Un Romain migrateur : Davide Cicolani (10.07.2010)

valise étiquettes.jpgDavide Cicolani. Il est arrivé à la Halle Saint-Pierre avec une petite valise à la main et dedans il y avait des cartes routières sur lesquelles il réalise ses œuvres. carte_italie_1843.jpg

Une fois dépliées, ces grandes compositions aux encres noires et de couleurs sont montées à l’assaut des murs blancs de la galerie qui sert de toile de fond à la bourdonnante cafète du musée.P1020793.JPG

davide.jpgParis est une ville formidable qui attire, malgré son mauvais caractère, des lascars comme Davide : ex-gibier d’hosto, ex-ouvrier d’usine, créateur-né. Une ville en forme de cœur gros-comme-ça que ce Romain migrateur cible ici jusqu’au 31 juillet 2010 dans un labyrinthe hypergraphique où elle apparaît en réserve.

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Cicolani, avec les cartes, se rit des plis et des orientations. Avec les cartes, il a trouvé le support idéal, approprié à ses dérives de squat en squat. Elles lui permettent, par leur format en accordéon, d’emporter des «églises» entières dans ses bagages. Certaines de ses peintures, par leurs cloisonnés et la densité –pourtant transparente– de leurs tons feraient en effet d’épatants vitraux! N’était leur laïcité foncière!

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Davide Cicolani flirte d’ailleurs sans le vouloir (ou en le voulant ?) avec des souvenirs de Filiger et de Gauguin tandis que son sens de la composition et sa virtuosité décorative dans le maniement du pinceau le rapprochent des chinoiseries et/ou du Japonisme.

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Pas mal, pas mal, foi d’Animula.
Même si je préfère ces labourages de signes de tous poils où Davide passe de l’écriture à l’inscription, saute du morceau cerné informel aux visages figurés. Le tout en passant par une déclinaison de gammes allant du plus ou moins sombre. Comme quand un rayon de soleil éclaire un verre en cri, un verre en cri, un verre en cristal de Bohême.

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Au moment où je vous écris c’est pas les rayons qui font défaut. Heureusement, la Sainte Halle est climatisée, ce qui est appréciable en ces temps de canicule.
Alors, au lieu de piquer une crise sur votre carte Michelin que vous n’arrivez jamais à replier, allez voir l’expo de Davide Cicolani avant de passer au GPS.

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Ne serait-ce que parce que ce peintre de tempérament a une façon à lui très spéciale de tenir sa vie dans les plis, entre l’art brut et l’art d’œuvrer avec les références de la culture dans son jeu (ou dans sa valise).

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