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Rechercher : plancher de jeannot

Les Phrabènes, dessin de fou

Oui, chère Ellise, les mots m’attirent. Pas seulement ceux, un peu vieillots et oubliés tel que Gravelotte mais aussi les totalement inconnus, les carrément inventés comme «phrabène» qui a l’air bien sérieux comme ça mais qui n’a existé que dans le vocabulaire d’un seul homme. C’était un monsieur qui, peu de temps avant la première guerre mondiale, abreuvait de plaintes et de réclamations une Compagnie financière où il avait placé sa thune. Ce qui le faisait râler surtout, c’étaient des entités mystérieuses, des êtres fabuleux qu’il appelaient les «Phrabènes». Jusqu’à peu, j’ignorais tout des phrabènes, lorsque samedi dernier j’ai fait leur connaissance à Beaune où j’étais en ouikène par un froid de K nard. Où ça ? Mais chez monsieur Alphonse Chavroche à la librairie des 1000 et une feuilles, un lieu vénérable comme seul mon daddy sait en dégoter. J’en avais assez de l’attendre pendant qu’il apprenait par cœur de pleines étagères de grimoires sur le vin de Bourgogne, alors je me suis mise à tripoter un tas de brochures poussièreuses abandonnées dans un coin.
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Et là, parmi toutes ces petites pièces d’intérêt strictement régional, me saute aux nez en criant «maman» une méchante couverte grise avec le mot «phrabènes» et le sous-titre «dessin de fou». Pour un peu, mon sang tournait en boudin. Ce n’était rien : 4 malheureuses pages extraites de La Provence médico-chirurgicale en 1936, mais c’était visiblement un cas d’art brut inconnu au bataillon. Les auteurs, un certain Jean Baltus (je vous jure que c’est vrai) et Edgar Leroy, toubib à Saint-Rémy ont eu la bonne idée de reproduire dans cet opuscule un dessin énigmatique accompagné d’une phrase sténographique et d’une inscription inintelligible. Il s’agit selon eux d’une représentation du dessinateur poursuivi par la Compagnie financière, gros serpent à plusieurs têtes dont l’estomac semble avoir avalé bien des économies. Ayant lu Prinzhorn, ils classent ce dessin parmi ceux que le psychiatre allemand qualifie de «symboliques et allégoriques».

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Opicinus de Canistris

Opicinus est ressuscité.
Opicinus de Canistris. Opi pour les dames. Rien à voir avec les Hopis du désert de l’Arizona. Opi vient au monde près de Pavie en 1296. Il occupe le même job (scribe) de 1330 à sa mort en 1351. Jusque là, rien d’extraordinaire, à part son nom qui a de la gueule. En ce temps là les papes sont en Avignon. Opicinus qui a eu une jeunesse agitée s’y fixe et y trouve un terrain d’élection pour son festival. Quand il y arrive en 1329, il est plutôt destroy et miné par les privations. C’est qu’il sort d’une dérive qui a duré plusieurs années du fait de l’excommunication qui le frappe. Accusé de délit simoniaque, lui qui était prêtre. La simonie c’est pas une perversion sexuelle comme vous l’imaginez, bande de polissons. D’après mon Petit Robert, cela signifie que l’Opi s’était livré à des trafics de choses spirituelles. De quoi faire désordre à une époque où François d’Assise s’efforce de faire le ménage dans l’Eglise à grands coups de stigmates.
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Mais, je m’égare. Revenons en Avignon, au Palais des papes, en l’an 2000, où votre petite âme errante se souvient d’avoir vu 4 parchemins d’Opicinus dans une salle ayant dû servir de prison si on en croit les graffiti sur les murs : «c’est la faute d’une vache si je suis ici, vive l’Anarchie».
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Moi, qui était là pour une dégustation de vins de Provence, je suis restée le kiki serré devant ces dessins fantastico-cosmiques à base cartographique où l’auteur anthropomorphise les continents en interprétant leurs contours. Opicinus est considéré par Muriel Laharie comme «le premier paraphrène connu de l’histoire de la psychiatrie». Je sais pas ce que ça veut dire mais, dans le cas d’Opi, ça signifie qu’après un sévère déjantage, il se met grosso modo à se prendre pour Dieu et à vouloir être pape.
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En résultent deux importants manuscrits conservés à la Bibliothèque vaticane qui sont périodiquement l’objet de la curiosité des décrypteurs. Ces temps-ci sort aux Editions Le Léopard d’Or un bouquin de 60 €, 484 pages et 8 planches sur le sujet. Son titre ? Opicinus de Canistris, prêtre, pape et christ ressuscité. Son auteur ? Guy Roux, «neuropsychiatre libéral». Celui-ci aurait déjà écrit autre chose sur Opi mais j’ai dû manquer un épisode.

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Au fil de soi

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Je profite de ce que ma quiche est au four pour venir tchatcher 2 minutes avec vous, joyeux amimuliens et mulhyènes (à cause du sourire). C’est fou ce que le temps passe. La vie s’en va et on n’arrête pas de louper des tas de choses dont on aurait aimé se goinfrer. C’est déjà demain que se termine l’expo Paul Duhem à Objet trouvé et pour Rétrofuturisme à la Galerie Hors Sol c’est presque râpé aussi. «Vacherie de vacherie» comme dirait une héroïne de Réjean Ducharme (bienvenue les Québécois). Et moi qui viens de me défiler pour un petit séminaire à Bruxelles sous prétexte que j’attends les beaux jours… J’ai complètement oublié que c’est demain le vernissage d’Art en Marge. C’est vrai que je ne suis pas une accro du tricot et leur première expo de l’année est une expo de textile. Au fil de «soi» que ça s’appelle. Je trouve que ce serait aussi bien sans parenthèse. Je déteste pas quand on joue avec les mots dans la titraille. Bref, toujours est-il que, en ce début d’année où Arts (maintenant ils mettent un S) en Marge va souffler ses 20 bougies (happy birthday to you A.E.M.) on nous promet des œuvres de divers créateurs belges et internationaux au premier rang desquelles les stupéfiants cocons de Judith Scott. J’ai remarqué aussi les pulls géants du danois Kenneth Rasmussen dont j’ignore tout mais ça a l’air bien émouvant. Cela me rappelle les sculptures en laine d’Annabel Romero que j’avais vues, en 2001 je crois bien, dans une petite exposition intitulée L’autre rive du regard, sur le Forum des Halles près de l’église St-Eustache à Paris, expo où j’ai découvert les machines d’A.C.M.

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Sur les traces de Richard Greaves

CHOMO, je comprends qu'on le regrette mais faut pas se vautrer dans la nostalgie. Rien n'agacerait plus le vieux pirate d'Achères que ça. Il est d'autres forêts, il est d'autres artistes. Bien vivants.

quechua.jpgAvis à Baptiste et à tous les gentils Animuliens de 28 ans ou moins : prenez vos chaussures de rando et vos Quechua et partez sur les routes à la recherche des créateurs.. Vous trouverez bien, dans nos campagnes ou dans les bois, chers à Henri-David Thoreau, une bécane de temps à autre pour vous brancher sur mes lignes et me tenir au courant. bistrot don camillo 2.jpg

C'est ce que Florent vient de faire. Un samedi de septembre 2009, il a «tendu le pouce jusqu'à ce que Jean-Luc, retraité, le prenne dans son char» et le dépose à St-Simon-les-Mines «au Don Camillo, ancienne église transformée en restaurant, situé aux alentours du 450 Rang Chaussegros».

Non loin de chez Richard Greaves. Florent devait rencontrer Clément Côté qui a édifié ses installations en bardeaux dans ce coin de Beauce mais la nuit était tombée, «aucune présence» chez lui.

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Feinté le Florent qui pensait planter sa tente sur son terrain. Cela lui disait rien de s'installer n'importe où, je l'avais mis en garde contre les rencontres de nounours toujours possibles.

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Heureusement, les Québécois n'abandonnent pas un jeune Français dans le besoin. Denis l'invite à camper dans sa propriété au bout du rang. Comme dans les contes de fées, Florent marche en direction d'une maison éclairée. Un homme siffle puis dit «Allo». Il se rassure quand Florent lui répond. Il l'avait pris pour un animal.

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C'est Michel le frère de Denis. Il indique à Florent un emplacement pour la nuit. Près de là, Florent distingue des tas de ferrailles.

Il questionne : «Richard Greaves?». C'est bien ça.

Denis Hardy.jpgDenis apporte à Florent un oreiller et des couvertures.  Il fait froid le matin quand Florent part à l'aventure.

 

 

 

 

 

carte postale R Greaves.jpgBientôt c'est la première cabane de Greaves, celle dont Florent a acheté «la carte postale à la fondation de l'art brut à Lausanne».


Il y a un grand smiley sur le sol.
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Le pantalon «trempé jusqu'aux cuisses par la rosée», il explore la Maison des Trois petits cochons et la Cathédrale. Petit déjeuner avec Laurent, un autre frère de Denis, et ses enfants. On force sur le café pour faire plaisir au Français. Philippe, Xavier et François, les fils de Laurent traitent Florent qui est de leur âge «comme leur cousin».

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Ils l'emmènent faire le tour des cabanes de Richard Greaves. A 4 sur un quad, faut pas avoir le trac! Florent suit ses guides partout, y compris sur les toits comme un violoneux dans un tableau de Chagall.

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Vous parlez d'une initiation! Richard reste invisible mais Florent  prélève un petit morceau de cabane qu'il fait signer par ses nouveaux amis. Plus tard, il l'accroche dans sa cuisine pour penser à eux depuis la France.

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A eux et à Greaves. Il pense déjà à lui écrire car il retournera, c'est sûr, l'année prochaine au Québec.

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Sur la route de Plouhinec

Bientôt Noël et à Noël on illumine. Dans son micro-jardin de Riantec, Marie-Louise allume son lampadaire aux gargouilles. «Allume» ou «allumait» : on est toujours dans le Morbihan et encore en 1996.

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Les vieilles photos me disent que sur la route de Plouhinec, avant le croisement avec la rue de la Fontaine, protégé par une clôture dont les piliers étaient ornés de tortues renversées, il était un triangle fleuri où évoluaient de petites créatures de ciment peint. Une dame et son chien (premier sujet réalisé dans les années soixante)

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une laitière et son pot au lait, un meunier, le pêcheur à la ligne, l’incontournable sirène,

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un cavalier, un chasseur.

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Et puis des animaux, bien sûr. Les créateurs ruraux, du genre de cette petite dame frêle, originaire de l’île de Kerner, aiment les animaux.

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«100 % gauchère», obstinée bien que «ça ne soit pas un travail de femme», Marie-Louise avait petit à petit façonné le cheval pommelé, une chèvre, un daim, le fennec en souvenir de celui que son fils avait ramené vivant du Sahara.

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Le paon, dernier en date, qu’elle avait réalisé «avant la mort de sa mère» (c’est ainsi qu’elle datait) neuf ans auparavant. Puis sa vue avait baissé. Marie-Louise, qui ne s’appelait pas Marie-Louise mais qui n’aimait pas son prénom proustien d’Albertine, avait «presque honte» de dire que c’était elle qui avait ainsi agrémenté son environnement. Mais, que voulez-vous? Elle était «douée pour ça».

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Et cette Bretonne douce, fragile, «maladive» selon son propre aveu, faisait ce qui lui plaisait. Même si son entourage s’inquiétait quand elle en faisait trop. Une bonne raison à cela : quand elle était préoccupée par un sujet à réaliser, elle ne pouvait pas dormir, «tout était programmé» dans son cerveau.

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Ce programme ne l’entraînait cependant pas à de grandes choses. Marie-Louise bornait son inspiration aux dimensions de ses statues. Sans doute se croyait-elle géante auprès de ces Liliputiens.

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Le vent lui était commode prétexte à modestie. «On est très éventé ici» disait-elle. Plus hauts, ces personnages auraient dûs être arrimés. La brume parallèlement «empoisonnait» ses hortensias. Des rigueurs de la nature, elle déduisait sans peine une esthétique : «Je les trouve plus jolis à même le sol».

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Timide dans ses sabots (à 80 ans elle avait «refusé» FR3), Marie-Louise était contente tout de même «qu’on s’intéresse». Vite pour la photo, elle était allé chercher le parasol qui manquait à une élégante assise sur son banc.

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19.12.2012 | Lien permanent

Un tomte de Noël

Vu par certains enfants, Noël serait presque supportable.

Voici donc ce jultomte (Père Noël en suédois) en provenance directe de sa Laponie d’origine.

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Appréciez le jeté de cadeaux !

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25.12.2012 | Lien permanent

Les ateliers de Montfavet

Des choses à voir il y en a partout, même à Montfavet aux confins d’Avignon. Montfavet ne brille pas que par son «Christ» dans ma petite âme errante encombrée comme une mémoire collective. Cela faisait longtemps que je voulais m’y arrêter pour visiter l’Atelier Marie Laurencin signalé il y a des lustres par un Animulien répondant à l’aimable pseudo de «tonton Patrick».

Marie Lau et ses sucreries, vous allez me dire que c’est pas mon genre de beauté. N’allez pas croire cependant que j’ai viré ma cuti pour me chauffer au grand soleil de la culture culturante. Que nenni, l’Atelier ML est un atelier d’art abrité dans l’enceinte d’un Centre hospitalier et fréquenté par divers utilisateurs libres et volontaires, en provenance de l’intérieur ou de l’extérieur de l’établissement si j’ai bien compris.

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Le Centre hospitalier de Montfavet est une ville dans la ville qu’on n’atteint pas sans demander son chemin dans les pharmacies si on n’a pas, comme moi, prévu un GPS sur sa bagnole de location. Du parking intérieur, il faut crapahuter le long de chemins bordé de verdures, d’une chapelle protestante, de bâtiments point trop imposants et clairs, d’église sur un tertre et de morceaux d’enceinte qui font penser un peu au mur de Berlin.

P1060285.JPG Bon point pour le coin : à l’entrée d’un Musée dit des Arcades, une stèle gravée porteuse d’une pensée de Lucien Bonnafé rappelle aux visiteurs d’une expo Camille Claudel certain dramatique point d’histoire qu’on passe encore trop souvent sous silence en nos temps chagrins.

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Voulant garder du temps pour goûter à la chaleur nouvelette d’une après-midi déjà déclinante, j’ai orienté mes pas vers un espace voisin où sont montrées les meilleures productions de divers ateliers de créations (Marie Laurencin, Lumière, Peau d’âme) où j’ai remarqué surtout les sculptures en fil de fer, gaze brûlée, ficelle et papier brun de Françoise Subra Beillard.

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Les attitudes accablées, courbées (sous le poids de quelle peine ?) sont impressionnantes, certaines tentatives d’envol aussi.

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L’évocation cartilagineuse des matériaux utilisés, qui font penser à des chairs meurtries, à de la peau séchée, compense par une expressivité de bon aloi ce que ces œuvres peuvent avoir de trop aérien, de presque élégant.

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Noté aussi la touche aisée, hâtive, décisionnaire  d’un peintre du nom de Robert Nouguier dont les graffitis noirs, les coulures blanches structurent le jeu des couleurs dans des compositions aux papiers superposés avec des sphères gémellaires pour thème récurrent.

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Plus bas, en cherchant bien, j’ai découvert l’Atelier Marie Laurencin où je ne suis pas entrée puisqu’il y avait des gens au travail à ce moment-là. Attenante, une antichambre white-cubesque montre des mini-expos temporaires. En ce moment, ce sont les tableaux de Béatrice Drai.

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Et puis c’est tout. Il me restait juste assez de jour pour filer à Lourmarin manger des croissants aux pignons en sirotant du thé à la terrasse d’un bistrot pendant que les Parisiens défilaient sous leurs parapluies.

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Au musée de Binic

chapeau.jpgMalgré le retour triomphal du soleil sur la Bretagne, je voudrais soulever mon chapeau de paille pour le vaillant Musée de Binic. D’abord parce qu’on ne peut pas faire que ça de sucer des glaces sur le port ou de rôtir en itsi bitsi petit biniki sur les plages.

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vélo.jpgEt puis quand on a bien fait le tour du Grain de beauté des Côtes d’Armor (le surnom de Binic) on a plaisir à poser son vélo pour se cultiver un peu, tout en se distrayant aussi en satisfaisant sa curiosité.

Le Musée de Binic vous ne pouvez pas le manquer. C’est à 50 m après cette sirène que vous venez de croiser dans le jardin d’une belle maison blanche à décor bleu-vert.

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Tous les Parisiens (et même les autres vacanciers septentrionaux) un peu nostalgiques de la disparition du Musée National des Arts et Traditions Populaires, avalé depuis peu et digéré par le Musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée à Marseille (à prononcer d’un coup de glotte : MUCEM) ont intérêt à se précipiter comme moi au Musée de Binic. Et les Binicais aussi. Sans parler des Bretons de tous horizons. En souvenir de la tradition morutière («Binic was the first French harbor to be involved in cod fishing») et pour faire monter la fréquentation.

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Car le musée de Binic le mérite, ne serait-ce que parce qu’il n’est guère avare d’objets : plus de 1000 relevant des «traditions populaires» : coiffes, costumes, broderies, outils, matériels agricoles, équipement scolaires. «Et pas d’art?» me direz-vous. Que si! Même si rien n’y est enregistré comme tel. En flânant dans les collections, souvent présentées en ensembles d’activités dans la tradition de Georges Henri Rivière, on fait des découvertes qui nous ramènent à la création et à l’invention populaires si voisines de l’art brut. Elles méritent le détour!
Qu’elles témoignent de cette délicate sensibilité naïve comme dans le décor de cet exceptionnel travail d’un soldat de la guerre de 1914-1918.

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Ou d’une ingéniosité artisanale naturelle comme cette roue à carillon.

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Ou encore d’une étonnante capacité d’abstraction comme ce métier à tisser.

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Le Musée des Traditions Populaires de Binic conserve et expose des pièces significatives de ce patrimoine familial que des donateurs, conscients de son rôle, lui apportent. Il est animé par des bénévoles qui respectent la liberté du visiteur. Pas de visites guidées à craindre si on n’aime pas ça.

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Durement éprouvé en 2010 par l’inondation de l’Ic, la rivière qui a donné à Binic une partie de son nom, il s’est, avec le soutien de la municipalité, relevé. En juillet et août, c’est tous les jours que vous pouvez y passer dans l’après-midi. Et jouer au petit jeu qui consiste à trouver son objet d’élection.

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Le mien c’est cette colonne de vertèbres de requin. Une canne de capitaine paraît-il. Grand classique des objets cap-horniers.

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Brut de pop dans les Landes

Une carte à jouer l’exposition Brut de Pop’! au Pavillon de Marquèze dans les Landes? Du moins son invitation aux couleurs de bonbon acidulé des années Prisunic.

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Simone Le Carré Galimard disait que pour apprécier une image il fallait la regarder à l’envers pour voir si elle tenait. Et bien, le carton de cette expo fonctionne aussi bien dans un sens que dans l’autre si j’en crois le masque qui constitue l’essentiel de son ornementation.

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Ce symbolisme des deux têtes convient bien à cette expo consacrée aux «arts brut et populaire».

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Car elle regroupe les forces de deux méritants musées du sud ouest. Celles de l’Écomusée-Landes auxquelles on accède par un charmant tortillard depuis le rose village de Sabres.

Celles du Musée de la Création Franche de la verte Bègles, bien connu des Animuliens. C’était fatal qu’un jour le MCF aille montrer ses charmes HLM. Hors Les Murs de la maison qui l’abrite avenue de Lattre de Tassigny.

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Cette vénérable bâtisse du XVIIIe étant devenue trop petite, ça carbure dur à la direction de la CF pour trouver dans un avenir proche un logement plus spacieux pour la Collection. On a bien en vue une installation à la future Cité numérique aux portes de Bordeaux.

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Le hic c’est que ça coûterait bonbon (acidulé ou pas) à la municipalité de Bègles. Celle-ci a donc besoin d’un coup de main de Bordeaux-Métropole dont sont membres 28 communes du coinstot. Signe encourageant, le président de Bordo-Métro, monsieur Alain Juppé, est venu faire une visite de courtoisie à madame Création Franche et à ses ambassadeurs : Noël Mamère et Pascal Rigeade. L’article de Sud Ouest qui relate l’événement ne nous dit pas si on lui a offert des Ferrero Rocher.

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Hervé Pons, son auteur,  souligne par contre que le maire de Bordeaux accorda 40 de ses précieuses minutes à la CF, une voisine qu’il n’avait jamais eu le temps de rencontrer.

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Pour la petite histoire, rappelons que M. Juppé est natif des Landes. Souhaitons donc qu’il apprécie le clin d’œil ethnographico-brut que constitue cette exposition bicéphale du Pavillon Marquèze.

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Plus balèze serait que l’intérêt dont il a fait montre lors de sa sortie bèglaise ne s’évanouisse pas devant les dures réalités économico-politiques.

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Je verrais d’un bon œil pour ma part le transfert des collections de la Création Franche dans ce quartier des Terres Neuves où la Cité numérique est édifiée.

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Non seulement parce que ce pourrait être l’occasion d’un recentrage sur le meilleur du corpus. Mais parce que Terres Neuves sonne comme un nom propice aux œuvres présentées. Musée des Terres Neuves : n’était le parfum de morue, ça aurait de la gueule!

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Et ça serait moins vague que ce fade Création Franche, un nom qui date déjà et dont le temps passé n’a pas éclairé la signification. Ceci dit pour encourager le brainstorming sur la question, non pour le clore.

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Mais avec la conviction que ce n’est pas sous les auspices de définitions énoncées en des termes misérabilistes tels que : «oeuvres de personnes autodidactes cabossées par la vie» (voir citation de Gérard Sendrey en conclusion de l’article d’Hervé Pons) qu’il faut placer le débat.

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03.04.2015 | Lien permanent

Les jardins de l'art brut de Décimo

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De retour d’Aix-en-Provence où les gens se traitent de «canaillous» à tout bout de champ, j’ai retrouvé ma petite classe animulienne laissée sous la garde de super-nounou qui m’a dit que «dans l’ensemble ça allait malgré une tendance à la dissipation dans la cour des garçons». Ceux-ci ne s’étonneront pas si je siffle la fin de la récré.

medium_bb.3.jpegAu petit Christian qui me conseille d’adopter M. Montpied, je répondrai qu’après avoir étudié sa proposition j’ai préféré la décliner, ce Bruno là étant trop dans le genre surdoué un peu caillera. Son scoop est un tuyau crevé. Cela fait plus d’un mois que l’aimable M. Paul Derieux (qui dirige la Librairie Gallimard) fait des pieds et des mains pour me trouver le livre de Marc Decimo, sans succès. medium_enseigne_trompette.2.jpgMieux aurait valu attendre sa parution pour en parler. Sortir sa trompette 2 mois avant ne peut servir que le trompettiste. Mais qui se soucie des auteurs ?
Je me demande même si l’énumération, par Christian Berst (pour en revenir à lui) des impressionnants états de service de M. Laurent Danchin ne risque pas finalement de nuire à ce «spécialiste de l’art brut ET singulier» (c’est moi qui souligne). On dirait, ma parole, qu’il a besoin d’être soutenu! medium_logo_bm.3.jpeg

Ceci dit, votre petite âme errante observe des tendances encourageantes. Choco BM sait maintenant surfer sur la toile pour dénicher des infos, Christian de la Bastille-abolie concède sa déception devant la table ronde de la Sainte-Halle

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qui a servi à l’évocation des fantômes du bon vieux temps où l’on mélangeait sans états d’âme art brut et singulière compagnie.

Lui faire remarquer que c’était prévisible serait immodeste. Je préfère tendre la main avec lui à ces «nouvelles énergies» dont il parle.

A ce propos, je me demande si l’évocation des «20 ans» et des «30 ans», dont il fait état, est de nature à galvaniser les nouvelles générations. Ce n’est pas avec des refrains new-age du genre de la dernière phrase de la «p’tite compil» :

«(…) cette leçon fondamentale de l’art brut : qu’il y a toujours quelque chose de sacré dans l’acte de création.» qu’on va réconcilier les «djeunes» avec la génération Baba-cool. Ils ont tendance à trouver que celle-ci tient beaucoup de place et ils n’ont peut-être pas tort.

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Ce que j’aime dans l’art brut c’est qu’il ne donne pas de leçon, même aux profs. Alors j’arrête de faire la mauvaise mère et je vous dis : «bisous et à plus, mes petits canaillous».

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