Jean Grard à l'abri (05.02.2006)
En voilà un qui n’avait pas besoin de fréquenter les ateliers de créativité du 3e âge. Personne ne lui avait dit : «sois spontané !». Jean Grard s’était mis à la création d’art comme il s’était mis jadis à la terre. Tout naturellement, la retraite venue, parce que les bricolages en retard terminés, il n’y avait rien d’autre à faire. Vous me direz : «mais la pêche ?, la star’ac ? les excursions en car climatisé?».
Jean Grard, à toutes ces distractions de notre tragique condition humaine contemporaine, préférait l’art, son art qu’il n’appelait pas ainsi bien sûr. Quel besoin de parler de ces grappes de petits sujets taillés dans le bois qui naissaient sous ses doigts ? Il lui suffisait que leurs couleurs vives, leur carnaval un peu grimaçant, la rude facture de leurs formes presque exotiques attirent les curieux autour du parterre où il avait mis en scène ses créatures, devant sa maison située dans un hameau breton. Le premier surpris c’était Jean Grard lui-même et il continuait pour son plaisir quand je lui ai rendu visite un ouikène d’avril 2004 (voir l’album photos), peu de temps avant que la force ne quitte ses bras et qu’il s’absente de la vie.
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