L'art du quai Branly (23.06.2006)
Même les feuilletons à la télé qui se mettent à l’art primitif! Enfin…, à l’Art premier, l’art des Zafriques, Azies, Ô c’est Ani (mula), Amériques, on sait plus très bien. L’art du quai Branly quoi. Le musée du même nom vient d’ouvrir ses portes aux monstrueuses files d’attente piétinant devant le mur de verre de l’entrée Debilly. Votre petite âme errante qui ne peut rien faire comme tout le monde avait réussi à se procurer une invitation pour la journée V.I.P de jeudi, 22 juin du nom et jour de la saint Alban (nom d’hosto psy). Cela ne l’a pas empêchée de piquer un coup de soleil malgré le lait maximum sun protection dont elle s’était tartinée. A côté de moi, un monsieur australien, déguisé en broussard Crocodile Dundee, virait progressivement au steack tartare. Le monde était plein de curators, conservateurs, collectionneurs de tous poils. A l’intérieur, ballet incessant de jardiniers blacks, d’hôtesses en tailleur violet, souriantes malgré la fatigue, d’électriciens en folie très efficaces et de pompiers studieux.
Photo AP
Il faut dire que rien n’est vraiment fini et c’est tant mieux. Tant pis pour ceux qui disent que «ça va nous coûter la peau du luc à entretenir». L’essentiel est là groupé autour du tube transparent qui abrite les réserves aux instruments de musique. J’ai trouvé agréable que l’on sache pas bien si on est devant tel objet ou tel autre parce que les cartels sont pas encore tous en place. On était obligé de les considérer pour eux-mêmes.
Et il y en a beaucoup! Séparés par des cloisons de cuir vidéotiques ou réunis par les hasards de rampes sinueuses et un brin glissantes, voire d’allées buissonnières où on passe souplement d’un univers à un autre. Fondue de dérive comme vous me connaissez, je pouvais qu’apprécier en rêvant qu’un jour peut-être on inventerait quelque chose de ce genre pour l’art brut. Il faut dire que j’étais à ce moment-là devant les masques rituels en écorce battue brésiliens de l’expo temporaire Qu’est-ce qu’un corps? et que ça invite aux rapprochements.Question rapprochements, au retour j’ai eu ma dose. Dans le métro j’ai trouvé un journal bleu abandonné avec un éditorial d’enfer sur le tatouage! L’auteur est un monsieur qui se présente comme mon «Père». Il respecte le Sacré-Cœur et porte considération à Jésus Christ, ce qui est son droit, mais cela l’entraîne à des prises de positions assez radicales sur le sujet. Permettez que j’en verse une au dossier tattooing : «Tatouage et piercing ne sont rien d’autre qu’un rite d’initiation invitant les jeunes à prendre part à la culture tribale et païenne».
23:55 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : tattoo | | Imprimer | | |