Une araignée dans la gorge (23.10.2011)
La raison de mon silence? Non ce n’est pas que je médite un changement d’orientation. Genre : Rives et dérives de l’art contemporain. Ou «comptant pour du beurre», l’art brut ayant tendance à faire tache aujourd’hui pour les institutions qui l’exposent (pardon pour celles qui dérogent à la règle).
Non, non, c’est simplement que je me traînasse ma première grosse crève de l’année. Que je tousse comme une perdue.
Et que mon chéri-que-j’ai profite de ma faiblesse pour me faire avaler des litres de sirop des Vosges sous prétexte que j’aurais une araignée de Louise Bourgeois dans la gorge.
Selon lui c’est depuis que j’ai lu, dans le dépliant de l’expo Objets secrets au Collège des Bernardins, cette thèse (pour le moins digne de Nos amies les bêtes) suivant laquelle les œuvres de Judith Scott «résonneraient profondément» avec les objets sculptés par ladite Loulou of New York. Raisonnement de tambours! Idéal pour couvrir ma quinte! Non, je vous l’dis : «ça sent le sapin!».
Je n’ai même pas pu me traîner à la FIAC pour aller voir sur le stand de la Galerie Le Minotaure, les œuvres d’Anton Prinner, une artiste «contemporeine» d’exception celle-là. J’ignore pourquoi (à cause peut-être de la radicale façon dont elle interrogeait, dans son comportement, la différence sexuelle)– on ne parle jamais d’elle. En dépit des méritoires efforts de Benoît Decron que j’ai déjà eu l’occasion de signaler dans mon post du 25 janvier 2008 (Déplacement à l’Abbaye Sainte-Croix).
Libération du jeudi 20 octobre 2011
Pour rare qu’il soit, le cas d’Anton Prinner n’est pas le seul à se tenir éloigné des petites bourgeoiseries à la mode. Pas plus tard que récemment, j’ai eu l’occasion de vous rafraîchir la mémoire au sujet de Lucy Vines et d’Etienne-Martin.
Si écho de l’art brut il y a, c’est dans l’œuvre de tels artistes, sincères, discrets et concentrés sur eux-mêmes avant d’être soucieux de notoriété, qu’il faut le chercher. Ma p’tite idée sur la question c’est que la fréquentation de leurs œuvres nous servira bien plus dans notre approche de l’art brut que le commerce avec les people de la planète art-contemporanéiste qui tourne éternellement autour de deux trois nombrils décorés.
Bon, je retourne à mon sirop! Non sans vous signaler deux expos de jeunes artistes contemporains qui méritent bien qu’on parle d’eux.
Celle de Christine Sefolosha à Strasbourg et celle de Pierre Della Giustina dans son atelier de Saint-Rémy-sur-Durolle en Auvergne.
Merci au carton d’invitation de l’expo Della, organisée de concert avec la photographe Rafaèle Normand.
Il me fournit ma conclusion : «une virée dans les sapins pour la Toussaint?»
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