20 ans après ... la création franche cataloguée (17.10.2010)
Franchement, ça créationne dans tous les coins. A gauche, à droite, au nord et dans le sud-ouest. Dans les manifs, comme nous le prouve cette image de Pierre-Alain que j’emprunte à une note Le Post.fr du 16 oct. 2010.
Sur Raw Vision dont le dernier numéro (70) nous révèle, sous la plume de Lyle Rexer, un superbe ensemble de dessins du début du XXe siècle provenant d’un asile de Nevada dans le Missouri.
A Bègles où le MMCF (Musée Municipal de la Création Franche) nous offre la vitamine C de son grand catalogue orange couvrant la période 1989 à 2010.
On feuillette les 228 pages et c’est comme si on retrouvait un tas d’amis disparus : François Baloffi, Thérèse Bonnelalbay, Paul Duhem, Martha Grünenwaldt, Jean-Paul Henry, Simone Le Carré-Galimard, Alexandre Lobanov, Gaston Mouly, François Ozenda, Emile Ratier, Hélène Reimann, Raymond Reynaud, Pépé Vignes etc.
Paul Duhem
D’autres bien vivants, que l’on apprécie à des titres divers : Ignacio Carles-Tolra, Natasha Krenbol, Eliane Larus, François Montchâtre, Marie Morel, Michel Nedjar, Marilena Pelosi, André Robillard, Ody Saban etc., etc. Pardon pour ceux que j’oublie. 377 créateurs en tout, c’est presque trop. Beaucoup d’entre eux appartiennent à cette «collection annexe», voire «très annexe» (selon mon opinion) qui gravite autour du noyau brut (trop réduit à mon goût) de la collection proprement dite.
Gaston Mouly
Ce catalogue a l’avantage d’être une synthèse en images. Il a aussi le mérite paradoxal de nous montrer combien il faudrait resserrer le propos (il n’est pas trop tard) pour accroître la cohérence fondamentale de l’entreprise bèglaise. Cela supposerait que ses animateurs acceptent de durcir un peu leurs critères de choix et qu’ils aient le courage de s’interroger vraiment sur cette notion par trop vague de «création franche» qui n’est pas parvenue à s’imposer au delà de son lieu d’origine.
Natasha Krenbol
l
C’est peut-être à quoi les préfaciers du catalogue ont commencé -mine de rien- à s’employer. Noël Mamère, le député-maire de la ville, soutien indéfectible du site de la CF, parle d’«un lieu qui s’est imposé dans le monde de l’art brut et de ses apparentés». Pascal Rigeade, le directeur, évoque «l’homme du commun à l’ouvrage de Dubuffet». Gérard Sendrey rappelle que «la direction du musée se réserve le droit d’accepter ou de refuser les propositions de dons, même émanant de créateurs confirmés, si elles ne leur paraissent par choisies par les donateurs avec suffisamment de soin».
Alexandre Lobanov
On a envie de leur dire : «Encore un effort, camarades, l’heure de la retraite n’a pas encore sonné!». Vous avez peut-être eu tort dans le passé de céder sur votre désir d’art brut sous prétexte que Lausanne prétendait s’en réserver le label. Aujourd’hui que celui-ci n’est plus ostracisé par personne, qu’on assiste même à son institutionalisation (à ses dépens), des structures comme la vôtre peuvent jouer un rôle bénéfique pour défendre et préserver sa vraie nature. A condition de vous recentrer sur lui.
19:26 | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : création franche, art brut, raw vision, alexandre lobanov, natasha krenbol, gaston mouly, paul duhem | | Imprimer | | |
Commentaires
quelle coin-coincidence, l'homme de la manif' est un sans-abri de mon quartier. il est sans cesse recouvert de bazars mais je l'ai croisé samedi et c'est vrai que sa tenue spéciale grèves était des plus intrigantes. de l'autre trottoir, j'ai cru à un oiseau des îles.
Écrit par : matthieu | 18.10.2010
très intéressant
Écrit par : DUFOUR Marie-Sylvie | 20.11.2010
je suis désolé madame dufour. je ne recommencerai pas.
Écrit par : matthieu morin | 22.11.2010