Les yeux ouverts de Christine Sefolosha (01.12.2007)

Vous vous souvenez de la rétrospective «Séfolo» à la Sainte Halle Pierre de Montmartre (cf. ma note Lip, Lapp, Lop du 26 juillet 2007) ? Alors filez les yeux fermés mercredi 5 décembre à 18 h à la galerie Polad-Hardouin, 86 rue Quincampoix à Paris 3e. Comment pourquoi ?ff9c92988676c64b547f758670432110.jpeg

Mais pour le vernissage de l’expo Christine Sefolosha, Les yeux ouverts, nom d’un p’tit bonhomme !
3ec82d62229405e050e7d82a540c9035.jpg On nous promet «une mise en regard» de ses œuvres «avec quelques pièces d’art primitif». Avouez que c’est le genre de confrontation qui est toujours une prise de risque assumée pour l’artiste.

 

La gouache sur le carton d’invitation est comme un métal en fusion. Un alliage téméraire entre des forces obscures émergentes et un fond de couleurs savantes très travaillé, épais comme une lave mais mouvante aussi.

Son titre : L’Appenzelloise ne nous aide pas vraiment. Jusqu’à présent, l’Appenzell, ce canton du nordest de la Suisse, c’était plutôt pour nous du bon fromage, du yodel et de jolis costumes traditionnels.

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Il se pourrait bien que la vaguelette blanche sur le front bombé du personnage (qui a l’air de nous reprocher quelque chose) dans la gouache de Sefolosha soit un souvenir des chapeaux à bords de dentelle en usage chez les dames folkloriques de ce ch’tiot morceau de notre voisine helvète. Et que les contours serpentins, l’empilement d’inquiétantes entités à crocs pointus qui servent de couvre-chef à cette figure hermétique soient frères et sœurs de ces masques «Silvesterklaüsen» qui se baladent là-bas dans la coutume hivernale.

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Mais que dire de l’effrayant roquet à 6 pattes qui semble prêt à bouffer un œil du résigné comme un escargot au beurre? Que Christine Sefolo est habile à construire ces compositions qui procèdent par hybridation plutôt que par simple juxtaposition de morceaux plus ou bien venus dont se contentent trop d’autres peintres. Chaque élément conserve sa petite personnalité mais si on souhaite isoler celle-ci, pour se défendre un peu de l’étrangeté de l’ensemble, on est quand même tétard parce que ces composants du tableau cachent à leur tour des abîmes de peur et de mystères captivants.

Mais je mousse, je mousse et si ça continue vous allez voir ma petite âme errante à nu.

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