Merde a tou le qon (02.03.2010)
CHOMO : le compte à rebours a commencé.
C'est J moins 6 avant la fin de l'expo CHOMO à la Halle Saint-Pierre.
Alors, dépêchez-vous si vous voulez vous faire une idée véritable de son univers de création. Descendez vite dans la forêt souterraine de Montmartre où CHOMO vous attend au coin de son atelier en plein air.
Ensuite il ne restera que les témoignages de ceux qui l'ont connu. Par exemple, pour ce qui concerne les publications :
CHOMO par Roger Chomeaux. Editions Jean-Claude Simoën.
Ce livre est un recueil très complet des propos de l'artiste.
Il est dû à Laurent Danchin dont il faut saluer la performance : ça n'a sûrement pas été facile d'accoucher CHOMO!
L.D. a laissé la vedette à CHOMO sur la couverture.
On ne trouve son nom que sur le titre intérieur qui date un peu aujourd'hui : CHOMO, un pavé dans la vase intellectuelle.
L'ouvrage qui vit le jour en 1978 est une sorte de «Bible» préludienne. On peut l'ouvrir au hasard et y trouver toujours son miel. Moi, ce soir c'est : «je suis né avec le cordon autour du cou, j'étais tout bleu, tout chétif et je suis resté un être anormalement maigre» (page 295).
CHOMO l'été CHOMO l'hiver. Satir de CHOMO e de tex de Jean-Louis Lanoux.
Ce titre est porté sur la couverture qui combine dessins, photomontage et maximes calligraphiées par CHOMO. C'est la seule illustration réalisée par CHOMO pour un livre.
Edité à petit nombre en 1987 par la Fondation CHOMO, l'ouvrage relate deux visites au village préludien dont l'une est un «first contact». En frontispice, une photo de Vincent Betry : L'accouchement de CHOMO.
Enfin, signalons, dans le n°2 d'une revue artisanale datant de septembre 1983, La Chambre rouge, un article de Bruno Montpied
suivi d'un poème de CHOMO, retranscrit d'un enregistrement au magnétophone.
Il commence par : «J'ai bu le rouge des pauvres» et contient ce passage :
«je me suis arrêté près d'un grand trou tout noir
au fond : il y avait un corps
un grand corps allongé
j'ai reconnu le mien».
Et maintenant place aux abeilles.
01:02 | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : chomo, laurent danchin, jean-louis lanoux, bruno montpied | | Imprimer | | |
Commentaires
La modération s'applique-t-elle à tous les sujets ?
Écrit par : Axel | 02.03.2010
@ Axel
La modération est un principe dont il faut user sans modération!
Écrit par : Ani | 03.03.2010
superbe article je l'ajoute sur mon blog !
sophie (des grigris)
Écrit par : sophie | 04.03.2010
Hélas, j'ai trop tardé ...
Je suis pour l'instant immobilisée pour raison de santé et ne peux marcher jusqu'à la Halle Saint Pierre. je le regrette. Tu parles si souvent de Chomo.
Ani ... je te conseille vivement d'aller lire de très près le billet du jour (04-03-2009) de Lunettes Rouges. Il y parle, une fois n'est pas coutume, d'art brut et de son travail sur Tichy - - ou comment Tichy, mais à son grand corps défendant et sans manifestement jamais (ou peu) l'avoir voulu, après avoir été désigné comme artiste d'art brut est devenu, par les discours même de commissaires d'exposition ou de conservateurs de musée qui sont parvenus à lui donner une légitimité aux yeux du publics et de professionnels de la profession, une figure de la photographie contemporaine et du marché de l'art contemporain.
Écrit par : Cécile | 04.03.2010
Ani,
Ton blog regorge d'informations et lorsque l'on aime l'art brut mais en admettant ne rien (ou infiniment peu) y connaître, s'y retrouver est difficile.
Es-tu amatrice d'art ou bien liée à une institution culturelle ou bien chercheuse ? plutôt découvreuse, flâneuse, historienne de l'art ou bien ethnologue ou rien de tout cela ?
j'ai pour ma part fait des études d'histoire de l'art, il y a bien longtemps, et plus spécialement d'arts africains et océaniens. Je ne lis plus d'ouvrages ou articles spécialisés car je n'en ai pas le temps (ou bien je préfère me délasser à la lecture de romans). Je vais en revanche, d'exposition en exposition ou de document en document sur internet (ce qui n'est pas forcément l'idéal car la toile est bien inégale...).
Suite à lecture du billet de Lunettes Rouges et après lui avoir exprimé mon plaisir à avoir parcouru son billet et les liens proposés, l'enthousiasme s'est maintenant tempéré et les questions affluent. Mais je ne sais vers qui me tourner. Je viens donc les déposer ici. (ce sont des questions bien banales et il ne faut peut-être pas envisager le sujet sous ces angles ...)
selon toi :
- le découvreur des artistes d'art brut doit-il être désintéressé ou intéressé ? (médecins-psychiatres-artistes-associations versus galeristes ou personnes en connexion étroite avec le marché de l'art contemporain) ? Mais la réalité est-elle si bipolaire ?
Il y a ce titre de livre, troublant :
"art brut et compagnie, la face cachée de l'art contemporain" (édité par la halle Saint Pierre)
- que penses-tu de la démarche de l'Aracine et de Madeleine Lommel et consorts ?
- que penses-tu de l'alimentation et de l'entretien d'un circuit marchand si l'artiste se désintéresse du devenir de son oeuvre ou bien s'il le considère comme autre chose que de l'art ?
- même idée : pourquoi s'escrimer à désigner les oeuvres produites comme oeuvres d'art si l'artiste le nie et le fait savoir ? (je ne parle pas de la reconnaissance posthume ou du fait que l'artiste n'ait pu être approché ou retrouvé)
- est-il bon qu'un artiste d'art brut (ou même que Tichy, qui sait ?) soit révélé, parfois sans précautions, tenu sous les feux de la rampe et des médias au risque de le déséquilibrer voire de lui nuire?
J'ai à l'esprit un témoignage de Madeleine Lommel concernant un artiste qui accueilli son équipe d'abord de bonne grâce pour la rejeter ensuite jusqu'à la haïr, sombrer dans l'invectives et le harcèlement à leur égard, sombrer tout court (ou encore d'un très bref échange avec toi qui t'inquiétais pour Robillard et sa santé, mais sans entrer dans les détails, de l'intérêt qu'il suscitait)
J'aimerais bien avoir d'une palette de points de vue (certainement contradictoires) de spécialistes (chercheurs, historiens d'art, ethnologues, galeristes) du sujet sur ces questions ou, plus accessibles peut-être, des références bibliographiques qui répondraient de manière plurielle, à ces interrogations.
J'imagine qu'il n'est pas forcément très simple de répondre à ce message foisonnant et sans doute confus ...
D'autres, fréquentant ce blog, voudront peut-être bien me donner aussi leur avis.
Écrit par : Cécile | 05.03.2010
Je m'aperçois, en lisant tes billets suivants que les questions que je posais ici concernent un champ de réflexion en gestation : d'abord l'élaboration du concept d'art brut (très récent en définitive), les artistes (si nombreux ...) puis des questionnements sur les chemins allant de la création à la mise en exposition (institutionnalisation), et parallèlement la constitution d'un marché de l'art (apparemment encore assez confidentiel en France, du moins).
Toujours convalescente, je dispose encore de quelques jours "libres" devant moi avant de reprendre le travail. J'ai mis les bouchées doubles et ai très grossièrement défriché le terrain en deux jours grâce à un petit livre de Françoise Monnin (un petit ruisseau m'embarquera-t-il vers de grandes rivières ?). Des noms des découvreurs ressassés qui ne me sont plus tout à fait étrangers, des lieux d'exposition dorénavant plus familiers (maison de la création franche, neuve invention, abcd à Montreuil, la Fabuloserie à Dicy, Gugging, art en marge, Dublin, galerie Christian Berst, Baltimore, New York), visite du site du musée de Lausanne et début de constitution d'une bibliographie.
Une trouée à l'horizon de la connaissance - - en forme de tête d'épingle.
Pour la suite : le temps, les livres trouvés et les voyages (peut-être) feront, j'espère, le reste ... lentement ... car je sens qu'en dépit d'une méthode de travail qui ne me laisse pas démunie, la sédimentation de la connaissance va être difficile ...
(mais il s'agit là d'une perspective autrement plus dilettante et enrichissante que de réfléchir à un possible complément de formation qualifiante et diplomante dans la branche où j'exerce qui n'a strictement rien à voir avec l'art ...)
L'essentiel aujourd'hui est bien d'avoir su, voulu et pu consacrer quelques heures tranquilles pour se convaincre que cela valait la peine de tenter "une aventure" à laquelle on aspire, mais sans s'y jeter, juste par effleurements, depuis plusieurs années.
Au plaisir de te lire encore ...
Écrit par : Cécile | 09.03.2010
@ Cécile
"Confus" non mais "foisonnants" oui, vos messages!
Les 2 derniers un peu longs. J'ai peur que le lecteur décroche. Je crois que votre propos gagnerait à être resserré.
Roger Caillois a bien réduit son "Esthétique généralisée" à une plaquette de 36 pages!
Ceci dit, tu me fous la honte, chère convalescente, car je suis pas fichue de me dépatouiller de tes questions. Il me semble que tout mon blogounet est une réponse.
Avec l'art brut, il faut admettre qu'on peut apprendre par inadvertance et en s'amusant. Vouloir (tout) savoir c'est courir le risque de ne rien comprendre au film.
L'art brut est surprenant et divers. Il ne se laisse pas prendre facilement. On ne peut l'approcher que de biais ou à reculons tant il est médusant. Chaque création nouvelle modifie son image.
C'est pour ça que je ne crois pas aux spécialistes et que je me considère plutôt comme une amatrice éclairée.
Cordialités tutoyantes
Écrit par : Ani | 09.03.2010
ok :-)
(pour te montrer que je peux être très brève) ;-)
A bientôt.
Écrit par : Cécile | 10.03.2010
J'ai lu sur Wikipédia que Animula Vagula=Jean-Louuis Lanoux et sa femme. Alors pourquoi ne pas dire directement que vous qui écrivez sur ce blog vous écrivez aussi certains livres que vous recommandez (voir ce que vous montrez sur chomo)? C'est pas très clair, votre démarche.
Écrit par : Paul Christian | 18.03.2010
@ P. Christian
Merci de me faire de la pub, cher "révélateur" de secrets de Polichinelle. Vous auriez pu cependant être plus rapide. Cela fait déjà un an que j'ai mis votre "scoop" sur Wikipedia.
Et si vous lisez bien ce blogue vous verrez aussi le post du 04.02.2009 ("Colloque expo catalogue: une trilogie Bosco").
Ceci dit, je comprends votre déception. Derrière Tintin et Milou, il y a toujours un Hergé (qui est lui-même un pseudonyme).
J.-L. Lanoux
P.S. Je ne suis possesseur d'aucune "femme". Etant marié à une dame, j'ai une "épouse". Je vous prie de noter cette nuance.
Écrit par : J.-L. Lanoux | 18.03.2010