Ne manquez pas Bonaria Manca! (11.08.2010)
Ne manquez pas Bonaria Manca! Carte postale de Roberta Trapani qui butine le miel d’Aubagne. A tous les Animuliens non tout à fait absorbés par le bar de la plage, elle adresse ce beau portrait de Bonaria récemment pris dans la maison du peintre à Tuscania, dans le Latium.
C’est en 1951 que Bonaria Manca s’est installée sur cette terre étrusque. Un drame familial et la nécessité d’éviter une vendetta l’ayant arrachée dès 1948 (elle avait alors 23 ans) à son pays natal : Orure en Sardaigne. Née dans une famille de bergers, Bonaria menait la vie des siens, gardant le troupeau, fabriquant les fromages, filant, tissant, aidant sa mère à élever les petits frères. Elle s’est mariée tard et n’a pas eu d’enfants. C’est à 55 ans qu’elle a ressenti le besoin de s’exprimer de façon artistique, chantant l’amour de la campagne et peignant la vie des bergers.
Roberta Trapani qui a eu carte blanche pour l’accrochage de ses tableaux au Festival aubagnais vous racontera ça mieux que moi : “Elle utilise d’abord la broderie et les travaux d’aiguille pour se fabriquer des vêtements, en se libérant peu à peu des formes d’expression traditionnelles sardes. Les images qui apparaissent dans ces travaux minutieux de broderies sont ensuite transposées dans la peinture : d’abord sur des toiles, puis, les toiles venant à manquer, sur des murs.(…) Peu à peu toute la maison se couvrira de fresques murales donnant forme à ses souvenirs et à ses visions ».
Je reprends la parole et quitte à regret mon rhum-coca pour vous signaler que c’est cette partie in situ de l’œuvre de Madame Manca qui me paraît la plus intéressante mais vous êtes pas obligés de me croire. Mario del Curto a photographié l’intérieur de la maison de Tuscania en avril 2010. Certains de ces clichés sont présentés à Aubagne, en compagnie d’un documentaire de Marie Fanulicki à propos de Bonaria Manca («pas un film sur elle mais avec elle»).
© Stella Production
Bonaria volontiers paie de sa personne. Au vernissage d’Aubagne, elle était là et elle a chanté.
Roberta Trapani nous rappelle que des œuvres de Manca ont figuré dans une expo de 1999 au Musée de Stadshof de Zwolle en Hollande et que le Museum Dr Guislain en Belgique possède 3 œuvres de cette créatrice.
«J’envisage (nous dit Roberta) de diriger la rédaction d’un petit ouvrage consacré à l’œuvre de Bonaria Manca. Ce livre, dont les textes seront en français, anglais et italien, permettra de mettre en valeur et diffuser son œuvre extraordinaire -qui reste largement méconnue en Italie et ailleurs- même si certains médias (journaux, télévision) se sont parfois amusés de son personnage pittoresque de «pastora pittrice».
23:55 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : art brut, bonaria manca, roberta trapani, aubagne | | Imprimer | | |
Commentaires
Je viens de voir la vie de Bonaria Manca sur via Stella aujoud'hui.
Extraordinaire.Très touchant.
J'habite Paris. Ma mère s'appelait Rosine Manca.
Originaire de Sardaigne.
Tous ces récits me rappelle aussi des histoires racontées par ma mère.
Bonaria Manca une grande artiste. J'aimerai tant la connaitre.
Je retourne chaque année des que je peux en pèlerinage. Quel magnifique portrait de Bonaria Manca
Écrit par : Piga | 26.05.2013