Marie-Rose et les grosses machines (13.08.2014)
Bientôt la nuit des étoiles filantes. Ça me fait penser à Marie-Rose Lortet. Marie-Rose, elle est discrète. C’est une artiste qui ne souffle pas sa renommée dans les oreilles des autres. Certes, elle expose beaucoup et souvent dans nos provinces. On est tellement sûr de la retrouver qu’on en oublierait presque son passage si un soir d’été ne nous remettait en mémoire son œuvre, un miracle textile.
Marie-Rose peut bien tisser le monde comme une tapisserie de haute-lice, Marie-Rose peut bien faire feu de tout le métier acquis depuis presque un demi-siècle, Marie-Rose Lortet reste de la famille. Parrainée par Jean Dubuffet. Sélectionnée dans l’historique exposition collective de sa jeunesse : Les Singuliers de l’Art. Amie de Simone Le Carré-Galimard, son aînée, qui, comme elle, avait bercé son enfance avec des matériaux insolites assemblés en objets ludiques et artistiques.
Aurélien Lortet se souvient que Marie-Rose et Jacques, ses parents, l’emmenaient chez Marcel Landreau et il le dit sur Animula Vagula. Histoire de fils, pour jouer sur les mots! Un fils devenu lui-même artiste car la famille chez les Lortet est faisceau. Tressant sa vie, petit à petit, comme quelqu’une qui a l’éternité devant elle mais qui sait se servir des instants qu’on gâche dans les transports en commun pour accumuler de la matière première, Marie-Rose Lortet élève ses maisons d’air, tricote ses masques de laine en série, ouvre grandes ses fenêtres sur une poésie personnelle dénuée de toute grandiloquence.
Sa silhouette d’héroïne de conte de Grimm, à saute-ruisseau par dessus le temps, reste gracile. Ses cheveux d’or au petit fer, cascadent toujours en impeccables rayons. Il y a du body art chez cette dame. On dirait qu’elle est elle-même son maître-ouvrage. Tout juste si de fines lunettes ajoutent maintenant leurs volutes à sa parure.
On imagine ce que ses yeux ont pu en voir avec son travail ! Ses yeux, ses mains. Pique, épingle, crochète et couds ! Une maille à l’envers, une maille à l’endroit. Et que je te natte, et que je te noue. Bonjour l’art contemporain à tige volubile ! Bonjour l’invention entrelacée à la tradition! Si on l’écoutait Marie-Rose Lortet roulerait en canivets l’esthétique industrielle à laquelle on la confronte à la Fabrique des Savoirs.
Car il ne faut pas que j’oublie de vous le dire. Il ne vous reste que 18 jours pour aller voir l’exposition Marie-Rose Lortet et les grosses machines. Alors, ne vous emmêlez pas les crayons. C’est à Elbeuf, près de Rouen
12:17 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : marie-rose lortet, fabrique des savoirs, elbeuf, aurélien lortet | | Imprimer | | |
Commentaires
C est moi, mais j ai change d addresse email. J essaie d entrer en contact avec les Henderson ( je ne les vois plus dans leur prop...), pour leur expliquer l interet que vous avez pour les scultures en pommes de pin de monsieur Henderson, maintenant dcd. Je ne vous ai pas oublie.
Merci,
F
J espere que vous serez d accord. Je vous place en lien sur ma page facebook au Canada.
Écrit par : frankie fbr | 17.10.2014