Albert Hoffman, brut ou popu ? (30.01.2007)
Non ce n’est pas l’inventeur du LSD.
Albert Hoffman a beau porter le même nom que le chimiste suisse qui découvrit la célèbre substance hallucinogène, c’est un parfait autodidacte américain qui a consacré sa vie à la sculpture sur bois. Né à Philadelphie en 1915, sa réputation, à sa mort en 1993, ne dépassait guère la région d’Atlantic City dans le New Jersey.
C’est Herbert Danska, un réalisateur de films, qui a découvert son œuvre et l’a fait connaître après sa mort. L’American Visionary Art Museum de Baltimore, l’American Folk Art Museum de New York lui ont consacré des expositions en 1995 et 2002.
Aujourd’hui, comme je me tue à vous le dire, c’est l’Andrew Edlin Gallery de NYC qui s’y colle. Le carton de son invitation au vernissage s’orne d’un long dragon sur fond noir.
Albert Hoffman adore représenter des bêtes étranges, des diables, des créatures de la mer (il s’est engagé dans la marine après Pearl Harbor). Ses enfilades de sirènes à queues doubles font rêver. On les dirait en chocolat, douces et glissantes, n’en faisant qu’à leur tête.
Hoffman emprunte aussi ses thèmes à la mythologie grecque, au folklore américain et aux récits de l’Ancien Testament dont son père l’avait gavé dans sa jeunesse.
J’étais toute prête à ranger ce virtuose du couteau rudimentaire dans la case art populaire quand je suis tombée sur son Jersey Davil, une pièce en bois d’orme goudronné et brûlé, très primitif dans la facture. Inquiétant personnage qu’on ne peut pas facilement oublier.
Alors maintenant j’hésite. N’est-il pas un peu brut sur les bords ? Vous avez jusqu’au 3 mars 2007 (date de clôture de l’expo de l’A.E.G.) pour me le dire.
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