voit bien que Gérard et Agnès veulent en venir à la même chose.
Surtout, ça m’a évoqué le docu d’Agnès Varda Ydessa, les ours et etc. parce qu’on voit bien que Gérard et Agnès veulent en venir à la même chose.
Agnès Varda, en filmant l’envahissante accumulation de photos représentant des gens avec des ours en peluche exposée par Ydessa Hendeles sur les murs d’une galerie, mène sa caméra jusqu’à cette pièce restée vide par contraste où un dérisoire Hitler en résine est agenouillé.
Gérard Wajcman, en faisant progresser son lecteur de thèses en thèses toujours plus subtiles, l’amène progressivement jusqu’au seuil de «ce lieu où la pensée a sombré», Auschwitz. Plus précisément devant cet endroit, bizarrement nommé Canada, d’où, selon lui, «tout amoncellement d’objets, aujourd’hui, remonte, invinciblement» et où les nazis regroupaient les vêtements et objets dont ils dépouillaient leurs victimes.
00:25 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : agnès varda | | Imprimer | | |
Commentaires
Wacjman? Je l'ai vu au festival qui présente des courts métrages dans ma ville. Il passait jsute après l'auteur d'un très beau film sur l'artiste brut collectionneur de photos de femmes nues découpées dans les journaux Justin de Martigues, un très beau film fait avec les moyens du bord, en tout cas bien sincère. Wacjman, je n'en avais jamais entendu parlé, mais les gens dans la salle avaient l'air de l'attendre comme le messie. Il était accompagné d'une petite nénette comme il y en a tant maintenant, maigrichonne, pétant d'arrivisme, qui était l'auteur d'un autre film sur les collectionneurs présentés à la galerie très parisienne la maison rouge. A côté il y avait l'auteur de justin de Martigues, jeune homme timide. Interrogé sur justin de martigues, Wacjman a balayé de la main le cas l'air méprisant, sans même regarder son "collègue" cinéaste, qui n'est certes pas un professionnel de l'histoire de l'art, puis s'est lancé pendant trois quarts d'heure dans un dicours rare d'utosastisfaction que tous ses admirateurs buvaient comme du petit lait. Berk, le sale type! Tout ça pour dire des fadaises rebattues que n'importe quelle personne qui cotoie des collectionneurs connait comme des évidences. Et après le film de sa copine, rebelote, encore une heure de discours... Entre temps, le malheureux auteur de Justin de Martigues, intimidé, s'était enfui, et je n'ai pas pu lui parler, alors que, bien sûr, c'est lui qui était plus intéressant.
Ne jamais croire en personne! Et se méfier des psychiatres reconvertis en historiens d'art!
Écrit par : Mathieu Méallet | 21.01.2006
Je regarde votre blog la plupart du temps avec intérêt, et sans trouver matière à réagir, car je ne suis pas un incontinent du commentaire (comme certains autres sur votre blog). Je trouve comme le sage chinois que si ce que l'on a à dire n'est pas plus important que le vent, alors il est préférable de garder le silence.
Cependant, j'ai été surpris récemment de constater qu'un texte envoyé par un de vos commentateurs, M.Méallet, avait été "rectifié" quelques temps après son insertion sur votre blog. Je l'avais lu primitivement dans une version qui contenait des insultes particulièrement vulgaires à l'attention d'une dame, et puis ces insultes se sont trouvées éliminées par la suite. Me suis-je trompé ? Ai-je eu la berlue? Certes les insultes n'élèvent pas ceux qui les profèrent, mais votre blog connaît-il la censure? Cela me surprend, et si je puis l'ajouter, cela me déçoit quelque peu.
Avec mes salutations attentives,
Jean-François Dubedou.
Écrit par : Jean-François Dubedou | 26.01.2006