Pierre Ledda : rendez-vous en septembre (25.07.2010)

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Pierre Ledda, c’est le genre de gars, on le croise, on l’admire, on l’oublie pas mais on le perd de vue. Surtout que son souvenir a tendance à stagner dans la région de Marseille, sa ville natale.

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Il faut qu’une actualité pointe son museau pour qu’on retrouve avec émotion les sculptures sur métal (c’est ce que je préfère) de ce ferronnier-chaudronnier qui campa toute sa vie (1914-1994), aux confins de l’art brut, dans le no man’s land situé entre les grandes plaines autodidactes et l’urbanité des galeries d’art.

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Si celle d’André Nègre lui consacra plusieurs expos, entre 1972 et 1991, Ledda disait encore à la fin de sa vie : «Jusqu’en 1994, je stocke, je ne vends rien, je ne travaille pas pour l’argent».

pierre ledda bis.jpgS’il forge maintenant dans l’autre monde, nul ne le sait. Ses pièces ne sortent pas souvent de chez les collectionneurs de son œuvre.

Aussi ne négligeons pas l’occasion qui se présentera à la rentrée : celle de la vente publique de son atelier chez Leclere (Damien du prénom).

Au moment où j’écris, le site de ce commissaire-priseur marseillais n’est pas très loquace sur l’événement. Normal puisque la vacation Ledda serait prévue pour le 18 septembre 2010.

Heureusement, l’épatant site de l’épatant Paire (Alain) nous a pondu une épatante note qui n’est autre que l’introduction au catalogue de la vente. Allez-y par charter spécial, mes p’tits Animuliens, ça vaut l’détour.

Après cela qu’est-ce que vous voulez que je vous dise ?

Que Pierre Ledda était aussi poète et un poète de haute nostalgie, comme ces vers extraits du Bulletin 49 de l’Asso Les Amis de François Ozenda vous en convaincront

 

Je presse une orange pour en sortir le jus
Je presse mes yeux qui ne pleurent plus
J’écoute mon cœur qui ne veut plus rien
Je n’ai plus de conscience je n’ai plus de bien

Et mon âme s’enfuit de mon corps affaibli.

 

ozenda 49.jpgSi vous êtes débrouillards, procurez vous ce numéro qui contient un dossier spécial sur Pierre Ledda. Non pour les reproductions qui sont assez calamiteuses (inconvénient de ce genre de fanzines photocopiés, pré-internet). Mais pour la relation de la visite des époux Caire, réalisateurs du Bulletin Ozenda, au sculpteur, à la fin du mois d’août 1992.

Y perce une sorte d’autorité malicieuse qui conduit Ledda à se plaindre de la presse : «César, j’aurais été aussi célèbre que lui, seulement dans mes articles au lieu d’attribuer mes œuvres à Ledda, et bien tout simplement, on y mettait par dessus le nom de César, et au lieu de faire ma publicité à moi, on faisait la sienne».

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