Nouvelle édition de l’Outsider Art Fair à New York (30.01.2013)
Pour 100 balles ici t’as plus rien. Mais avec 100 balles aux States (20 U$D) on peut s’offrir une entrée à l’OAF 2013 qui commence le 31 janvier pour s’achever le 3 février.
L’OAF c’est l’Outsider Art Fair de New York. Chaque année je vous le répète parce que l’OAF ça revient comme les cerises sur le gâteau.
L’événement de cette 21e édition ce n’est pas la foire elle-même mais le fait qu’elle ait été achetée par l’un de ses participants, Andrew Edlin, un galeriste de la grosse pomme. Car l’OAF était à vendre et on ne le savait pas! Autrement, on aurait cassé sa tirelire.
Pas sûr que ça aurait suffi puisqu’on ignore le montant de la transaction. Mais quand on aime, on ne compte pas et, si j’ai bien compris, avec l’OAF Mr Edlin s’est offert un rêve de jeunesse.
A ses débuts, quand il se contentait de vendre les productions familiales de son tonton collagiste, l’entreprenant Andrew s’était vu refuser le privilège de figurer parmi les exposants de l’OAF : «I started exhibiting at the outsider art fair in 2003. I was a new art dealer and the first time I applied I couldn’t get in»
(recueilli par Abby Luby dans Whitehot magazine).
10 ans après et le négoce de quelques œuvres de Henry Darger à son actif, Andrew Edlin a le sentiment d’avoir pris sa revanche : «When I first opened my gallery, in 2001, I couldn’t even get into this fair. And now I own it» (Art in America, nov. 2012).
On est content pour lui. Pour un peu on partagerait cette bouffée d’orgueil libéral si représentatif des grandeurs de la civilisation américaine. Saluons le bel enthousiasme de l’acheteur qui n’a pas craint de faire cette acquisition à un moment où le mainstream bouffe l’oxygène de l’outsider art. Le changement de lieu de la manifestation, qui se retrouve cette année à Chelsea, «the city’s center of mainstream art», selon le reporter Matthew Katz, est significatif de ce point de vue.
Si l’originalité de l’art brut gêne le business aux entournures, nul doute qu’elle sera sacrifiée et tant pis si on tarit la ressource! Est-ce la raison pour laquelle les Européens ne sont pas légion dans la liste des participants? On ne saurait l’affirmer. Signalons cependant la présence, pour la première fois, de la Galerie du Marché de Lausanne.
Elle défendra les belles couleurs d’Aloïse qui n’a pas eu le temps, hélas, de se faire naturaliser par les USA. Autre Suisse au programme : le photographe Mario del Curto, «recipient of the Geneviève Roulin tribute» pour une expo et une causerie.
La direction du panel de discussions et la modération seront l’apanage de la Québécoise Valérie Rousseau dont Mr Edlin est l'époux.
Un récent communiqué (16 janvier 2013) de l’American Folk Art Museum, sponsor de l’Outsider Art Fair, nous apprend que cette historienne d’art, diplômée en 2012, vient d’y être nommée au poste de «curator of 20th century and contemporary art». Sa mission consistera à développer les initiatives de l’AFAM dans le domaine de l’art des autodidactes, du folk art et de l’art brut.
Dernière minute : pour abriter les débats, des tentes chauffées seront montées sur le toit de l’immeuble abritant l’OAF.
En ces temps de crise, un peu de confort c’est appréciable.
ATTENTION !
Méfiez vous des contrefaçons.
Site officiel de l’OAF : www.outsiderartfair.com
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