Storr, j’adore ! (24.02.2012)
Faites pas comme moi. Abordez par le haut l’exposition Marcel Storr, bâtisseur visionnaire. J’avais oublié combien remontante est la rue de Ménilmontant, pleine de cornes de gazelle dans ses pâtisseries. Total : à partir de la station de métro du même nom, j’en ai bavé tellement c’est en pente.
D’autant que gourde comme je suis, j’ai mis du temps à comprendre qu’on pouvait choper le bus 96 pour arriver au 121, adresse du Pavillon Carré de Baudouin.
Préférez donc la voie pyrénéenne puisque cette petite folie palladienne se trouve presque à l’intersection Ménilmontant - Pyrénées.
L’intérieur est un peu tarabiscoté d’accès mais il y a un ascenseur (qui fonctionne) pour les Animuliens dont la mobilité serait réduite. «C’est gratuit» a écrit une jeune main dans le Livre d’or. L’autre bonne nouvelle c’est que l’exposition est prolongée jusqu’au 31 mars 2012.
A l’intérieur, c’est Marcel Storr lui-même qui nous accueille dans son gilet orange qui devait pas déplaire à ce peintre épris de tonalités automnales. On nous le dit farouche et on sait par Liliane Kempf, la découvreuse de son œuvre, que ses yeux étaient «noirs, fixes, perçants».
Mais là, ça se sent pas trop. Presque gracieux il est, devant son fond de gratte-cieux, sur cette photo datant des années 1970.
L’ère Pompidou (des sous!) c’était bien pour Marcel Storr. On y construisait des tours à tour de bras. Et «les tours, les tours, j’aime ça» disait Storr qui aime aussi les églises et les cathédrales.
L’expo montre aux visiteurs comment ce créateur tout entier passionné par la réalisation (pas par le souci de montrer et de conserver) est passé des unes aux autres.
Pour aboutir à de vertigineuses mégapoles qui fourniront au Président des Etats-Unis de bons plans pour reconstruire Paris quand la capitale aura été rayée de la map par la bombe atomique.
Comme j’ai déjà eu plusieurs fois l’occasion de délirer sur Marcel Storr que j’admire très beaucoup, je vous en fais pas une tonne. Au surplus, on commence à en parler partout de cette expo et même Parismatch.com délaisse un peu la première dame pour lorgner sur cette perle d’art brut.
C’est à dire d’art tout court. Si vous êtes raide en ce moment, contentez-vous d’emporter en souvenir le leporello des familles très choucard.
Mais si vous avez 24 zorros dans votre kangourou, offrez-vous comme moi le catalogue avec une chrono très pratique et des textes de Liliane et Bertrand Kempf, Françoise Cloarec et Laurent Danchin, le commissaire de cette exposition qui fera date parce que c’est la première d’envergure sur le sujet. Les infos biographiques n’étant pas trop abondantes, elles ont tendance à se répéter dans ces diverses contributions mais comment faire autrement ? Contrairement à certains visiteurs, je serais portée à l’indulgence aussi envers les reproductions de détails qui «meublent» certains coins des généreuses cimaises du Carré parce qu’elles participent du rythme de l’expo.
Storr, je t’adore, ne serait-ce que pour tes fourmis humaines au pied de tes mégalo-édifices, en écho aux nuées d’oiseaux pointillés dans tes ciels!
00:05 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : art brut, marcel storr, liliane et bertrand kempf, françoise cloarec, laurent danchin | | Imprimer | | |
Commentaires
Sommes nous de la même famille ?
Écrit par : lydie storr | 08.03.2012