Fernand Chatelain. Avant. Après. (30.08.2006)
Châteaux, châteaux, châteaux, c’est écœurant ce qu’il y a de châteaux. Tous ces châteaux indiqués sur les routes, moi forcément ça m’a fait penser à Chatelain, Fernand du prénom, et à son fameux jardin de sculptures toujours en proie à un relookage d’enfer.
Votre petite âme errante a donc pointé le museau de Bijou, sa Toyota éborgnée, en direction d’Alençon. A Fyé dans la Sarthe où je suis passée en coup de vent, je n’ai guère eu le loisir de m’extasier sur la restauration. Celle du bistrot Canebière, dont les sandwiches géants m’ont paru un brin trop «nourrissants», celle du site occupé par les créations de Chatelain qui m’est restée sur l’estomac.
Disparu le lapin avec le petit baigneur sur le nez, l’Anglais avec le Times. Où sont passés le Concombre masqué, Nicolas et Pimprenelle ? On tremble pour eux. Vont-ils nous revenir et sous quel maquillage?
Nulle pancarte pour indiquer aux «promeneurs» (que Chatelain aimait à voir s’arrêter devant chez lui) l’état et la nature des travaux. De ce qui reste, une partie non négligeable est passée déjà entre les mains laborieuses des acharnés réhabiliteurs. Heureusement, quelques œuvres de Chatelain demeurent encore dans leur état naturel et le moins que l’on puisse dire c’est que les rides leur vont bien. Ne craignez donc pas d’emprunter la Nationale 138, même si nos amis camionneurs l’affectionnent.
Si vous voulez savoir qui était Fernand Chatelain, avoir une idée de ce qu’était son incroyable univers créatif, précipitez vous à Fyé, sans tarder. Bientôt il sera trop tard.
Pour mieux vous permettre de vous faire une idée personnelle, j’ai obtenu du graphiste Jean-Charles Rousseau qu’il me confie, à fin de comparaisons utiles, certains de ses clichés (voir Album) qui ont été réalisés récemment ou en 1969.
Je dis bien
MILLE NEUF CENT SOIXANTE NEUF.
18:40 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : fernand chatelain, art brut | | Imprimer | | |
Commentaires
Eh bien voilà de quoi alimenter une conversation dans le Landerneau des blogs du brut...
J'en parlais justement avec ma voisine qui me disait qu'elle aurait peut-être songé un jour à ravigoter son jardin coloré un peu fâné. Moi je lui dis qu'il faut bien y réfléchir et pas se fier à Fyé, qui me semble un peu ripoliné ou valentiné à un point qu'on dirait une pub... de marque de vanlentinage...
Comme disait l'autre autrefois, je crois que la restauration est chose trop sérieuse pour la laisser aux seuls restaurateurs. Voui ma dame, tout ça que je vous dis, ça doit se discuter et même, je dirai plus, se discutailler. Il suffit pas de se tailler une bavette avec le bavassous du coin pour que miracle il y ait....
Et comme l'écrivait un jour l'infatigable homme de plume, ruiniforme aussi ça ne manque pas de charme pour les poètes... qui ont la tête haut dans les cumulibus nimbibus....
Mais la colorimania, moi, c'est pas mon truc non plus, alors entre ruines mousses et lichens et coloriages disneyiques et bien crémeux, il ya peut-être des états intermédiaires de restaurations discrètes et réversibles....
Oh, les z'animula, vous me faites bien carburer après vos itinérances castellographiques...
On discute, on discute, et j'ai mon lait sur le feu... Bon, c'est pas le tout, j'ai quelques pages encore à gribouiller d'un proxime book, juste un "petit papier".
Écrit par : belvert | 30.08.2006
merci à vous pour ces infos : n'ayant pas connu le jardin de Fernand Chatelain de son vivant, je ne l'ai vu que cette année "en vrai" ; votre comparaison avant-après est très intéressante et riche ; pour nous amoureux de la maison bleue dont la restauration n'est pas commencée, cela alimente notre réflexion.
Écrit par : Pascale Herman | 31.08.2006