Expo à la Mairie de Paris : un « art » absolument pas excentrique et encore moins brut (22.10.2013)
Attention
Ceci n’est pas de l’art brut.
C’est un bateau qu’on nous monte.
Un bateau gros comme une maison.
Un bateau qui flotte sous pavillon d’emprunt.
Et qui ne sombre pas si ce n’est dans le ridicule.
La mairie de Paris peut bien dresser vers son ciel bâché une forêt de mâts, cela ne changera rien à cette opération de confusion volontaire.
A cette entreprise d’enfumage caractérisé dont les victimes sont tout à la fois le public nouveau à la recherche d’un art authentique et les clients des diverses «structures associatives et médico-sociales» enrôlées avec leurs productions institutionnelles sous une bannière qui leur va comme un tablier à une vache à lait.
Faut-il donc que l’art-thérapie, cette héritière des activités occupationnelles, repeinte ici aux couleurs saturées de l’excentricité, soit si dévaluée aujourd’hui qu’elle doive pirater, pour le vider de son sens, le vaisseau-amiral d’un concept qui a fait ses preuves : l’art brut? On n'ose le croire.
Ou pire encore, faut-il que "l'aide par le travail" s'oriente maintenant vers la productivité des "ateliers" et la recherche de profits (car on vend...) résultant de cotes artificiellement montées en usurpant un label porteur chez les collectionneurs: l'art brut?
On a du mal à le penser. D'autant qu'un brouillard compassionnel se lève à volonté pour nous masquer les eaux froides de ce calcul économique.
Heureusement Captaine Ani est là avec sa boussole et son sextant!
Rappelons que le point de vue de l’art brut s’accommode mal des influences qui claquent à la faible brise de cette exposition bien pensante et mal pensée.
Rappelons que l’art brut se moque comme de sa première vareuse des noms d’oiseaux en usage à l’Hôtel de ville. «Artiste en situation de handicap mental et/ou psychique» ( !!!!!!!) notamment.
J'ai déjà eu l'occasion de vous le seriner dans mes commentaires à une animulienne note du 26 novembre 2011. Note relative à la première version de cette laborieuse supercherie municipalière tout juste bonne pour ma rubrique Nos amies les bêtes.
L’art brut ne vogue pas en même mer. Les rivages où il aborde ne sont pas ceux de Paris-plages. Son équipage se recrute parmi les créateurs capables d’art inventif. Qu’ils soient ou non en odeur de normalité, de déséquilibre social ou de haute folie.
Et puis basta. Passons à autre chose.
Oublions l’Hôtel de ville. Oublions cette fallacieuse exposition d’Art brut qui n’en est ABSOLUMENT pas.
Et n’oublions pas de réfléchir à l’utilisation de nos impôts locaux avant les prochaines élections municipales.
20:46 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, art-thérapie, mairie de paris, impôts locaux | | Imprimer | | |