H P : Réalités de 1955 (22.01.2007)
Saucisson brioché, tablier de sapeur, cervelle de canut… Votre petite âme errante ferait bien de temps à autre de s’offrir un petit bouchon lyonnais, ça lui donnerait l’occasion de se tenir au courant de l’actualité artistique entre Saône et Rhône. Je dis ça parce que j’enrage d’avoir loupé la rétrospective du photographe Jean-Philippe Charbonnier, I think we met before, HP, à la Galerie Le Bleu du ciel.
Cette exposition consacrée aux images de la folie ordinaire, Gilles Verneret et Agathe Gaillard ont recherché d’anciens travaux inédits de Jean-Philippe Charbonnier (de l’agence Rapho) réalisés en 1954 dans divers établissements psychiatriques de la région parisienne et de province.
Cela a donné lieu, heureusement, à un petit catalogue très soigné que l’on peut se procurer aussi à Paris à la Galerie Agathe Gaillard, 3 rue du Pont-Louis-Philippe dans le quatrième arrondissement, co-éditeur de l’ouvrage. Cela ne coûte pas cher, mais même si ça devait vous mettre sur la paille, achetez-le pour les bouleversants clichés qu’il contient.
Jean-Philippe Charbonnier, le plus méconnu (il faut que ça change !) des grands photographes humanistes français a su, sans aucun misérabilisme, témoigner de la vie quotidienne, des souffrances, des méthodes thérapeutiques de l’époque (électrochocs, notamment).
L’une de ses photos nous intéresse particulièrement. Elle représente un patient de l’hôpital de Clermont de l’Oise en train de crayonner sur un mur de sa chambre qu’il a déjà couvert de dessins.
On retrouve ce créateur à l’œuvre dans une autre photo de Charbonnier parue dans le reportage pour le magazine Réalités, en janvier 1955 avec un texte d’Hervé Bazin.
Ce document-là est déjà plus coton à trouver. Chapeau aux Archives de la Presse qui me l’ont procuré en moins de 3 jours.
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Commentaires
Extraordinaire renseignement que vous acceptez encore de donner là. Et ce dessinateur qui ouvre des fenêtres très serrées les unes aux autres. C'est peut-être la bonne façon d'accrocher l'art. Quelle révélation, merci encore madame.
Écrit par : Basile Aulard | 22.01.2007
J'ai suivi votre conseil et me suis procuré la plaquette des photos de J. Ph. Charbonnier à la Galerie Agathe Gaillard. Ces photos sont saisissantes et paraissent appartenir au 19° siècle! Si heureusement rien ne subsiste de "l'asile" de 1954, il faut seulement remarquer qu'aujourd'hui, il serait sans doute impossible à un patient d'investir les murs de sa chambre comme support plastique....
Écrit par : Estel | 14.02.2007