Giovanni Bosco, l’Irrégulier du Bd Haussmann (21.03.2009)
Hier, je voulais vous dire 2 mots d’un nouveau lieu d’art brut européen mais j’ai été emportée dans les bras de Morphée vite fait-bien fait. Faut dire que la journée avait été rude rapport à la nuit d’avant où on s’était déchirées un brin à la kro-tequila avec les copines. En plus, pour 15 € (quand même), je me suis offert en TGV la visite d’Art Paris entre midi et demi et 1h30. C’est une heure délicieuse pour parcourir une foire d’art moderne + contemporain.
Le Grand Palais rutile sous le soleil. Les marchands baillent et leurs madames commentent la salade en barquette. On croise, près des wa-wa le gros bouledogue, on s’amuse à suivre sur le sol le circuit 24 sur disques vinyle dont une petite auto arrache des sons plaintifs.
En furetant vous pouvez encore trouver, jusqu’au 23 mars 2009, le stand de la Galerie Ritsch-Fisch avec un émouvant cocon humanoïde à l’escarpin brillant de Judith Scott, celui des Yeux fertiles au Barbu Müller biface, narines larges, lèvres épaisses, cheveux nattés, un peu «art nègre» quoi! Comme j’étais sans mon sac pour économiser le contrôle, j’ai pas d’images.
Donc passons à autres chose et revenons à la Sicile. Car c’est de Sicile, de Caltagirone exactement, que nous vient ce nouveau lieu dont je vous causais au début de ce post. Dans cette ville du centre, fameuse pour les céramiques que vous pourrez y acheter, il y a un MACC (Museo d’Arte Contemporanea) et ce MACC vient d’ouvrir une section consacrée à l’art brut.
Si l’intérêt pour l’art brut s’est exprimé assez tard en Italie, comme le souligne Domenico Amoroso, le directeur du musée de Caltagirone, on peut dire qu’elle se rattrape bien. Je vous raconte pas tout ce qu’il y a dans le texte figurant dans le dépliant où j’emprunte ces images. C’est dans un italien trop trapu pour mes faibles connaissances mais je note que le signor Amoroso centre son propos sur deux Francesco (Cusumano et Giombarresi) dont je vous avais déjà signalé les œuvres le 22 juillet 2008 dans ma note Irregolari.
Francesco Giombarresi
Francesco Cusumano
Domenico Amoroso participait au colloque international qui s’est tenu à Castellammare del Golfo le 31 janvier 2009 à propos de Giovanni Bosco qui est un super-chouchou de votre petite âme errante depuis toujours.
Tous ceux qui partagent mon enthousiasme pour les fortes images de ce créateur brut comme on n’en fait plus, seront contents d’apprendre que, pour la première fois en France, on va bientôt pouvoir admirer des œuvres à lui. EN VRAI. C’est dans une librairie parisienne que cet événement aura lieu le mardi 31 mars 2009 en début de soirée puis pendant tout le mois d’avril.
La Librairie Privat/L’Art de voir, qui sort un catalogue sur les dessins d’écrivains, la Figuration libre et l’art brut, expose parallèlement des dessins de Giovanni Bosco issus de carnets prêtés pour l’occasion par le collectionneur-découvreur.
C’est au 162, bd Haussmann, très loin des grands magasins mais près du musée Jacquemart-André qui montre en ce moment des Primitifs italiens, que cette librairie spécialisée dans les beaux livres du passé (récent ou moins récent) se trouve.
Animula est partenaire de cette initiative.
16:38 | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : art brut, giovanni bosco, francesco giombarresi, francesco cusumano | | Imprimer | | |
Commentaires
http://www.lekti-ecriture.com/blogs/alamblog/index.php/post/2009/03/25/L-art-de-voir-donne-du-brut
http://www.lezinfo.com/blog/
Un petit tour chez les autres, ça peut pas faire de mal.
D'ailleurs mes voisins sont des gens bien.
Giovanni Bosco, ils aiment et ils le disent.
Profitez-en pour faire provision de leurs récents posts, pour vous repaître de leurs zimages, pour savourer leurs façons de parler.
Il n'y a pas qu'Animula tout de même!
Bonne lecture et à demain,
Ani de chez Ani
Écrit par : Ani | 26.03.2009
Ben justement je dois passer à l'Art de Voir en lieu et place de mon employeur --- tout cet enthousiasme aiguise ma curiosité et puis c'est toujours sympa de croiser (même sans pouvoir les reconnaître?) d'autres bloggueurs
Écrit par : mutants anachroniques, le garçon | 31.03.2009
Si vous n'aimez pas l'art brut, n'y allez pas !
Si vous n'êtes pas sûr de savoir ce qu'est l'art brut, ou si, au contraire, vous êtes incollables sur le sujet, voire si vous êtes déjà complètement toqués par cet art irrégulier, vous n'aurez aucune excuse valable de vous soustraire à la visite de cette expo remarquable.
En plus de recéler des ouvrages qui en feront saliver plus d'un, la libraire Privat (ou plutôt ceux qui en sont l'âme) frappe là un grand coup.
Giovanni Bosco est une découverte majeure de l'art brut comme il n'y en a qu'une poignée par décennie.
Chapeau bas !
Écrit par : Christian Berst | 01.04.2009
Bonjour,
j'ai vecu pendant 25 ans a Castellammare del Golfo, la ville de Giovanni Bosco. Maintenant j'habite en France.
Je me sens dans le devoir de vous communiquer que Giovanni nous a quitté il y a quelques jours suite a sa longue maladie.
Cordialement,
Vito Bongiorno
Écrit par : Vito Bongiorno | 04.04.2009
@ Vito Bongiorno
Merci d'avoir pris l'initiative d'annoncer la disparition de Giovanni Bosco. Je n'avais pas le courage de le faire.
C'est mercredi dernier que j'ai appris la triste nouvelle par madame Eva di Stefano qui a tant travaillé à faire connaître ce peintre de son vivant.
Depuis, je n'ai pas été très bavarde.
Parler de lui au passé au moment où commençait l'exposition de ses dessins à Paris, je trouvais ça vraiment trop dur.
Nous le savions très malade mais tout de même nous espérions, mes amis, mes Animuliens et moi.
Est-ce par hasard que vous portez le nom d'un des jeunes gens de l'Association ZEP qui a veillé sur Giovanni jusqu'au bout?
Que la réponse soit oui ou non, je vous prie de transmettre à Salvatore Bongiorno, Claudio Colomba et à tous les Zepistes, ainsi qu'à la municipalité de Castellammare del Golfo et aux citoyens de cette ville, le témoignage de sympathie de ces Français qui ont aimé et aimeront toujours Giovanni Bosco et son oeuvre.
Écrit par : Ani | 04.04.2009