D'Hauterives à Lens-Lestang (09.04.2007)
Une chose en entraînant une autre, faut pas j’oublie de vous conseiller de vous grouiller pour rendre visite au Palais du bon Cheval. Dans 5 ans d’ici il aura sans doute fondu comme un bonbon sous la langue d’un galopin de cours élémentaire.
Usé par le passage de millions de claquettes et de basquettes, érodé par le frottage de tant de mains et de derrières baladeurs.
Si les créations d’art brut sont menacées par l’indifférence, elles le sont aussi par le succès touristique à son stade industriel-ravageur. On ne piétine plus le Parthénon, on ne tourne plus autour des pierres de Carnac.
Je me demande pourquoi on ne laisserait pas le Palais idéal respirer tranquille. Avec un peu de recul, il n’en est pas moins extra et on pourrait exploiter mieux les moyens de médiatisation modernes. Pour une fois ça se justifierait. Heureusement, la création d’art c’est comme le chiendent. Arrachée ici, elle repousse à côté.
Pas plus loin que dans le village voisin de Lens-Lestang, sur la D 538, en direction d’Hauterives, l’œil de l’automobiliste est attiré par la touchante et modeste installation d’un monsieur surnommé « le marin » en raison de son passé de matelot et des beaux tatouages (un aigle, un Christ, un indien coiffé de plumes) qui ornent ses bras et ses épaules.
Faut voir comment ça chante sous le soleil d’avril toutes ces pierres, ces objets que cet homme affable et spontané a trempé dans la couleur bleue, orange ou vert d’eau et disposés en savant désordre devant l’entrée de son petit domaine et sur la façade de sa maison séparée de la route par un fossé profond.
Amateur de machines à coudre,
de moules à gaufres, de serpes, de cafetières, monsieur G. le marin (qui a touché aussi à la brocante) s’est plu à donner à ces vestiges une seconde chance.
En dehors de tout mobile artistique, ça va de soi, son truc à lui étant plutôt les moutons qu’il abrite dans des cabanes malicieusement pourvues par ses soins de pancartes récupérées du genre : LIBRAIRIE
21:50 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : ferdinand cheval, art brut | | Imprimer | | |
Commentaires
La visite se prolonge sur le post "La Maison arc-en-ciel" du blogue Lezinfo (17 novembre 2010) avec de nouvelles et belles photos.
Trois ans après, on voit que le matelot de Lens-Lestang n'est pas resté inactif.
http://www.lezinfo.com/blog/?p=451
Félicitations animuliennes à lui! Et à Vincent, le photographe.
Écrit par : Ani | 25.11.2010