Jean Dubuffet connaît la musique (11.05.2006)
C’est bien gentil ces ouikènes dans le Poitou mais le frigo est vide et votre petite âme errante a de la lessive en retard. Bien sûr, au lieu de se jeter comme une bête sur son repassage, elle a préféré se plonger dans la lecture des actes d’un colloque en hommage à George Sand sur le thème : musiques savantes et musiques populaires. A la croisée des chemins que ça s’appelle et c’est paru en 1999 aux Editions Famdt. Vu que je l’ai fauché dans la Bibliothèque de Michel Valière, il y a son ex-libris dedans et le gros magnétophone qui figure dessus, entre ethnologue et informateur paysan, m’a rappelé celui de la pochette du disque de Jean Dubuffet édité en 1961 par la Galleria del Cavallino de Venise. Chemins parallèles sont faits pour se rencontrer. J’ai donc enfourché ma petite carte orange, direction Duroc, pour me propulser rue de Sèvres à la Fondation Dubuffet où j’ai retrouvé dans une vitrine de l’expo Jean Dubuffet, expériences musicales, le dessin de ce disque intitulé Pleure et applaudit.
Sensible comme je suis, j’aurais bien fait l’un et l’autre si je n’avais craint de perturber l’ambiance feutrée de ces lieux un peu austères où planent le fantôme et la voix du peintre de l’Hourloupe qu’on entend dans l’escalier (il faut sans cesse gravir dans cette fondation) proférer d’un air à la fois comique et sérieux : «As-tu cueilli la fleur de baaââârbe?».
Je suis bien contente d’avoir pris des artT pour voir cette expo, même si j’ai dû me mettre à 4 pattes pour looker la collection de disques de papa Dub : vinyles de vocalisations pygmées
et de chants indiens d’Amazonie entre autres. Je désespérais d’y parvenir, la maison fermant le samedi et le soir à 18 heures, quand on quitte à peine le boulot. Du deuxième étage la vue vaut le coup sur les petits toits autour et traverser le jardin intérieur avec sa longue allée de roses jaunes vaut le déplacement. C’est amusant de penser que Dubuffet devait frotter son petit chapeau à la branche toute biscornue qui s’échappe d’un arbre en bordure à la rencontre des visiteurs. L’expo s’arrête le 13 juillet.
23:55 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Jean Dubuffet, Michel Valière | | Imprimer | | |
Commentaires
Merci chère Animulette d'avoir osé ce rapprocher de la pochette du disque du Dubuffet - de mes vingts ans! - avec mon ex-libris décalé. J'en suis resté sur le c...
Aimeriez-vous que je vous raconte, mi-conte/mi-confession, l'histoire de ce très sage et très scolaire ex-libris ?
Attention, il me faudra de la place et quelques kilo-octets...
Là, je n'ai pas le temps, je me lève de bon matin pour aller glaner quelques menus récits pas tristes sur la mort... On pourra en reparler aussi, s'il y a des amateurs de danses macabres, de peurs, de tornes ou de revenants. Pas de vampires subcarpathiques à odeur d'aïl, je n'ai rien de cela dans ma besace.
Écrit par : Belvert | 13.05.2006