16.06.2013
Aloha Oléron
Dans la série : les choses qui me rendent jalouse. Aujourd’hui : la chemise de Jean-Louis Faravel sur la photo de David Briand empruntée à un article de Sud Ouest. Sur le côté : des dessins de Paul Duhem.
S’il n’y avait pas la PQR, on oublierait presque qu’il y a de l’art brut en province. JLF vient de la PQR. Le temps des loisirs venu, il est devenu organisateur de biennales. Son truc c’est L’Art partagé, un label qui lui permet de réunir régulièrement toutes sortes d’autodidactes s’adonnant ou s’essayant à la création d’art.
Pas trop mon truc à moi généralement. Mais tout de même, en petite proportion, il y a parmi les poulains de Faravel des tempéraments hautement recommandables comme la chère mamie Grunenwaldt.
Et quand Jean-Louis Faravel délaisse son Dauphiné habituel pour dériver vers la lumière saintongeaise, pourquoi ne pas le suivre? Vous avez donc jusqu’au 30 juin pour sortir vos belles liquettes hawaïennes et vos colliers de fleurs et vous rendre à la salle polyvalente de Saint-Trojan les Bains dans l’île d’Oléron où J.-L. Faravel, lui-même collectionneur, témoigne de ses choix.
15:36 Publié dans Expos, Gazettes | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : jean-louis faravel, paul duhem, martha grunenwaldt, art brut | | Imprimer | | |
13.04.2011
Puzzle et Caboches
La Galerie du marché exagère. Premièrement elle était fermée quand je suis passée en août dernier à Lausanne et je n’ai pu que la capturer avec mon petit kodak.
Et deuxièment elle ne nous gratifie que d’un timbre poste sur son site annonçant son actuelle exposition Caboches. Heureusement sa direction est bonne fille et elle a bien voulu m’expédier du lourd dont cette image de Paul Duhem qui nous a fait une tête comme une cafetière.
Caboches c’est trop tard pour le vernissage mais c’est jusqu’au 28 mai 2011. Pensez-y donc !
Puzzle en revanche ça urgeotte.
C’est jusqu’au 17 avril 2011 à Turin à la Galleria Rizomi.
Et puis basta.
00:11 Publié dans Ailleurs, Ecrans, Expos | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, paul duhem, galerie du marché, franz karnbeis, galleria rizomi | | Imprimer | | |
17.10.2010
20 ans après ... la création franche cataloguée
Franchement, ça créationne dans tous les coins. A gauche, à droite, au nord et dans le sud-ouest. Dans les manifs, comme nous le prouve cette image de Pierre-Alain que j’emprunte à une note Le Post.fr du 16 oct. 2010.
Sur Raw Vision dont le dernier numéro (70) nous révèle, sous la plume de Lyle Rexer, un superbe ensemble de dessins du début du XXe siècle provenant d’un asile de Nevada dans le Missouri.
A Bègles où le MMCF (Musée Municipal de la Création Franche) nous offre la vitamine C de son grand catalogue orange couvrant la période 1989 à 2010.
On feuillette les 228 pages et c’est comme si on retrouvait un tas d’amis disparus : François Baloffi, Thérèse Bonnelalbay, Paul Duhem, Martha Grünenwaldt, Jean-Paul Henry, Simone Le Carré-Galimard, Alexandre Lobanov, Gaston Mouly, François Ozenda, Emile Ratier, Hélène Reimann, Raymond Reynaud, Pépé Vignes etc.
Paul Duhem
D’autres bien vivants, que l’on apprécie à des titres divers : Ignacio Carles-Tolra, Natasha Krenbol, Eliane Larus, François Montchâtre, Marie Morel, Michel Nedjar, Marilena Pelosi, André Robillard, Ody Saban etc., etc. Pardon pour ceux que j’oublie. 377 créateurs en tout, c’est presque trop. Beaucoup d’entre eux appartiennent à cette «collection annexe», voire «très annexe» (selon mon opinion) qui gravite autour du noyau brut (trop réduit à mon goût) de la collection proprement dite.
Gaston Mouly
Ce catalogue a l’avantage d’être une synthèse en images. Il a aussi le mérite paradoxal de nous montrer combien il faudrait resserrer le propos (il n’est pas trop tard) pour accroître la cohérence fondamentale de l’entreprise bèglaise. Cela supposerait que ses animateurs acceptent de durcir un peu leurs critères de choix et qu’ils aient le courage de s’interroger vraiment sur cette notion par trop vague de «création franche» qui n’est pas parvenue à s’imposer au delà de son lieu d’origine.
Natasha Krenbol
l
C’est peut-être à quoi les préfaciers du catalogue ont commencé -mine de rien- à s’employer. Noël Mamère, le député-maire de la ville, soutien indéfectible du site de la CF, parle d’«un lieu qui s’est imposé dans le monde de l’art brut et de ses apparentés». Pascal Rigeade, le directeur, évoque «l’homme du commun à l’ouvrage de Dubuffet». Gérard Sendrey rappelle que «la direction du musée se réserve le droit d’accepter ou de refuser les propositions de dons, même émanant de créateurs confirmés, si elles ne leur paraissent par choisies par les donateurs avec suffisamment de soin».
Alexandre Lobanov
On a envie de leur dire : «Encore un effort, camarades, l’heure de la retraite n’a pas encore sonné!». Vous avez peut-être eu tort dans le passé de céder sur votre désir d’art brut sous prétexte que Lausanne prétendait s’en réserver le label. Aujourd’hui que celui-ci n’est plus ostracisé par personne, qu’on assiste même à son institutionalisation (à ses dépens), des structures comme la vôtre peuvent jouer un rôle bénéfique pour défendre et préserver sa vraie nature. A condition de vous recentrer sur lui.
19:26 Publié dans Ecrits, Images | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : création franche, art brut, raw vision, alexandre lobanov, natasha krenbol, gaston mouly, paul duhem | | Imprimer | | |
01.10.2009
CF 31
On a envie de lécher Création Franche.
J'ai reçu le n°31 dans mon petit chez-moi et mon regard a fait du patin à glace sur les parties brillantes de la couverture rose et bleue décorée par Yvonne Robert. Une lumière saintongeaise baigne la façade de la maison reproduite. Porte et fenêtres ont l'air de bonbons jaunes. Contournons-les puisqu'elles sont fermées pour tomber sur le sommaire chapeauté d'un nom qui revigore : celui de Michel Thévoz.
Rose-Marie Koczy
Il tisse une manière d'hommage à Rose-Marie Koczy, récemment disparue non sans tirer quelques bastos contre la nouvelle horreur concentrationnaire de Guantanamo qui, par je ne sais quelle ironie de l'histoire, aurait quelque chose à voir avec la scie cubaine de Nana Mouskouri : Guantanamera.
Ensuite, rien que du beau linge : Bernard Chevassu et son «vagabondage en pays cathare», Carine Fol et son musée Art & Marges
Paul Duhem
Alain Bouillet qui s'interroge sur l'art brut en Pologne et sur «les gratifications narcissiques» qui vont en prime avec notre «pulsion de découverte»
Adam Debinski
Paul Duchein dont l'œil exercé a mis la main sur un Cobra «sans le vouloir», un vrai peintre de haute tension : François Werlen
Gérard Sendrey avec son peintre inconnu (de moi) qui s'appelle Fredo parce qu'«il ne se prend pour personne» (titre de l'article). J'en passe et des meilleures : Art des enfants, art spontané par la grâce de la plume de Bruno Montpied, plus convaincant dans ses découvertes entrelardées de chouettes petites images que dans sa copieuse partie théorique. Evidemment, je n'ai pas eu le temps de lire à fond. J'ai mis de côté pour plus tard le papier d'un auteur italien : Dino Menozzi qui nous apporte son expertise sur Les Turbulences du pouvoir, une expo qui s'est tenu à Capri, ce qui prouve que ce n'est pas fini.
J'ai sauté la contribution de Jean-Louis Lanoux : Pierre Darcel, un rêve de nacre parce que j'ai déjà eu l'occasion de tresser des lauriers au créateur breton Pierre Darcel, (voir mon album photo).
Quelqu'un que j'ai retrouvé avec plaisir c'est Richard Greaves (BIENVENUE RICHARD SI TU ME LIS) que Création Franche avait déjà invité en avril 2000 dans son n°18 grâce à Valérie Rousseau. Votre petite âme errante a souventes fois causé de ce grand dé-bâtisseur québécois, par exemple dans Cocos plats, une note du 15 sept. 2005. Reportez-y vous pour complément d'infos. Ici c'est Philippe Lespinasse qui s'y colle avec un texte touffu où se mêlent histoire de Greaves (BEAU BONSOIR RICHARD), descriptions, relations de visites et propos recueillis sur «la mémoire de l'eau» (le plus intéressant). Pour finir, une citation bien torchée (et bien choisie) de La Nuit remue, recueil poétique du Michaux (Henri) de service.
Un regret toutefois : le metteur en pages a manqué de place pour les photos de Mario del Curto qui accompagnent la prose lespinassienne. Elles font parfois un peu timbres-poste.
En même temps que le CF 31 paraît le catalogue de l'Expo Visions et créations dissidentes (du 26 septembre au 29 novembre 2009). Catalogue et revue sont préfacés par Pascal Rigeade (Museum trustee and project manager, in english) qui nous éclaire sur le tournant qui se négocie à Bègles avec le recul pris par Gérard Sendrey.
00:48 Publié dans Gazettes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, création franche, michel thévoz, yvonne robert, rose-marie koczy, paul duhem, adam debinski, françois werlen, bruno montpied, curzio di giovanni, jean-louis lanoux, pierre darcel, richard greaves | | Imprimer | | |
14.12.2008
La Pommeraie dans son jus
Pommeraie, Pommeraie, Pommeraie. Comment voulez-vous, qu’avec le lourd bagage intellectuel que je me coltine, ce mot-là m’évoque pas Nantes et André Pieyre de Mandiargues? La ligne 1 était bourrée jusqu’à la gueule, ce jeudi 11. Tout le monde semblait se rendre au vernissage de la Galerie Objet Trouvé, ce soir-là. Pour me soustraire un peu à la pression d’une mère Noël qui m’enfonçait ses cadeaux dans les côtelettes, je me répétais : Pommeraye. Et je pensais au passage du même nom que Mandiargues a si bien évoqué dans Le Musée noir.
Quand le tromé me cracha à la Bastille, c’était une autre chanson. On était loin de Nantes et de son fameux passage couvert. Disons, pour rester dans la note surréaliste urbaine qu’on nageait plutôt dans le Léo Malet. Il était dit que Paris ferait des pieds et des mains pour déployer sa magie glauque en l’honneur de La Pommeraie, cet atelier de création belge momentanément (jusqu’au 17 janvier 2009) arrimé au vaisseau amiral de Christian Berst.
On eut donc droit aux lampions, à la lune masquée et à la couleur d’ambre de la rue de Charenton.
A l’intérieur de la Galerie, une petite plante verte jouait les bonsaï, génie tutélaire de la fête.
A l’extérieur, une auto-jouet brillait sous la bruine verglaçante.
Les œuvres étaient là et leurs créateurs aussi. On ne les distinguait guère des visiteurs. Pourtant ce devait être un gros effort, pour certains, de se retrouver là, loin de leur base, en compagnie d’inconnus bourdonnant comme des abeilles.
«C’est fatigant!» reconnaissait l’un d’eux qui appréciait le divan blanc d’Objet Trouvé. D’une bourrade amicale, Bruno Gérard qui, en temps qu’artiste chargé de cet atelier, a l’habitude d’encourager son monde, lui communiquait du réconfort.
Est-ce l’accrochage ou une certaine hétérogénéité inhérente aux œuvres présentées ? Il m’a semblé que l’expo hésitait un peu entre la présentation générale du travail de l’atelier et l’hommage appuyé au trop remarquable Paul Duhem.
Elle ne faisait qu’accentuer la différence entre la forte cohérence de l’œuvre de celui-ci et les réussites plus aléatoires des autres créations.
Mais, il faut dire que je suis mauvaise juge car plus j’ouvre les portes de ce Paul qui commençait toujours ses compositions en réservant sa petite part de signature, plus j’en suis raide dingue.
Il faut dire aussi que l’expo est complétée par un gros bouquin gris dont je n’ai pas pu m’approcher parce que -shit, crotte, zut- il y avait toujours un gros dos sur le chemin de votre petite âme errante.
20:39 Publié dans Expos | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, paul duhem | | Imprimer | | |
25.09.2008
Suisse brute
Duhem à Lausanne, Wölfli à Berne, Zemankova de Genève à Prague… Ce n’est pas un inventaire à la Prévert suisse. C’est le premier étage de la fusée Animula qui doit mettre les bouchées doubles pour sortir de son atmosphère lait-de-poule et milk-shake aux nues-t’es-là.
Vous manquez de Duhem dans votre armoire à pharmacie ? Faites votre marché à la Galerie du même nom à Lausanne. Jusqu’au 27 octobre 2008, elle propose un joli assortiment d’infirmiers et de bustes divers où l’on devine souvent des autoportraits du créateur. Paul Duhem qui était belge et d’une régularité de métronome dans son activité artistique s’est dispersé dans l’autre monde sans attendre l’an 2000. Il revient sur terre helvète et pour la première fois - à ce qu’il paraît – dans une galerie.
Manquez pas la cible si vous atterrissez dans cette ville où même les librairies s’appellent Oh 7 ème ciel.
Et si d’aventure vous avez le frisson pour l’art lyrique, réservez votre soirée du 5 octobre. C’est trop tard pour la Première mais, en brûlant vos derniers vaisseaux spacieux, vous devriez être au Stadttheater de Berne ce soir-là pour un «Voyage au centre de la schizophrénie».
On y donne en effet Der göttliche Tivoli, un opéra en 2 actes du compositeur danois Per Nørgård qui s’est senti inspiré (et aspiré) par la vie, l’œuvre et le grand dérangement de notre Adolf Wölfli vénéré.
Celui-ci, d’ailleurs, n’en finit pas d’attirer les foules puisque la Sammlung Prinzhorn d’Heidelberg en Allemagne lui consacre une expo ainsi qu’aux autres créateurs de la Collection Morgenthaler (und andere Künstler der Sammlung Morgenthaler). Quand ? Du 16 octobre 2008 au 22 février 2009 si vous voulez tout savoir.
Adolf Wölfli en 1925 - Kunstmuseum Bern
Quant à la magique centenaire zemankovienne et à sa dévouée petite-fille dont je vous ai déjà conté récemment les aventures genevoises (voir ma note du 11 septembre dernier), elles feront parler d’elles sur les ondes de Radio Prague, radio tchèque de langue française le dimanche 28 septembre 2008.
23:55 Publié dans Ailleurs, Expos | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, paul duhem, adolf wölfli, anna zemánková | | Imprimer | | |
19.01.2006
Au fil de soi
Je profite de ce que ma quiche est au four pour venir tchatcher 2 minutes avec vous, joyeux amimuliens et mulhyènes (à cause du sourire). C’est fou ce que le temps passe. La vie s’en va et on n’arrête pas de louper des tas de choses dont on aurait aimé se goinfrer. C’est déjà demain que se termine l’expo Paul Duhem à Objet trouvé et pour Rétrofuturisme à la Galerie Hors Sol c’est presque râpé aussi. «Vacherie de vacherie» comme dirait une héroïne de Réjean Ducharme (bienvenue les Québécois). Et moi qui viens de me défiler pour un petit séminaire à Bruxelles sous prétexte que j’attends les beaux jours… J’ai complètement oublié que c’est demain le vernissage d’Art en Marge. C’est vrai que je ne suis pas une accro du tricot et leur première expo de l’année est une expo de textile. Au fil de «soi» que ça s’appelle. Je trouve que ce serait aussi bien sans parenthèse. Je déteste pas quand on joue avec les mots dans la titraille. Bref, toujours est-il que, en ce début d’année où Arts (maintenant ils mettent un S) en Marge va souffler ses 20 bougies (happy birthday to you A.E.M.) on nous promet des œuvres de divers créateurs belges et internationaux au premier rang desquelles les stupéfiants cocons de Judith Scott. J’ai remarqué aussi les pulls géants du danois Kenneth Rasmussen dont j’ignore tout mais ça a l’air bien émouvant. Cela me rappelle les sculptures en laine d’Annabel Romero que j’avais vues, en 2001 je crois bien, dans une petite exposition intitulée L’autre rive du regard, sur le Forum des Halles près de l’église St-Eustache à Paris, expo où j’ai découvert les machines d’A.C.M.
09:30 Publié dans Expos | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : art en marge, judith scott, paul duhem, kenneth rasmussen, art brut | | Imprimer | | |