Actualité de l’Aracine (08.04.2006)
Malgré son carton d’invit assez craignos, faut pas que j’oublie de vous signaler aussi l’expo Martha Grünenwaldt qui durera jusqu’au 11 juin 2006 à la Création Franche de Bègles, sinon le troll Remords (voir son commentaire jeteur d’huile sur le plancher de Jeannot) va encore prétendre que je parle jamais de certains. Votre petite âme errante, vous le savez, ne roule pour personne et elle ne suit que ce que sa tête elle lui dit de suivre. Non seulement elle n’a pas peur de paraître partiale mais l’épidermique érigé en système, voilà son truc. Ceci dit elle n’a rien contre les vénérables racines. Aussi salue-t-elle avec respect l’arrivée sur ses ondes de madame Madeleine Lommel in personae. Se faire engueuler par cette éminente personnalité de l’art brut –même si c’est injuste parce qu’après tout, j’ai parlé à plusieurs reprises de Villeneuve d’Ascq– est évidemment pour moi un titre de gloire. Et pour dissiper ici tout malentendu trollesque, j’en profite pour proclamer bien nettement, devant l’aréopage des animuliens et animuliennes que, malgré (ou à cause de) son côté «Louise Michel de la libre création», Madame Lommel a fait beaucoup, je le sais, pour la promotion d’un art brut non frelaté. Je dis : «beaucoup», je dis : «non frelaté». Je ne peux pas mieux dire mais ce n’est pas de la faute de votre petite âme errante si l’actualité, ces temps-ci, s’est détournée de l’Aracine.
00:05 | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : art brut | | Imprimer | | |
Commentaires
L'actualité ne se détourne jamais bien longtemps de l'Aracine, je trouve, Mme Animula. Bien sûr, la collection est à présent à Villeneuve-d'Ascq, bien loin de Paris (loin, je veux dire que c'est un peu cher pour y aller...). Mais depuis son dépôt, les animateurs de l'Aracine, les conservateurs du musée ont fait beaucoup d'expositions pas toujours remarquées, certaines délocalisées, comme lorsqu'une partie de la collection fut prêtée à Prague pour la première exposition d'art brut organisée là-bas par Alena Nadvornikova (je le sais bien, puisque j'avais contribué à mettre Madeleine Lommel et Alena en contact pour cette occasion). Il y a régulièrement des expos intitulées "Les chemins de l'art brut", (je crois que ça fait cinq à présent...), le musée fait circuler trimestriellement me semble-t-il des informations sur les expos en projet. La fermeture du musée ne paraît pas véritablement un frein de ce point de vue. Il n'y a pas de quoi pleurer, comme vous le faites dans une de vos notes (larmes de crocodile?). Très rapidement, nous aurons effectivement un nouveau musée d'art brut, adjoint à un musée d'art moderne, qui seront les seuls musées d'état à présenter une collection d'art brut au public, trente ans après le départ de la collection de Dubuffet pour Lausanne. Voilà le résultat du travail de Madeleine Lommel et de ses amis que vous ne commentez pas. Il y aurait pourtant matière à en discuter. Et par exemple à demander si ne serait pas pertinent d'adjoindre à ce musée désormais à deux têtes, d'autres "têtes", comme un musée d'art populaire, un d'art naïf... Ce qui nous donnerait une véritable Hydre! Mais ne sont-ce pas les monstres qui symbolisent le mieux le créatif...?
Bruno Montpied.
Écrit par : Bruno Montpied | 10.04.2006
“Animula Vagula“. Qui ? Quoi ? Quand on se cache derrière un masque n’est-ce pas qu’on a beaucoup à dissimuler? Je trouve déplorable vos petites phrases perfides visant à disqualifier la qualité de la collection de l’Aracine. Je trouve indigne votre ironie à peine déguisée contre sa cofondatrice. Vos insinuations alimentent les rumeurs, bien basses, qui courent dans certains milieux mondains. Car en définitive, “Animula Vagula“, il importe peu que cette collection soit ou ne soit pas la meilleure. D’ailleurs qu’est-ce que veut dire être le meilleur ? Ne nous y trompons pas, il est plus précieux d’avoir chez soi un modeste dessin offert de bon cœur par un artiste inconnu que d’accrocher au-dessus de sa cheminée (ce que vous appelez) un chef d’œuvre, acheté à prix d’or dans une galerie. Quoi de plus facile quand on a de l’argent d’acheter de belles choses. Pour toute histoire c’est l’histoire humaine qui compte. La collection de l’Aracine est une collection de cœur, réunie avec honnêteté par des gens passionnés et courageux. C’est ce qui la rend belle. Il est triste de voir aujourd’hui des œuvres d’art brut réalisées par des gens modestes - disons-le, des pauvres gens - se retrouver accaparées par l’argent. L’art brut nous enseigne l’amour pour les petites gens. Pour ma part je serai toujours plus proche des gens du peloton, que de ceux de la tête souvent prêts à tout pour gagner. Vous qui prétendez être un commentateur(se) avisé vous feriez bien de réfléchir à tout cela.
Annie (Paris XXème)
Écrit par : Annie | 11.04.2006
Je suis très touchée par le texte d'Anne
Touchée parce qu'en fait il s'agit de quoi avec l'art brut ?
d'abord d'une magistrale leçon
vous en prenez plein la figure et cela vous remet la tête à l'endroit pour la vie
Foi de Lommel ; de Robillard à Louise Tournay, de Pépé Vignes à Benjamin Bonjour et tous les autres j'en ai pris plein le bonnet ; je parle des créateurs bien sur !
J'ose espérer qu'avec le temps on ne dégringolera pas trop dans le sordide et pourtant et pourtant !
Prenez garde à vous, Mesdames et Messieurs, prenons garde à nous . madeleine lommel
Écrit par : madeleine lommel | 29.04.2006
Moi je suis effaré par le commentaire d’Annie encensé par Madeleine Lommel. Ce qui me chagrine donc c’est la condescendance de ces dames, leur culte populiste pour les petites gens et leur haine de la réussite. Comme si les petits étaient nécessairement meilleurs que les grands. C’est pas parce qu’on est pauvre qu’on a du talent. Moi, je préfère un riche talentueux qu’un pauvre médiocre. Pour les cons, comme disait Michel Audiard, je ne fais pas la différence, ils sont partout, c’est en cela d’ailleurs qu’on les reconnaît.
L’art brut n’est pas plus un manifeste humaniste catho qu’un tract ultragauchiste pour la défense du bon peuple. Si Wölfli, Darger, Carlo et tant d’autres forcent l’admiration c’est à leur art seul qu’ils le doivent et pas à leur condition de coureur de peloton, pas plus qu’à leur supposée maladie mentale. Je veux bien qu’on s’attendrisse sur les petites gens mais dans ce cas on n’a pas besoin de l’art brut. Qu’on me pardonne, mais Bonjour, Pépé Vignes ou Tournay tout aussi émouvants fussent-ils ne méritent pas l’extase. La pauvreté n’excuse pas la médiocrité, pas plus qu’elle n’exclue la chance (Audiard encore lui) ! En fin de compte la collection de l’Aracine est bien à l’image de sa fondatrice et c’est en cela qu’elle est exemplaire.
Écrit par : Like a Rolling Stone | 30.04.2006