Le nid et le néant (13.03.2011)

Avec les portables que l’on suit partout à la façon des jeunes chiens qui courent après leurs queues, les cabines téléphoniques n’ont plus aucune utilité. Elles dressent dans le décor urbain leur allure un peu incongrue de mobilier de salle de bain.

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Que s’y superpose, par une de ces illusions d’optique qui fait le charme d’une promenade, le chapeau pointu d’une colonne Wallace voisine et nous voilà soudain en face d’un bocal de bonbons de taille humaine.

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On se précipite, l’esprit au vent et le cœur curieux, vers ce que l’on imagine être une installation d’artiste et l’on comprend son erreur.

C’est plutôt un nid de pie humaine qui s’offre à nous. La chose tient, si c’était possible, de la couchette verticale et de l’armoire de chantier.

C’est l’abri d’un sans-abri. La chambre à coucher-tanière, le fauteuil-repaire d’un homme qui y suspend des affaires et qui s’y repose.

 

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Il n’était pas là quand j’ai photographié son nid de rêves et de méditation (ou de cauchemars et de délire). Mon daddy, souvent en goguette sur le Montparnasse, me jure ses grands dieux qu’il a rencontré cette personne inapprivoisée, vivant sur l’asphalte parisien comme au fond des bois.

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Parions que, maintenant que j’en ai parlé, on risque de voir cette «installation» imitée dans des lieux consacrés aux arts contemporains. Mais le moyen de ne pas témoigner de cette création à l’état brut qui ne s’expose en vitrine que pour mieux nous renvoyer à notre néant ?

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