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11.07.2013

BaBaBa BaBa Babel c’est toi qu’on aime !

Temps des vacances. Voici revenu le moment de s’ensauvager on the road again. Carte postale électronique d’une vaillante Animulienne. De retour de la Fabuloserie, «tout à coup» (je cite) «une fulguration! Nous avons découvert le jardin virevoltant d’un monsieur italien : une Babel de girouettes!». Diables d’Italiens! Toujours ardents à la création du bord de nos routes. «Babel», c’est peut-être un peu excessif pour cette ronde de vire-vent dans un ciel pommelé.

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Mais je ne saurais en vouloir à Roberta Trapani, ma correspondante, l’une des têtes chercheuses du Collectif de Réflexion autour de l’Art Brut, si elle déborde d’enthousiasme. C’est qu’elle est plongée dans son sujet : celui des bâtisseurs italiens d’univers insolites. Joignant la pratique à la théorie, elle donne en ce moment un sérieux coup de main pour une exposition estivale qui se tiendra sur le site de Jean Linard.

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Avec ses amis du PIF (Patrimoines Irréguliers de France), elle remet en état des salles délabrées pour accueillir les œuvres de Joseph Barbiero

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Luigi Buffo (voir aussi mon album)

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Joseph Donadello

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et des photographies d’environnements de Giovanni Cammarata (en Sicile)

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Luigi Lineri (en Vénétie)

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et Bonaria Manca (dans le Latium)

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FLYER thèse.jpgLa signorina Trapani m’avait touché deux mots de ce projet lors de la brillante (et très courue) soutenance de thèse de son camarade Baptiste Brun le 25 juin 2013 à l’INHA. Maintenant elle nous invite, mon chéri et moi, au vernissage, samedi 13 juillet 2013.

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«Le climat est agréable, le Sancerre très doux, autant de bonnes raisons de se promener dans le Berry», paraît-il. Hélas, le chantier de ma nouvelle cuisine a pris du retard et je serai obligée de laisser mon auto au garage car j’attends les menuisiers.

Mais cette invitation est valable aussi pour vous! Et pour tutti quanti, naturalmente. Vous pourrez même, en soirée, vous offrir un «dîner babélique». Roberta a l’air de savoir cuire la pasta!

Cette expo made in France + made in Italy de créations dont les auteurs sont (ou ont été) italiens durera jusqu’au 31 juillet 2013 puis sera visible en septembre pendant les ouikènes.

BABELE Copertina.jpgElle emprunte son titre : Costruttori di Babele au livre de l’anthropologue Gabriele Mina.

Une tour de Babel dans une cathédrale c’est empiler les images bibliques selon le principe des poupées-gigognes.

Ne pourrait-on nous lâcher les basquettes avec les références judéo-chrétiennes?

Ne peut-on penser qu’à l’ombre de la croix? Ou sous l’œil sévère d’un Yahvé ?

Je ne vois, pour ma part, nulle raison d’entraîner les «bâtisseurs italiens» dans une direction mystique. Je doute même de la volonté utopiste de leur démarche car je ne crois pas que leur façon de monter «à l’assaut du ciel» soit si présomptueuse que ça.

heterotpies.jpgC’est pourquoi au «babélisme», je préfère de beaucoup, le concept d’hétérotopie (localisation physique de l’utopie). Il vient de Michel Foucault. Roberta Trapani a raison de s’en servir. Elle ferait même bien d’en abuser. 

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26.08.2011

Des Rives sous roches

pastis_3_couleurs.jpgLe vent se lève. Il fait moins chaud. Mon petit cerveau n’est plus ramollo et mon écran est moins brûlant. Encore deux, trois mauresques, un mojito et ce sera le boulot. La rentrée s’annonce grave avec un 2 septembre à la clé. C’est ce jour-là que débute l’expo Des Rives à L’Auberge de Baulmes, charmant abri sous roche au pied du Jura.

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logo-imgseule.gifDes Rives, à qui voulez-vous que ça parle, sinon à Animula Vagula qui a toujours fait de ce jeu de mots son cheval de bataille?

Récemment c’est sur les bords de l’Escaut qu’une expo belge à géométrie variable empruntait à mon blogue son sous-titre!

Ici, dans cette exposition suisse organisée par Mordache of Lausanne, une asso qui promeut le travail du photographe «autodidacte» (selon le copieux pedigree joint à la présentation du show) Mario Del Curto, ce n’est pas pareil. Céline Muzelle, en bonne lectrice, reprend ma balle au bond et marque un panier en filant avec brio la métaphore : «Les remous n’ont pas manqué dans la vie des artistes que Mario Del Curto a choisi de photographier . Des événements tragiques, un parcours chaotique ou un rêve inaccompli sont souvent la source de leur création. Celle-ci épouse les méandres de leur existence tout en constituant pour eux un refuge, une rive où se retirer lorsque les vents soufflent trop fort».

Merci madame, c’est joliment dit et je ne peux qu’applaudir à cette extension du domaine de mon sous-titre calembourgeois!

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Attention, l’expo Des Rives ne crèchera à Baulmes que jusqu’au 2 octobre 2011. Elle se déploiera ensuite en janvier 2012 dans un autre lieu décentré de Suisse romande : au Vide-Poches de Marsens dans la Gruyère, au cœur d’un genre d’hosto psy. Entre temps, elle visitera en novembre 2011, la Villa Piaggio de Gênes. A chaque étape la présentation sera différente. Les accros pourront donc se farcir les 3. Personnellement, je passerai vite sur les photos de La Demeure du (soit-disant) Chaos car je me contre-tamponne de cette «folie» (au sens aristocratico-architectural du terme).

Mais MDC peut bien perdre un peu de temps puisqu’il nous gratifie par ailleurs de très chouettes zimages de nos lascars favoris. A côté de Melina Riccio et Bonaria Manca déjà célébrées par votre Petite âme errante, je note dans le programme : Gu Ya, modeste jeune femme du Sud-Ouest de la Chine, auteur d’un rouleau dessiné sur 1000 mètres

Gu Ya

Guy Brunet qui fait une fixette sur le cinéma

Guy Brunet

Yuchi Yamamoto, pêcheur japonais, créateur d’un sacré environnement orné de milliers de coquillages

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Veijo Rönkkönen, du Nord-Est d’Helsinki, et ses 500 personnages sculptés grandeur nature. Ceux qui voudraient que je leur fasse un cours n’ont qu’à consulter le dossier de presse qui est trop bien fait. On en voudrait toujours des comme ça!

En pinaillant comme une bête, je n’ai pu y trouver qu’une coquille, enrichissante à souhait : «Les lieux qui accueillent l’exposition sont des endroits conviviaux, propices à de rires (sic) échanges avec un public qui n’est pas nécessairement habitué à de telles manifestations».

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Quand le rare devient rire (et vice versa)

c’est le refoulé animulien qui fait retour

dans le discours savant!

Poil aux dents.

11.08.2010

Ne manquez pas Bonaria Manca!

Ne manquez pas Bonaria Manca! Carte postale de Roberta Trapani qui butine le miel d’Aubagne. A tous les Animuliens non tout à fait absorbés par le bar de la plage, elle adresse ce beau portrait de Bonaria récemment pris dans la maison du peintre à Tuscania, dans le Latium.

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C’est en 1951 que Bonaria Manca s’est installée sur cette terre étrusque. Un drame familial et la nécessité d’éviter une vendetta l’ayant arrachée dès 1948 (elle avait alors 23 ans) à son pays natal : Orure en Sardaigne. Née dans une famille de bergers, Bonaria menait la vie des siens, gardant le troupeau, fabriquant les fromages, filant, tissant, aidant sa mère à élever les petits frères. Elle s’est mariée tard et n’a pas eu d’enfants. C’est à 55 ans qu’elle a ressenti le besoin de s’exprimer de façon artistique, chantant l’amour de la campagne et peignant la vie des bergers.

la maison de Bonaria (Tuscania).JPG


Roberta Trapani qui a eu carte blanche pour l’accrochage de ses tableaux au Festival aubagnais vous racontera ça mieux que moi : “Elle utilise d’abord la broderie et les travaux d’aiguille pour se fabriquer des vêtements, en se libérant peu à peu des formes d’expression traditionnelles sardes. Les images qui apparaissent dans ces travaux minutieux de broderies sont ensuite transposées dans la peinture : d’abord sur des toiles, puis, les toiles venant à manquer, sur des murs.(…) Peu à peu toute la maison se couvrira de fresques murales donnant forme à ses souvenirs et à ses visions ».

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Je reprends la parole et quitte à regret mon rhum-coca pour vous signaler que c’est cette partie in situ de l’œuvre de Madame Manca qui me paraît la plus intéressante mais vous êtes pas obligés de me croire. Mario del Curto a photographié l’intérieur de la maison de Tuscania en avril 2010. Certains de ces clichés sont présentés à Aubagne, en compagnie d’un documentaire de Marie Fanulicki à propos de Bonaria Manca («pas un film sur elle mais avec elle»).

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© Stella Production

Bonaria volontiers paie de sa personne. Au vernissage d’Aubagne, elle était là et elle a chanté.

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Roberta Trapani nous rappelle que des œuvres de Manca ont figuré dans une expo de 1999 au Musée de Stadshof de Zwolle en Hollande et que le Museum Dr Guislain en Belgique possède 3 œuvres de cette créatrice.

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«J’envisage (nous dit Roberta) de diriger la rédaction d’un petit ouvrage consacré à l’œuvre de Bonaria Manca. Ce livre, dont les textes seront en français, anglais et italien, permettra de mettre en valeur et diffuser son œuvre extraordinaire -qui reste largement méconnue en Italie et ailleurs- même si certains médias (journaux, télévision) se sont parfois amusés de son personnage pittoresque de «pastora pittrice».

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23:55 Publié dans Expos, Images | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : art brut, bonaria manca, roberta trapani, aubagne | |  Imprimer | | Pin it! |