Quelle histoire ! Notre histoire… (22.01.2006)

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Laissez tomber les talons aiguilles chers à madame Royale. C’est ringardos et vous risquez de vous casser la goule dans le sas tournant de la Fun House de Saâdane Afif

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ou sur le tapis mou de journaux accumulés par Wang Du dans l’expo Notre histoire... au Palais de Tokyo. Fumigènes décoratifs et coquetèle pris d’assaut pour la soirée de vernissage vendredi. La précieuse Lucette m’a fait profiter de son pass.
Prudente comme je suis avec l’art contemporain qui se révèle trop souvent «contemporien», j’hésitais à affronter la pluie qui nous dégoulinait dans le décolleté pour cet événement trrrrrès parisiiiien rrrrempli de bobos plus ou moins médiatiiiiques. J’avais tort, ça se laisse voir parce que cette expo confirme certaines évolutions intéressantes.

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Le très chiadé Beaux Arts Magazine avait déjà piqué (aïe) ma curiosité. C’est pas que les œuvres reproduites soient à tomber par terre mais les commentaires témoignent d’une infiltration sémantique (où je vais chercher tout ça ?) significative : « Ni des héros ni des passeurs, plutôt des bricoleurs inspirés», «l’artiste maintient ses formes (…) dans une schizophrénie troublante», «revisitent l’art populaire», «mise en scène de paranoïaques discours», «référence à la culture populaire», «le style délibérément naïf». Bien sûr ça vous rappelle quelque chose, à moi aussi. Les fantômes de l’art brut et de la sensibilité populaire rôdent dans les décors de cette «scène artistique émergente» comme le nuage dans les rues de Paris filmé par Laurent Grasso pour sa vidéo. Malgré une approche snobinette : «fait naviguer le spectateur dans les basses terre du burlesque et de l’idiotie contemporaine», j’ai pas détesté l’installation d’Arnaud Labelle-Rojoux et la cabane avec la princesse endormie de Fabien Verschaere, ça m’a intéressée aussi, bien que j’ai l’impression d’avoir vu mieux sur des sites d’art brut. Ce que j’ai préféré : les aquarelles du Camerounais Barthélémy Toguo.

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Cette expo a ceci de bien qu’elle constitue une réaction -encore timide- à l’art hyper conceptuel qui ne s’exporte plus autant de nos jours. Elle s’inscrit dans une logique initiée par la Fondation Cartier dès 2001 avec son expo Un art populaire où figuraient des œuvres de Bispo do Rosario.

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