Brut, Con et Naïf (04.02.2007)
Je m’apprêtais à vous signaler que c’était reparti comme en 14 pour Jules Leclercq et que ce prométhéen brodeur était descendu dans mon Auvergne jolie, où le Musée Mandet de Riom accueille jusqu’au 1er avril 2007 l’expo Donneur de feu quand, tombant de Charybde en Scylla, je me suis chopée la première crève de l’année qui m’a laissé le nez dans mon mouchoir jetable. Je ne dis pas ça pour ceux que ma petite santé intéresse mais ravagée par les atchoums, le monde m’est apparu sous un jour plus vain.
A quoi bon vous recommander Con comme la lune, le spectacle-lecture de Jean L’Anselme et Denis Parmain le dimanche 11 février 2007 à la Halle Saint-Pierre ? Ne vous ai-je pas parlé déjà de ces «poésies au ris de veau, au ris au laid, pleine de ris aux mots», de ce poète à part, compagnon de route de Dubuffet et de Chaissac ?
Allez donc rabâcher d’ailleurs avec une quinte de toux toutes les trois phrases !
Votre petite âme errante a beau se bourrer d’aspirine, sa petite tête n’arrive à se concentrer sur rien. Tout juste si elle a pu parcourir d’un œil fièvreux le bébé-article sur les Naïves sirènes paru dans le dernier numéro d’Aladin, le magazine des chineurs. Il annonce l’exposition de la partie de la collection d’Anatole Jakovsky (et non : «Jadovsky», comme l’estropie le journaliste anonyme) consacrée aux sirènes.
J’avoue que je suis pas folle des sucreries de peintures représentées dans le dossier de presse de Sirènes en scène mais il y a là-dedans «une vingtaine d’objets décoratifs d’art populaire» qui pourraient peut-être valoir le déplacement jusqu’au Musée maritime, fluvial et portuaire, espace des Marégraphes. On signale aussi, raison de plus!, la sirène en cire à cheveux humains qui appartînt à Robert Desnos.
Les p’tits malins ont déjà vu ce troublant simulacre en 2003 dans l’expo du Pavillon des arts Trajectoires du rêve dont l’excellentissime catalogue se vend en ce moment pour une bouchée de pain chez les bons soldeurs, du genre Mona lisait.
23:25 | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : art brut, jules leclercq, jean l'anselme, anatole jakovsky | | Imprimer | | |
Commentaires
Il faut se soigner, mademoiselle Ani... le vaccin ! (gratuit à partir de 65 ans...vous en êtes encore très très loin, me semble-t-il; très loin !) Sinon: mouchoirs de Cholet... virus arrêtés
Et bon courage; mais continuez à nous faire rêver avec vos sirènes plus vraies que nature...
Écrit par : Belvert | 07.02.2007
Le simulacre plus "vrai que nature" nous fait rêver (fantasmer?) - alors que la transparence du personnage (sur le catalogue "trajectoires du rêve") nous confronte à un "plus réel que nature" que les rêves font surgir à l'occasion.
Pourrait-on alors soutenir que l'art brut est un art "naturel"?
Écrit par : Béatrice Steiner | 07.02.2007
Serait-ce peut-être, alors, que l'art brut n'est pas "brut"? Et que le seul que l'homme, pourrait parer du nom d'art brut serait ce que l'on appelle ailleurs "poésie naturelle", ces objets formés par la nature où l'homme projette ses interprétations? Et qu'ainsi, oui, on pourrait traiter d'"art brut" ce qui est poésie naturelle, "oeuvre" produite par la nature (bois flotté, pierre à image, tronc d'arbre tourmenté...) et jamais par l'homme qui met toujours de la culture dans tout ce qu'il fait (et tant mieux).
On s'aviserait alors que ce terme d'art brut est bien inadéquat...
Écrit par : Bruno Montpied | 08.02.2007