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08.12.2014

Baptiste Brun et les brutes attitudes

Je partirai de la maison rouge. On va dire que j’y suis toujours fourrée. Mais je voulais pas rater la conférence de Baptiste Brun qui planchait le 4 décembre dernier sur le conditionnement du regard et l’art brut aujourd’hui.

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Assistance fournie. Fallu brancher la clim.

J’ai pas tout noté. Il fut question de Podesta «performer», des polaroïds de Horst Ademeit dont on n’est pas sûr «qu’il voulait que ça soit exposé de cette manière là»

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du Berger merveilleux qui chatouilla Max Ernst dans le sens du cadavre exquis (voir ma note du 13/06/2007).

Tout un tas de gros mots savants furent prononcés : «critériologie, démon de l’analogie, outil d’ébranlement épistémologique» et, le coolisme du conférencier aidant, tout le monde les dégustait à la petite cuiller.

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Même moi, je comprenais! En me tortillant sur mon banc. «Pauvre tache!», je me disais, «tu aurais pu avoir une chaise si tu t’étais inscrite!». J’interrompis mon monologue intérieur pour faire passer le micro à un auditeur. Il regrettait qu’il n’y ait qu’un seul Giovanni Bosco dans l’actuelle expo de la maison.

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Il aurait voulu en voir un mur. Le collectionneur, présent dans la salle, le consola en lui disant qu’il aurait aimé avoir de quoi le satisfaire.

«Vous me corrigerez …» répète modestement Baptiste Brun quand il s’aventure dans des analyses. On voudrait bien mais il ne se trompe guère. Et son topo repose sur des exemples précis.

J’aime pour ma part qu’il souligne combien le concept d’art brut «garde une efficacité opératoire malgré le phénomène de mode qui s’en empare». J’ai un peu plus de mal à le suivre quand il parle de «plasticité de la notion».

Mais j’ai trouvé passionnant qu’à propos d’Anarqâq, Baptiste Brun évoque ces cas-limites que Jean Dubuffet, après examen, a écarté de son corpus fondateur : les masques valaisans (voir ma note du 07/01/2007), Somük, artiste mélanésien occasionnel

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les bambous gravés kanak (voir ma note du 06/07/2008). Malgré la singularité qui s’y attache pour des amateurs d’art occidentaux un peu tradi, ces productions relèvent en effet de pratiques collectives plutôt que de conduites farouchement individuelles. Anarqâq dont les déroutants dessins ont été récemment montrés dans l’exposition L’Art Brut dans le monde ayant transcrit par exemple ses visions chamaniques pour des ethnologues.

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Notons à ce propos qu’un même esprit de commande aurait présidé aux crayons de couleurs anonymes de l’Angola qui sont montrés dans l’exposition Art brut, Collection abcd-Bruno Decharme. La plupart d’entre eux figuraient déjà l’année dernière dans l’expo Charles Ratton, l’invention des arts primitifs au Musée du quai Branly (voir ma note du 11/08/2013).

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Maureen Murphy, l’auteur de la notice consacrée à ces dessins dans le catalogue du musée, indique qu’ils furent réalisés par «les garçons du village de Lubani (…) sans doute à l’intention des Européens (…)». Raison pour laquelle, elle est loin d’être catégorique à leur propos : «s’agit-il d’art naïf, d’art primitif ou d’art brut ?».

La question que j’aurais aimé poser -mais la conférence touchait à sa fin- c’est comment ces dessins d’enfant dont l’un (du même genre) fut offert par Ratton à Dubuffet, ont pu en un an devenir BRUTS pure laine en passant du bord de Seine au Port de l’Arsenal?

01.09.2014

9 ans d’animulation

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de mes débuts chez Favreau à Yviers

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le 4 septembre 2005

de Madeleine Lommel sur mes ondes

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le 8 avril 2006

quand j’ai révélé Giovanni Bosco au monde de l’art brut

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les 25 mai et 16 juin 2008

d’Hassan, l’inconnu de Barcelone

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le 14 septembre 2010

des retrouvailles avec Marcel Landreau

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 le 18 octobre 2009

de l’homme de nulle part

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 le 28 septembre 2011

des bâtisses de Richard Greaves

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 le 13 octobre 2005

 que Miss Ming a écrit pour moi un acrostiche

Ange aux
Nuances
Imbibées, les
Murmures des
Artistes

Vibrent
Au
Gout de l'
Univers
Lumière de l'
Ame

le 28 mai 2013

de Caroline Bourbonnais

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 le 18 juin 2011

 

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29.08.2014

Miracle à l’italienne : Giovanni Bosco est dans Libération

Le boucher est là. Mon boulanger rouvre demain. La rentrée s’accélère. Même pour moi qui serait bien restée les pieds dans les tongs.

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Mais voilà que, par la grâce d’une couverture médiatique qui s’emballe (sic), mon mois d’août finissant se place sous le signe d’une audience accrue. Depuis que Libération, dans son édition du 28 août 2014, a consacré une double page au créateur sicilien Giovanni Bosco dont je vous claironne les mérites depuis plus de six ans, je constate une intense activité sur mes lignes.

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De Nancy, Montpellier ou Paris, de Basse-Normandie, Rhônes-Alpes ou Poitou-Charentes, de nouveaux Animuliens se précipitent sur mes notes relatives à ce peintre originaire de Castellammare del Golfo. Spécialement sur les plus anciennes. Celles du 25 mai 2008 (Murs à la Sicilienne) et du 16 juin 2008 (Art brut : découverte d’un nouveau créateur en Sicile) qui ont révélé au landerneau de l’Internet les premières images et les premiers renseignements sur le regretté Giovanni Bosco.

Merci qui ? Merci madame Peiry.

C’est vous qui avez nourri de vos infos ce papier, dense et plaisant, dû à Brigitte Ollier «envoyée spéciale à Lausanne» où vous avez monté une expo d’été : L’Art Brut dans le monde.

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Moi qui croyais que, comme l’indiquait le 29 avril 2014 La Tribune de Genève, vous aviez quitté «définitivement l’Art Brut», je vois que vous continuez à guider cette Collection.

Collection historique où, pour reprendre le propos de Boris Senff dans 24h du 6 juin 2014, «le stockage et donc la conservation deviennent des questions urgentes face à cette masse d’œuvres, parfois fragiles» acquises ou entrées récemment.

Sans oublier le problème des toilettes qui a son importance aussi, selon madame Lombardi.

Mais trêve de détails! Je souhaite que madame Peiry continue à mouiller sa blouse en faveur de Giovanni Bosco. Ça me permet de profiter de son plan media et de son rézotage XXXL. Avec un peu de chance, il se trouvera encore des journalistes pour choisir l’angle Giovanni Bosco.

Dans La Repubblica du 14 août 2014, en illustration d’un article de Paola Nicita, j’ai déjà pu repérer deux visuels empruntés au carton d’invitation d’une exposition Bosco dont je fus partenaire (cf. mon post du 21 mars 2009 : Giovanni Bosco, l’Irrégulier du Bd Haussmann). Et que la journaliste italienne ne cite pas.

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Soyons raisonnable cependant. Madame Peiry ne saurait veiller à tout. On ne peut lui demander de rappeler sans cesse que Giovanni Bosco est un cas d’art brut pur apparu dans un moment où ce concept était déclaré bon à diluer dans l’art contemporain.

Que sa découverte est due à un regard extérieur à son pays d’origine.

Que l’instance qui l’a légitimé dans l’ordre de l’art brut n’appartient pas à la catégorie de ces «informateurs qui se manifestent pour (…) signaler (…) des productions hors du commun»  (dixit l’introduction du catalogue L’art Brut dans le monde) à une direction de la Collection de l’art brut qui a cessé depuis longtemps d’être intronisée par Jean Dubuffet.

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On peut par contre répéter à sa place que les blogues et leurs équipes sont des francs-tireurs capables d’initiatives dont les institutions font ensuite leur miel. Sans toujours le dire de peur sans doute de s’écorcher la bouche.

03.11.2012

Les Bartlett’s girls en tournée à Lausanne

Je me demande pourquoi, mon Dieu!, la Collection de l’Art Brut à Lausanne expose ça :

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Et pourquoi elle n’a jamais encore consacré une exposition personnelle à ça :

collection de l'art brut,morton bartlett,giovanni bosco,art brut,aqua

L’exposition des poupées Bartlett commencera le 23 novembre 2012 et se terminera le 14 avril 2013. Aux dernières nouvelles, la nouvelle directrice ou le nouveau directeur de la CAB entrerait en fonction le 1er mars 2013.

03.08.2012

« Terra incognita » em Lisboa

Madge Gill n’est pas seulement à Londres, Jean Perdrizet à Digne, Pascal Verbena  à Aix-en-Provence.

Retrouvez-les aussi à Lisbonne jusqu’au 23 septembre 2012 à la Fondation Arpad Szenes/Vieira da Silva en compagnie de plus de 70 créateurs et artistes triés sur deux volets : arte bruta et periferia.

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Même si vous ne comprenez pas le portugalais, ça parle tout seul, n’est-ce-pas? cette expo Terra incognita. Et quand je vous aurais dit que sont estivalement montrées là les œuvres de la Collection Treger-Saint Silvestre et que le comissariado a été confié à Christian Berst vous aurez mordu le truc. Pour les relous, les distraits, les noyés dans le perroquet ou la tomate, j’ajouterai quand même que Richard Treger, jadis pianiste, a été un bout de temps galeriste rue Mazarine. En collaboration avec le sculpteur Antonio Saint Silvestre, d’origine portugaise aussi.

Feuilleter jusqu’à la moelle le catalogue de cette expo au titre latinisant est chose facile sur le site de la Galerie Berst, pourvu que vous soyez encore capable de vous infliger quelques clics après une nuit de pogo au Deleriumula, le club de la plage.

Mes lecteurs attentifs y retrouveront de vieilles connaissances comme ce Giovanni Bosco que j’ai eu l’honneur et la chance de révéler au monde de l’art brut sur mon blogue les 25 mai et 16 juin 2008. C’est un réel plaisir et une fierté perso de voir qu’il est entré aussi dans cette collection.

Giovanni Bosco

Même si l’angélique Simone Le Carré-Galimard n’a rien à voir avec l’éditeur de la rue Gaston-Gallimard, même si son nom ne prend ne prend pas deux L, même si elle n’est pas morte en 1966 comme l’indique à tort la notice du catalogue Terra incognita, je suis contente de la rencontrer là entre Carlo Zinelli et Fleury-Joseph Crépin. Je la voyais plutôt dans la partie périphérique mais, qu’il porte ou non le dossard de l’art brut, son assemblage au héron vert en plastique vaut le détour par Lisbonne.

Simone Le Carré-Galimard

Beaucoup de créateurs et d’artistes bien connus dans le landerneau brut figurent encore dans l’exposition lusitanienne. Et quelques uns moins souvent sur le devant de ma scène comme Joao Pé-Leve, Pavel Leonov, l’étonnant collagiste Jacques Deal (periferia)

Jacques Deal

Roy Wenzel, Karl Vondal, Oskar Voll, Henry Speller, Royal Robertson, Ergasto Monichon, Dusan Kusmic (arte bruta)

Dusan Kusmic

Dans l’ensemble, un très bon moment à passer par conséquent.

Un regret toutefois. Richard, Antonio, Arpad, Maria Elena et Christian étant plutôt du genre parisien de chez parisien, on aurait pu glisser un peu de français dans le catalogue, entre la version originale en portugais et l’inévitable traduction en anglais.

05.11.2011

Le chant des champignons

Barcelone, Rome et champignons au menu aujourd’hui grâce à trois précieux informateurs animulophiles. Tout d’abord, quelques images récentes de Hassan, «le designer brut» comme je l’appelais dans mon post du 14 septembre 2010.

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Indispensable d’aller faire un tour sur cette note pour apprécier comme il faut ces nouvelles images rapportés par Eric Gauthier. Tout le petit bazar du vagabond africain de Barcelone est là.

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On le voit en train de sertir la petite pièce de cuivre qui est sa marque de fabrique sur ses planchettes aux dessins colorés. Il se sert d’un marteau à la tête plate comme enclume en coinçant le manche avec son pied nu.

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Eric nous envoie aussi des photos d’un autre créateur de rue barcelonais, tendance autodidacte. Les mains sont noueuses avec l’ongle long qu’aiment à porter là-bas les artistes. Sous la barbe de Père Noël, le chapeau broussard et une sorte de cache-oreille sur le côté droit, c’est un vieux monsieur qui s’appelle Sylvestre.

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Son bras droit a beau être déformé, il se sert parfaitement de sa main pour réaliser, au format carte postale, des rosaces comme on en faisait dans les temps à l’école primaire. Mais lui, c’est «sans jamais reproduire le même dessin», ce qui lui semble important.

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Cela fait que quand on met les uns à côté des autres ses dessins on a une belle impression de vitrail aux nuances géométriques abstraites et kaléidoscopiques. «Il a eu 90 ans la veille de notre rencontre» me dit Eric et il «dessine dans la rue tous les jours depuis 7-8 ans».

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Si vous le rencontrez, saluez-le bien respectueusement de ma part pour avoir dit à Eric Gauthier : «je suis libre comme un taxi!».

Orientons nous du côté tchèque maintenant avec Vaclav Halek, l’homme qui a transcrit (ou composé de toutes pièces) 5000 chansons de champignons.

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C’est Matthieu Morin, grand «négociant en virages» qui m’a refilé ce tuyau extrordinaire du monsieur qui entend, non pas le loup, le renard et la belette mais les champignons sauvages chanter.

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Je vous donne l’info comme Matthieu me la donne mais connaissant son sens de l’humour je ne parierai pas qu’il ne s’agit pas d’un canular.

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D’autant que Tomas Zilvar et Radeq Brousil qui ont sorti la chose semblent être des artistes contemporains du genre performers. Mais ça fait rien, l’idée des champignons qui font de la musique est plus que plaisante, non?

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Enfin, dernier détour par Rome. J’apprends un peu tard que lundi 7 novembre 2011 à l’espace LOL Moda Arte Design de la capitale italienne (via urbana, 89-92), un événement aura lieu autour du peintre Giovanni Bosco. Ceci à l’initiative de Fabio Casentini, un négociant en vêtements de la ville.

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Ce signor est un collectionneur italien qui, au cours de ses vacances à Castellammare del Golfo, avait rencontré en 2007 l’étonnant créateur sicilien, «ma senza sapere nulla di art brut» (mais en ignorant tout de l’art brut) me dit Eva di Stefano, mon informatrice. A la différence du Français Boris Piot qui, la même année, avait su immédiatement voir que l’œuvre de Bosco appartenait bien au domaine de l’art brut.

26.03.2011

Area, folie et alentours

Jeudi soir c’était le lancement de la fusée Area 24. Votre petite âme errante était sur le pas de tir : la librairie L’Atelier, rue du Jourdain. Un nom idéal pour le baptême du numéro Art, folie et alentours auquel je souhaite une carrière d’enfer.

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Pas mal de gens, attirés là par la photo du flyer invitatoire qui reprenait la couverture de cette livraison printanière d’une luxueuse -mais pas chichiteuse- publication dont je kiffe le programme : «l’art pense le monde».

Revue Aera

I positively adore ce portrait d’une mamie souriante (Melina Riccio), coiffée d’une marotte dont les grelots sont des fleurs. Aux antipodes de cette caricature du schizo dangereux dont la propagande sécuritaire nous gave depuis 2007 en France!

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Mais je m’énerve et pour me calmer, je me suis offert en zakouski le petit dernier de Jean-Pierre Verheggen : Poète bin qu’oui, poète bin qu’non?

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D’où j’étais placée, j’avais un œil sur le chandail chiné d’Alin Avila, dirlo de la revue et modérator de la soirée et l’autre sur le profil d’Hélène Giannecchini, première main de son équipe sur ce chantier «de l’art et de l’Art brut».

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Les art-thé-rapeuses étaient venues en force, les CrABichettes aussi. Parmi ces dernières, Pauline Goutain pétillait d’entrain. On la retrouvera le 31 mars au séminaire Art et folie à l’INHA. Un grand collectionneur fit une apparition mais les keums étaient minoritaires. Michel Nedjar heureusement était en verve. «Chacun détrônait la théorie qu’on avait sur l’art brut» dit-il en évoquant les créateurs successivement rencontrés par L’Aracine Canal historique.

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Et j’ai applaudi ça. Bref, ça partait dans les tous les sens et on risquait de perdre de vue le fret embarqué dans la fusée sous diverses étiquettes : art à l’hosto, valeurs du brut, surréalisme, expos fondatrices, collections, perspectives lameuses, rôle de la Halle St-Pierre, jardins d’art brut, fanzines, marché etc.  

Perdre de vue aussi la diversité de l’équipage de ladite fusée : scientifiques, psys, grosses têtes musclées sur le sujet, artistes et/ou créateurs parmi lesquels Oreste Fernando Nannetti, André Robillard, Charles AA Dellschau,

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Richard Greaves, André Pailloux, Alain Ruault, Unica Zürn, Giovanni Bosco

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Franchement c’est si riche que j’aurais pas aimé être à la place de Mr Avila ce soir-là. Mais c’est le genre de pilote aussi capable de recentrer un débat (quand il part en sucette) qu’il est habile à dompter une matière rédactionnelle emballée. Il n’a pas son pareil pour débusquer candidement la langue de bois. Aussi a-t-il obtenu, avec un plaisir visible, la substantifique moëlle des oratrices de la tribune : Céline Delavaux et Anne-Marie Dubois. Un tel regard, bienveillant mais pas complaisant, c’est fou comme le petit monde de l’art brut en avait besoin sans s’en rendre compte. Il lui fallait pour cela un témoin extérieur. C’est pourquoi le n°24 de la revue Area fera date.

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Rassemblant des «voix autorisées» qui se crêpent parfois le chignon en famille, il aura un impact fédérateur. Il est lancé à un moment où le public cherche à faire le point sur «plein de territoires un peu compliqués» constituant l’espace brut. Un vade mecum sur papier lilas avec des dates et un lexique l’y aidera.

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Pour le reste c’est la méthode Avila qui fait son office. Des contributions informées mais légères. Pas de casse-croûte. Sont privilégiés les entretiens qui laissent la parole aux acteurs.

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Et des fois, c’est pas triste. Une interview inédite de Madeleine Lommel (Rouspéter dedans!) contient par exemple ce jugement vachard mais juste: «ce qui était la force de l’Art Brut c’était son intimisme. C’est devenu branché».

14.03.2011

Giovanni Bosco : le berst of

«Come stai, anch’io, la ringrazio, possiamo darsi del tu, posso presentarti il moi amico… »

Sans vouloir faire ma bidochonne de jet tours, je vous dirai que je me suis replongée dans mon lexique de poche français-italiano. C’est qu’il y a urgence : les cousins de Sicile vont arriver d’un moment à l’autre à Paris. Eva di Stefano en tête et les membres du collectif ZEP, Tore Bongiorno et Claudio Colomba. Tous ont fait beaucoup (et continuent à faire) pour la mémoire de Giovanni Bosco et la promotion de son œuvre.

Giovanni Bosco,art brut

En synchronie avec les amis et admirateurs français du peintre auxquels votre petite âme errante se flatte d’appartenir, à côté de celui qui eut l’intuition de son appartenance à l’art brut : Boris Piot. Je vous fait grâce des détails. L’histoire pathétique et merveilleuse de Giovanni Bosco a, depuis plusieurs années déjà, débordé du cadre de Castellammare del Golfo, sa ville natale. Elle est bien connue des Animuliens et elle rayonne très loin au delà de ce cercle désormais. En Suisse, aux Etats-Unis et même en Chine.

Giovanni Bosco,art brut,,Galerie Christian berst

Les petits nouveaux qui débarquent peuvent se faire un replay sur mes lignes. Et courir, jeudi 17 mars 2011, à la Galerie Chritian Berst, pour le vernissage (18-21 h) de l’exposition Giovanni Bosco, dottore di tutto. C’est la première fois à Paris que les amateurs du genre vont pouvoir faire entrer ce grand cas d’art brut dans leurs collections.

Giovanni Bosco,art brut,Galerie Christian Berst

C’est dès l’origine que Christian Berst s’est intéressé à l’œuvre de Giovanni Bosco. A une époque où nulle autorité, nul «spécialiste» patenté n’étaient encore venus lui donner leur bénédiction. Et comme Christian Berst a le défaut d’être opiniâtre, il n’a eu de cesse de réunir une belle sélection de ces dessins sur papier qui occupaient la vie de Giovanni Bosco au même titre que les fresques qu’il réalisait sur les vieux murs de son quartier.

Giovanni Bosco,art brut,Castellammare del Golfo

Giovanni Bosco,art brut,Castellammare del Golfo

Je crois que le galeriste n’est pas mécontent aujourd’hui de présenter au public (jusqu’au 23 avril 2011) le résultat de sa patience. On ne saurait lui en vouloir. Le carton d’invitationest une synthèse et un cri.

Giovanni Bosco,Galerie Christian Berst,art brut

Un condensé de formes-fétiches de Giovanni Bosco : cœur-tête, personnage élastique, gros muscle exhibé. Le tout trempé dans un bain de lettres en quête de sens. L’imbrication des éléments, cernés d’un trait épais, s’opère sur le mode d’une bouche ouverte dans le rouge palpitant. Ce peintre en a gros sur le cœur et il nous le communique avec une véhémence effroyable et résignée.

22.01.2011

Un Joli Cœur brut fait Surface en Chine

couv revue surface.jpgAujourd’hui : des chinoiseries. J’ai beau être une grande fille toute simple, on dit que je me la pète, que mon tour de tête c’est 62, bref que je suis snob un max. Allez donc lutter contre ça! Alors j’avoue : oui, j’ai des lectures de femme de milliardaire mais tant qu’à faire de milliardaire chinois. J’ai découvert récemment, chez Artcurial ou ailleurs, un magazine auquel je ne comprends rien (sauf les titres en anglais) n’ayant jamais A_Colts_Cocktail.pngpoussé mes études linguistico-sinologiques au dlà des bars où l’on sert du mandarin-curaçao.

Surface qu’il s’appelle. Bon, c’est branché surtout sur la mode et le design hyper-class et je crois pas que vous fréquentiez (de + en + nombreux, merci) Animula Vagula pour ça.

Seulement, surprise!, est encarté dedans Surface un supplément de 32 pages intitulé Beautiful Heartet consacré, devinez à quoi? A l’art brut…Bingo!

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Ce qui prouve encore une fois la justesse de mon théorème: Art brut ami partout toujours. On peut maintenant le raper dans la langue de Liu Xiabo. Invités d’honneur occidentaux : le photographe suisse Mario del Curto avec une photo des cabanes du Québécois Richard Greaves et le galeriste alsacien Christian Berst avec une image de Giovanni Bosco.

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Parti de chez moi, il y a un peu plus de deux ans seulement, voilà ce créateur sicilien arrivé dans l’Empire du milieu. Géant! Mais tout ça, on connaît.

Le must c’est que ce cahier-surface en bonus qui peut se consommer à part (avis aux collectionneurs) contient aussi des repros de dessins réalisés dans des contextes psychiatriques. double page.jpg

Du moins, si j’en crois un des rares titres en anglais perdu dans un océan de chinois : The mentally ill should not be the scapegoat.

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Que les «malades mentaux» ne soient pas «des boucs émissaires», ça me paraît un bon programme et peut-être la preuve que la Chine n’est pas la dernière à se poser les bonnes questions.

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Question art brut, on reste un peu sur notre faim avec ces images mais je vais essayer d’en savoir plus. Et comme on dit dans les Shadoks : «c'est tout pour aujourd'hui» à la semaine prochaîîîne!.

15:24 Publié dans Ailleurs, art brut, Gazettes, Images | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : art brut, art brut chinois, surface magazine, giovanni bosco | |  Imprimer | | Pin it! |

28.11.2010

Palermo : l’observatoire de «la creazione differente» présente son nouveau site

Je ne sais pas si je vais me la faire monter en bague ou me la suspendre autour du cou mais je vais sûrement faire quelque chose avec la «mappa murali Bosco a Castellammare».

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Elle est trop belle avec ses tons de bleu et ses touches de rouge qui indiquent les murs peints par mon peintre sicilien favori. On peut la télécharger sur le nouveau site de l’Osservatorio Outsiderart de l’Universita di Palermo dirigé par Eva di Stefano.

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Il suffit pour ça de cliquer «Sicilia» puis «I Luoghi» dans la colonne de gauche du tableau de bord de ce bel engin avec lequel il faudra compter maintenant dans l’espace brut européen.

bolide.jpgAvec ce bolide palermitain, l’Italie rattrape définitivement son retard dans la compétition outsider et trouve sa place dans la nébuleuse des relations internationales.

 

Bravo au comité scientifique où l’on note la présence de Domenico Amoroso dont je vous ai déjà parlé.

L’O.O.U.P. ne va pas tarder à devenir un gisement d’informations et d’idées sur l’art brut et consorts. Du moins si on en croit son contenu inaugural qui recèle des découvertes : Salvatore Bentivegna (1923-2002), sculpteur de pierres de Sciacca (comme son homonyme Filippo)

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ou Attilio Penzo, veneto et accumulateur-coloriste de l’ère du plastique totalitaire.

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Avec le site, on nous propose la Rivista, une newsletter semestrielle.

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Pour celle-ci, Teresa Maranzano renforce l’équipe dirigeante et puisque cette Sicilienne de Genève est aussi francophone, cela permet peut-être de voir se dessiner un axe sicilo-franco-suisse prometteur. A ce numéro un, Roberta Trapani, autre sicilienne bilingue (de l’espèce parisienne) contribue d’ailleurs avec une relation de la dernière Biennale d’Aubagne.

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Les autres contributeurs pilotent des musées ou sont de dignes universitaires tendance «psy».

Lucienne Peiry nous fait le plaisir d’affirmer que, si on l’interroge sur l’existence ou non de l’art brut, elle n’a pas de meilleure réponse à faire que de préconiser une visite à la Collection de l’Art brut de Lausanne. «Oppure rispondo che un viaggo a Castellammare s’impone» ajoute-t-elle, pour inciter au voyage dans la patrie de Giovanni Bosco.

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Cette première rivista de l’Osservatorio de Palermo regroupe certaines des interventions à un colloque organisé dans cette ville au printemps 2010. Voir ma note du 9 mars L’Echo des colloques. Cela donne à la chose un ton un peu trop sérieux qui conviendrait mieux à une publication savante sur papier. Mais la mise en page aérée qui ménage plusieurs niveaux de lecture, la lisibilité, l’importance donnée aux illustrations compense cet inconvénient relatif. Et puis j’adore le double filet bleu d’une élégance toute transalpine en encadrement.

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 Souhaitons cependant qu’à l’avenir les textes s’adaptent mieux encore aux contraintes du support. Et au public, nécessairement plus large sur la toile. Pensez aussi, signore e signori de l’O.O.U.P. que des gens qui comprennent mal l’italien vous lisent. Continuez à nous écrire dans votre belle langue mais n’oubliez pas, s’il vous plait, de nous offrir quelques phrases simples ou de courts résumés en tête de vos articles. Personnellement, je pourrai ainsi en parler mieux et plus vite!