Quand Michel Valière rencontre Gabriel Albert (11.12.2005)
N’allez pas croire que votre petite âme errante a gaspillé tout son ouikène à Lille chez les restaurateurs. Je ne parle pas des sympathiques hôtes du Bistrot lillois de la rue de Gand (un peu bruyant les soirs de banquets britanniques mais bonne Duvel et waterzoï garantis).
Je fais référence à ma note précédente à propos de la journée d’études sur les environnements bruts (Habiter poétiquement) au M.A.M.L.M. Après une matinée d’intense lèche-vitrines dans le quartier autour du théâtre et de la vieille bourse et le repérage d’une jolie cape ethnique multicolore et hors de prix pour Noël, j’ai donc pris le métro, où Michel Sardou m’a hurlé dans les oreilles, direction 4 Cantons et arrêt à Pont de Bois. Petit 100 mètres ensuite pour attraper au vol le bus 41 qui m’a déposée au Parc urbain à l’orée d’une pente glissante, étroite et boueuse que j’ai descendue comme j’ai pu en me félicitant qu’il fasse jour. Promenade hygiénique d’un bon demi-kilomètre ensuite à travers le parc de sculptures par une allée taillée au cordeau menant à la porte du musée et la récompense était là en la personne de l’ethnologue Michel Valière qui était au micro. Justement, il était question du jardin de Gabriel à Nantillé dont je vous avais montré une image le 6 septembre à mon retour de vacances. Il y a du soleil dans l’accent de Michel Valière. C’est un savant qui sait se montrer sensible à la poésie d’une lumière d’été dans une treille muscate quand il visite le domaine d’un créateur tel que Gabriel Albert. Je me suis positivement régalée avec l’entretien des deux hommes dont l’ethnologue nous a livré quelques passages. Du beau boulot où le questionneur ne fait pas les demandes et les réponses mais restitue les vraies paroles de l’interviewé. Gabriel Albert cessait d’être un objet d’études. Il était bien vivant avec nous. Je cite de mémoire : «Je passionne pas la mort, moi»… «Je peux pas tuer. Un cochon, un poulet, je peux pas. Moi, je peux pas encaisser la mort. Enlever la vie et la souffrance, voilà ce que je déteste». Rien que pour cette parole de Gabriel, Michel Valière devrait donner le plus de retentissement possible à cet entretien. En attendant, voici l’album de ma visite du 13 août 2005 à ce jardin de sculptures qui conserve sa grandeur dans l’abandon.
Je fais référence à ma note précédente à propos de la journée d’études sur les environnements bruts (Habiter poétiquement) au M.A.M.L.M. Après une matinée d’intense lèche-vitrines dans le quartier autour du théâtre et de la vieille bourse et le repérage d’une jolie cape ethnique multicolore et hors de prix pour Noël, j’ai donc pris le métro, où Michel Sardou m’a hurlé dans les oreilles, direction 4 Cantons et arrêt à Pont de Bois. Petit 100 mètres ensuite pour attraper au vol le bus 41 qui m’a déposée au Parc urbain à l’orée d’une pente glissante, étroite et boueuse que j’ai descendue comme j’ai pu en me félicitant qu’il fasse jour. Promenade hygiénique d’un bon demi-kilomètre ensuite à travers le parc de sculptures par une allée taillée au cordeau menant à la porte du musée et la récompense était là en la personne de l’ethnologue Michel Valière qui était au micro. Justement, il était question du jardin de Gabriel à Nantillé dont je vous avais montré une image le 6 septembre à mon retour de vacances. Il y a du soleil dans l’accent de Michel Valière. C’est un savant qui sait se montrer sensible à la poésie d’une lumière d’été dans une treille muscate quand il visite le domaine d’un créateur tel que Gabriel Albert. Je me suis positivement régalée avec l’entretien des deux hommes dont l’ethnologue nous a livré quelques passages. Du beau boulot où le questionneur ne fait pas les demandes et les réponses mais restitue les vraies paroles de l’interviewé. Gabriel Albert cessait d’être un objet d’études. Il était bien vivant avec nous. Je cite de mémoire : «Je passionne pas la mort, moi»… «Je peux pas tuer. Un cochon, un poulet, je peux pas. Moi, je peux pas encaisser la mort. Enlever la vie et la souffrance, voilà ce que je déteste». Rien que pour cette parole de Gabriel, Michel Valière devrait donner le plus de retentissement possible à cet entretien. En attendant, voici l’album de ma visite du 13 août 2005 à ce jardin de sculptures qui conserve sa grandeur dans l’abandon.
18:10 | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : gabriel albert, michel valière, art brut | | Imprimer | | |
Commentaires
Vous parlez de "Gabriel Albert" comme si Gabriel était le prénom. Me trompé-je, mais n'est-ce pas plutôt Albert qui vient avant Gabriel? Comme c'est l'usage dans les différents livres qui l'ont mentionné, et comme il me semble me rappeler qu'Albert Gabriel me l'avait dit...
Bravo d'avoir mis vos photos en les datant. On mesure "l'irréparable (ce qui reste soumis à examen comme on l'aura deviné à la journée d'études de Villeneuve d'Ascq) outrage des ans" par rapport à l'état d'origine, du temps où leur créateur était encore vivant. Les couleurs se sont faites la malle mais les statues paraissent encore bien solides, comme l'avait souhaité Albert Gabriel. C'était du moins ce qu'il m'avait confié lorsque je l'avais visité en 1988. Il construisait pour que ça dure (comme Gaston Mouly).
En ce qui concerne Michel Valière, c'est un ethnologue qui abat un travail considérable dans son domaine et qui, comme il nous l'a dit ce samedi 10 décembre, a eu apparemment peu de temps jusqu'à présent en dehors de sa spécialité qui le passionnait certainement jusque là davantage. Je me suis aperçu que je possédais un ouvrage remarquable de lui sur les amours paysannes dans le pays poitevin (ou vendéen?) paru aux éditions Geste. Ce n'est que depuis qu'il est à la retraite qu'il s'oriente peut-être plus vers ces créations inclassables des bords de route. C'est tout à son honneur lorsque l'on connaît l'enfermement dans lequel se complaît la plupart des spécialistes, se bornant à leur petit pré carré sans se soucier de "l'herbe plus verte" du champ d'à côté...
Écrit par : Bruno Montpied | 12.12.2005
Ah, ah, vous avez corrigé "Albert Gabriel" dans votre article, mais vous avez laissé mon commentaire précédent... Comme ça, le lecteur qui lit les "commentaires" en bas d'article (je suis de ces vicieux qui lisent de préférence les commentaires aux articles, de même que je me précipite dans les églises sur les livres d'or pour me délecter des prières naïves et parfois burlesques qui s'y trouvent, autre exemple d'écriture naïve), le lecteur qui lit les commentaires, en tombant sur le mien se demandera où j'ai vu une erreur... car il n'aura pas la trace de l'article fautif qui l'avait précédé...
Moi, ce que je voulais, c'est que vous fassiez votre "mea culpa"... Si, si..
Écrit par : Bruno Montpied | 15.12.2005
Autant pour moi, je vous cherchais des poux, je m'aperçois à relecture de votre article que vous avez laissé dans le corps de votre texte l'erreur primitive et que vous n'avez donc corrigé que le titre. Bravo! J'aurais dû être moins spontané, mais je suis depuis trop longtemps de trop mauvais exemples de ce côté-là pour pouvoir me corriger à mon âge.
Écrit par : Bruno Montpied | 15.12.2005
De retour du MAMLM je me suis empressé de reprendre contact avec diverses parties prenantes concernant Le Jardin de Gabriel; et d'abord de l'Office de tourisme de Saint-Jean d'Angély (17) et de son président Michel Mazouin. Nous devons nous rencontrer en Février pour préparer une réunion publique le 3 avril 2006, jour de l'AG de l'Office. Il est prévu d'y inviter nombre de personnes et de "responsables" élus intéressés par les questions de patrimoine et de développement culturel, pour envisager une "politique" de sauvegarde et de mise en valeur (même si l'état d'abandon) ne manque pas de charme...
Je compte mettre sur pied d'abord une structure de sensibilisation (de lobbying, si vous préférez!) du type (pas très original, mais je l'espère efficace) Les Amis du Jardin de Gabriel. J'ai bon espoir de la voir effectivement bien acceptée comme étape intermédiaire... Vos appuis: messages, articles, références, photographies seront les bienvenus, et je vous invite déjà à y apporter votre soutien...
De tout cela nous reparlerons bientôt.
Michel Valière, ethnologue
et
Michèle Gardré-Valière, ethnomusicologue
michelvaliere@wanadoo.fr
Écrit par : michel Valière | 04.01.2006
Comme je l'avais annoncé à Villeneuce d'Ascq, je m'étais promis d'essayer de soulever la chappe d'oubli sur le Jardin de Gabriel. Après de nouveaux contacts avec la DRAC, où la question sera prochainement évoquée en commission, je l'espère, L'Office de Tourisme de Saint-Jean d'Angély et Saint-Hilaire Villefranche mettent l'accent sur le Jardin et notamment en organisant une matinée, le 3 Avril, 2006 où seront conviés élus et responsables, mais aussi amateurs, etc... Une association des Amis pourrait en naître; vous pourriez en être aussi !!! !
LUNDI 3 AVRIL 2006
Assemblée générale de l’Office de Tourisme
de St Jean d’Angély & St Hilaire de Villefranche
Matinée-découverte du Jardin de Gabriel
9 h 30 : accueil à la Salle des Fêtes de Nantillé, Chez Audebert, voie romaine D129,
par Monsieur MERLET, Maire de Nantillé
10h : communication sur le « JARDIN DE GABRIEL » par MICHEL VALIERE, ethnologue universitaire,
suivie d’un échange avec l’assistance
11h : visite du « Jardin de Gabriel »
11h45 : apéritif à la Salle des Fêtes de Nantillé offert par la Communauté de Communes de St Hilaire de Villefranche
Déjeuner
12h30 : au Restaurant « LE CENTRE » à St Hilaire de Villefranche.
18 €/pers, sur réservation avant le 29/03, coupon-réponse ci-joint.
Écrit par : Michel Valière | 14.03.2006