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06.02.2015

Nouvel arrivage de «Jeune Création Contemporaine»

En passant par l’hôtel Drouot, j’ai picoré dans la salle 9 le nouvel arrivage de la «Jeune Création contemporaine».

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Voici donc ma petite sélection.

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 N° 154. Eliane Larus. Enfant au lézard

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N° 161. Michel Macréau. Le coeur rouge

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N° 143. Anselme Boix-Vives. Série des concierges

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N° 186. André Robillard. Sur le sol lunaire.

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N° 257. Mariam Koopen. s.t.

Attention, la vente c’est demain samedi 7 février à 14h.

10.12.2014

Scottie Wilson : dernières minutes avant la vente

Un bouquet de Scottie ce soir chez Tajan à 19h. De quoi respirer l’air de l’art brut dans une vente qui contient une trentaine d’œuvres du brocanteur de Toronto, chouchou des surréalistes anglais et de Jean Dubuffet.

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cata tajan 12-2014.jpgLe catalogue est préfacé par une ex-petite fille qui considérait Scottie Wilson comme son grand-père, «un grand-père un peu excentrique avec son béret et son gros nez».scottie wilson portrait.jpg

A ce que j’ai compris le père de cette dame qui signe S.H. organisa dans les années 50 une expo à la Galerie Gimpel de Londres. Mais je n’ai pas le temps de vérifier.

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S.H., dans les années 60, déjeunait de temps à autres avec Scottie. Les dessins et la palette proposés chez Tajan constituent de «très beaux souvenirs» de cette époque.

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Les amateurs sont donc assurés de conserver en les achetant «la mémoire d’une personne merveilleuse».

14:11 Publié dans art brut, Encans | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, scottie wilson, tajan | |  Imprimer | | Pin it! |

14.10.2014

A Drouot, la grenouille fait un tabac

Ça grenouille à Drouot! Ça grenouille dans le bon sens, entendons nous bien! Comment ne pas tomber raide dingue de cette tabatière en buis sculpté aux yeux de corne et d’ivoire?

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Elle est reproduite sur un élégant leporello que j’ai trouvé dans ma bouato lettres avec un petit message de mes voisins m’avertissant «qu’on leur a livré le piano» et qu’ils comptent bien s’en servir toute la journée. En ligne directe de l’étude Chayette et Cheval, le dépliant dont je vous cause annonce, à grand renfort de papier glacé, la vente (vendredi 17 octobre 2014) de deux collections tout ce qu’il y a de choucardes dans l’univers impitoyable de la salle des ventes. Machines à vapeur et tabatières.

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J’ai le plus grand respect pour la première partie du programme mais c’est surtout la seconde qui m’intéresse. Non seulement parce c’est Martine Houze l’expert, une pasionaria de l’art populaire extrêment affûtée question curiosité. Mais aussi parce que la frontière entre la sculpture anonyme des embellisseurs du quotidien et l’art brut proprement dit m’a toujours paru poreuse.

n° 34.jpgYaka voir ce mignon petit bourgeois en corozo (ivoire végétal)

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cette secouette ornée d’outils de jardinier et de têtes humaines

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ce drôle de singe à zizi articulé pour comprendre. Je kiffe aussi très fort le dragon en noix de coco

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Toutes formes parfaites qui appellent la caresse de l’œil. Feuilletez le catalogue et dîtes-moi si je me trompe. Pour finir sur une note rigolote, vous aurez remarqué comme moi que Cheval  est un nom prédestiné et que pour des tabatières, rien de mieux que des commissaires priseurs.

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23:29 Publié dans De vous zamoi, Encans, Images | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : art populaire, martine houze | |  Imprimer | | Pin it! |

13.05.2014

Crimes et châtiments : Zoom sur Zoummeroff

couv sub et vér.jpgLe hasard veut qu’au moment où paraît Subjectivité et vérité, le cours de Michel Foucault au Collège de France en 1980-1981, la Bibliothèque Philippe Zoummeroff passe en vente à l’Hôtel Drouot. Du moins sa partie consacrée aux Crimes et châtiments. couv cata.jpg

Un fort documenté catalogue dostoïevskien, décrivant 423 numéros, accompagnera cette vacation du vendredi 16 mai. Des bouquins, des manuscrits, des photos, des dessins, et même des objets curieux, tel un meuble à système contenant un trombinoscope criminel.

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Ils méritent tous d’être estampillés «Surveiller et punir»! A la réserve peut-être du Capital de Karl Marx (n°353) dont on se demande ce qu’il fait là. Ce n’est pourtant pas l’œuvre de ce philosophe barbu qui fera problème. La Maison d’enchères Pierre Bergé & Associés a préféré en revanche retirer deux lots de la vente. L’un était une reliure à insertions de peau humaine (n°237). Celle de Louis-Marius Rambert (1903-1934).

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Cet assassin repenti avait légué ses superbes tatouages à son médecin, le lyonnais Jean Lacassagne, auteur en 1934 d’un Album du Crocodile sur les Tatouages du «Milieu».

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De semblables «prélèvements» seront montrés dans l’Exposition Tatoueurs, tatoués qui commence au Quai Branly mais la dimension commerciale change -on en conviendra- la donne. 

Aussi Benoît Forgeot, l’un des experts de la vente, aurait-il tort de se désoler. C’est avec raison qu’il rappelle dans Le Monde du 9 mai 2014 que «cette collection n’a rien de fétichiste, elle est au contraire militante». Clarisse Fabre, auteur de l’article qui cite ces propos, précise : «Industriel à la retraite, Philippe Zoummeroff est un collectionneur engagé. Militant contre la surpopulation carcérale, il a créé une bourse pour la réinsertion des détenus».

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Ceci dit, c’est étonnant que dans un corpus qui brasse les méfaits d’autant de grands sacripants (Landru, Dillinger, Bonnot, Marie Besnard, Dominici, Petiot, etc.), un corpus qui traite d’un tas d’horreurs historiques (tortures, massacres, sorcelleries, injustices), on n’enregistre pas de véritables dérapages.

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Cela tient sans doute au choix rigoureux de l’iconographie du catalogue, toujours curieux, jamais complaisant. Vous m’avez comprise : il faut vous procurer cet ouvrage avant que l’étude soit en rupture de stock. Il deviendra vite collector.

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Outre des infos sur des incunables du tatouage (les 12 photos de Robert Doisneau du n°245), il contient en effet bien des choses dignes de passionner des Animuliens addict aux dérivés de l’art brut.

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Par exemple une flamboyante section de Dessins de prisonniers dont ceux d’Emile Simonet, dit Fanfan, chef d’une bande d’apaches dont le talent fut remarqué aussi par Jean Lacassagne.

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Toutes ces merveilles, y compris la dernière (?) lettre et le dernier (?) dessin de Jean-Baptiste Troppmann (1849-1870) l’assassin de Pantin, sont visibles le jeudi 15 mai  (11-18 h), salle 7.

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Après, faudra sortir votre thune pour les avoir et les revoir. Mais ça, ce n’est pas interdit.

BONUS couv revue.jpgLa photo de Rambert torse nu figurant dans la vente a été publiée en novembre 1932 dans le n°15 de la revue Paris Magazine. Elle illustrait un article de Roger Frédéric sur les Tatouages. Elle y est attribuée aux services du Docteur Locard, Directeur du Laboratoire de Police de Lyon.

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10.04.2014

Préempter l’art brut

lion rugissant.jpgDans la jungle de nos villes, le lion de l’État n’est jamais mort ce soir.

Non content de rugir des taux de TVA intimidants, il arrive qu’il ôte carrément de la bouche du collectionneur sa pauvre proie capturée en vente publique. catalogue saison 3.jpg

C’est ce qui est arrivé récemment lors de la Saison 3 d’une vacation Beaux-Arts à la Galerie rue Visconti. 

Un de ces effrontés guépards qui courent derrière la moindre feuille volante qui passe, avait réussi à mettre la patte sur les Cinq petits inventeurs de la peinture.

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Sans trop s’essoufler car les guépards, s’ils ont de l’appétit, manquent de thune sur la fin, c’est bien connu. Pour ce modeste papier plié en deux, notre infortuné enchérisseur avait pourtant de la réserve. C’est que ce tract-présentation d’une exposition lilloise de 1951 à la Librairie Marcel Evrard promettait la substantifique moëlle de Paul End (Paul Engrand),

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Photo : Collection de l'art brut

Alcide, Liber, Gasduf (Gaston Duf),

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Photo : Collection de l'art brut

Sylvocq (Sylvain Lecocq),

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Photo : Collection de l'art brut

figures de l’art brut des origines, issus de l’Hosto Psy de Lommelet. De quoi saliver quand on a la fièvre acheteuse! Hélas, le coup de marteau fut suivi d’une claironnante «préemption» et notre guépard dut rentrer à la niche en maugréant.

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Pour ceux qui l’ignorerait encore, la préemption est un droit régalien permettant à une collectivité publique, musée, archives (ou comme ici bibliothèque) d’acquérir en priorité un bien acquis aux enchères par un particulier. Rien à redire à ça puisque c’est la loi. Dura lex sed lex.

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N’empêche qu’il n’est de loi qui ne s’applique avec doigté. Comme le dit Fabien Bouglé dans sa note sur Le Bon usage de la préemption parus dans Les Lois du marché sur le site de La Gazette de l’Hôtel Drouot : «En principe, la préemption, procédure exceptionnelle, n’est possible que pour les biens représentant pour la collectivité un intérêt majeur. (…). Si le bien est plus commun, l’État ou les collectivités publiques réaliseront leur achat comme un acheteur ordinaire, en entrant dans le jeu naturel des enchères».

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Les amoureux de l’art brut seront ravis de constater que les Cinq petits inventeurs qui montèrent le samedi 5 avril 2014 jusqu’à la somme astronomique de 110 € (cent dix malheureux euros, vous avez bien lu !) furent considérés par la Bibliothèque Kandinsky, le préempteur, comme un bien d’un intérêt majeur. Même si le texte de Jean Dubuffet qui y figure est parfaitement accessible dans le tome 1 (pages 509-511) de Prospectus et tous écrits suivants publié à grand nombre par Gallimard.

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La morale de cette histoire, je l’emprunte à cet écrit : «On appelle sain et raisonnable l’homme qui adhère totalement au mythe collectif». Et je la dédie à ceux qui, parmi les marchands d’art, seraient tentés de multiplier les clins d’œil aux institutions pour qu’elles affectent leurs maigres crédits à cet art brut dont elles ne voulaient pas hier et qu’elles vont enterrer aujourd’hui.

20:24 Publié dans art brut, De vous zamoi, Encans | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : paul engrand, gaston duf, sylvain lecocq, jean dubuffet | |  Imprimer | | Pin it! |

28.01.2014

Coup de bambous à l’hôtel Drouot

catalogue vente.jpgA croquer : les bambous de Bergé et Associés. Dans une vente publique d’Art primitif et de bijoux ethniques marocains. Le mercredi 12 février 2014 à 14 h.

Cinq bambous kanak découverts en 1976 «sur une foire aux vieux papiers avec de la documentation sur le bagne de Nouméa».

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Voir n°231 à 235 du catalogue consultable.

Complétez par ma note du 6 juillet 2008. Exposition: Drouot-Richelieu, salle 15, mardi 11 février de 11 à 18 h et le matin de la vente de 11 à 12.

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A ne pas manquer, ce genre d’objets stimulants pour la fibre animulienne étant rares de chez rare. Même dans les musées.

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Et pour les fort-thunés, ne pas craindre le coup de bambou. Les estimations sont là pour les guider ou pour être dépassées si grosse affinité.

16:55 Publié dans Encans, Expos, Gazettes, Images | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : art primitif, peuple kanak, bambous gravés, nouvelle-calédonie | |  Imprimer | | Pin it! |

19.11.2013

Art brut : des livres pour l'hiver

Premiers froids. Votre liseuse est vide mais pas d’art brut à télécharger. C’est le moment de vous chauffer aux bons vieux bouquins-papier sur le sujet. radiateur_a_convection.jpg

En cette fin d’année, les occasions ne manquent pas de satisfaire ses fantasmes de lecture au coin du radiateur électrique.

Exemple : chez VV, jeudi 21 novembre 2013 à 14 h, ça va chauffer! Vous pourrez sortir votre braise pour emporter un des 6 affriolants lots (ou 2, ou 3 ou tout) d’art brut et d’art naïf qui défileront sous les dossards 222 à 226.

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VV n’a rien à voir avec la série TV V des années 1980 où officiait la méchante Diana à la langue perfide.

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VV est une salle de ventes dans l’orbite du fameux Hôtel Drouot, devenu depuis son récent relooking, le lieu de visite favori des groupes de touristes à la recherche du frisson des enchères.

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Avec un peu de chance, vous en trouverez quelques uns à l’exposition des lots qui aura lieu mercredi 20. L’expert, Maurice Imbert, est un gars qui connaît son affaire. L’art brut lui fait pas froid aux yeux. Il a notamment fait preuve d’ardeur biographique pour l’incontournable catalogue de l’expo sur René Drouin, galeriste et éditeur d’art visionnaireau Musée de l’Abbaye de Sainte-Croix des Sables d’Olonnes en 2001.

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C’est seulement parce qu’il était encore dans les limbes que mon blogounet ne vous en n’a pas parlé.


Autre bon plan en vue, pour ceux qui préfèrent la Garonne à la Seine. Vente à prix sympas d’un choix de publications du Musée de la Création Franche au Musée de la Création Franche par le Musée de la Création Franche à Bègles en Gironde. Idéal pour compléter sa collection de … Création Franche!

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Il y a aussi des catalogues et des monographies sur Gaston Mouly, Rosemarie Koczÿ, Alain Lacoste etc. Quatre jours de shopping, les 20, 21, 22 et même 24 novembre puisque l’établissement ouvrira le dimanche.

Le samedi 23 c’est relâche mais le Musée ne chômera pas puisqu’il accueille la Journée Fanzines dont je vous ai parlé dans mon avant-dernière note sur Serge le lama.

15:50 Publié dans art brut, Encans, Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, v, maurice imbert, rené drouin, hôtel drouot | |  Imprimer | | Pin it! |

03.06.2012

Germain Van der Steen est passé à Drouot

A l’intention de l’Animulien fidèle (il se reconnaîtra) qui ne rate pas une occasion de me passer un savon quand j’oublie de parler de Germain Van der Steen, faux-naïf et vrai représentant de la Neuve Invention, pur Parisien bien que né à Versailles sous un patronyme flamand, marchand de couleurs insomniaque, créateur de félins fous et bouffons, je dédie ce minou-tigre sur isorel.

germain van der steen,anatole jakovsky

hotel-drouot.jpgIl vient de figurer dans la vente publique de l’ancienne Collection Anatole Jakovsky  (2e partie) qui s’est tenue à l’Hôtel Drouot, amputé de sa fontaine, le 1er juin 2012.

A noter que les contours de l’animal sont dessinés au moyen de ficelles collées sur le support, ce qui ne se voit pas très bien sur la photo.

20:18 Publié dans art brut, Encans, Images | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : germain van der steen, anatole jakovsky | |  Imprimer | | Pin it! |

26.03.2012

J.D.J. ouvre l’œil

Iris Clert dans la Gazette de l’Hôtel Drouot, forcément ça fait tilt. Surtout si son portrait est l’œuvre de Gaston Chaissac qu’elle exposa dans sa galerie au beau temps du pop.

iris Clert,Gaston Chaissac

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Aujourd’hui, ce qui fait boum c’est la vente publique où figurera samedi 31 mars 2012 cette gouache-missive réalisée au verso de dessins d’enfants.


Je dis «boum» parce que cette vente intitulée L’œil de J.D.J est incontestablement l’événement de la semaine pour ne pas dire plus. Les petits détectives ne devraient pas avoir trop de mal à deviner le nom de celui qui se présente sous ces initiales. Laissons lui l’avantage de cet anonymat qu’il partage d’ailleurs avec un des dessinateurs représentés dans le catalogue : Dominique le tricoteur, pour ne pas le nommer.

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Le catalogue qu’on peut feuilleter sur le site du commissaire-priseur C.J.D. (Christophe Joron-Derem) profile de cette manière ledit J.D.J. : «historien d’art passionné, commissaire d’expositions, a conseillé pendant plus de 30 ans un groupe de collectionneurs». L’ensemble d’œuvres de la vente qui comprend de très beaux Macréau

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un Scottie qui fait peur tellement il est sublime de mystère

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des Nitkowski très bien choisis, un Aloïse pas banal, des Boix-Vives qui se laissent super bien regarder et des Chaissac que je mettrais volontiers dans ma cambuse) provient de ces collections particulières.

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La démarche me rappelle celle de La Peau de l’Ours, cette asso de collectionneurs qui, au début du 20esiècle, s’étaient constitué un joli stock de cubistes, nabis et autres fauves pour s’en délecter un certain temps avant que celui du business soit venu.

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Sauf que là c’est plutôt aux frontières de l’art brut, sur les terres de la Figuration narrative, de l’Art naïf et de la grande Singularité inclassable que cette éphémère collection a été constituée avec Patience et Circonspection, petites sœurs d’un goût très sûr. Evidemment, il vaudra mieux être thuné samedi si vous voulez vous aligner car m’est avis qu’il y aura de la concurrence. Mais comme c’est la fin du mois, vous aurez touché vos petits sous. D’ailleurs, l’étude est bonne fille et certains lots sont loin d’être inaccessibles pour qui veut absolument repartir avec un petit souvenir de la vente. De belles photos de Chaissac prises en 1962 par la journaliste Renée Boullier sont estimées ainsi dans les 300/600 zorros. Cliquez bien sur «Lire la suite» quand vous consulterez les descriptions des 57 lots proposés à votre rapacité. Cela vaut le détour.

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Surtout la première, un autoportrait d’Alexandre Lobanov. Pour la bonne raison que c’est là que vous trouverez l’avant-propos (assez touffu car à plusieurs voix) de la vente. Je vous recommande surtout la partie centrale, bien torchée car philosophique et onirique. Cette réflexion-méditation sur l’œil et le regard, qui cite J.-B. Pontalis et Roland Barthes, est due à un jeune chercheur du nom d’Olivier Jacquemond. Bon, je vous ai mis les points sur les i alors maintenant, tous à l’expo, tous à la vacation!

22.01.2012

L’OAF de NYC fête ses 20 ans

Des fois la vie vaut d’être vécue. Par exemple quand je reçois dans ma boîte aux lettres le catalogue de la prochaine vente de Martine Houze qui aura lieu à l’Hôtel Drouot le mardi 7 février 2012 (salle 1).

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Je passe un bon moment à le feuilleter en rêvassant sur les milliers d’objets petits et grands qu’il contient, rassemblés en séries dont la simple énumération est un poème   bachelardien : «la poterie de terre … le feu et la lumière… couture, parure et écriture etc». Peu de choses pour moi cette fois-ci. Cette page peut-être avec une statuette d’homme nu en fer oxydé du XVIe ou XVIIe siècle.

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lionceaux sepia.jpgMais ça fait rien, l’art populaire ça me repose. J’ai l’impression –peut-être à tort– que c’est un domaine bien peinard sur lequel les vieux renards de l’art contemporain, autruche.jpgles jeunes loups de l’art-thérapie ou les lionceaux de l’art singulier (sans parler des autruches du grand n’importe quoi) ne se donnent pas rendez-vous pour se faire les dents.

Mais ne crachons pas dans la soupe à Dubuffet. Tout tiraillé qu’il soit dans tous les sens et sommé de rendre gorge à tous les coins de colloques, l’art brut conserve son charme. Celui de s’inviter chaque année à l’Outsider Art Fair de New York qui aura lieu cette fois-ci du 27 au 29 janvier.

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Trente deux galeries au menu de cette version 2012. Impossible de les énumérer toutes. Allez donc sur le site officiel de l’OAF et cliquez, cliquez, cliquez de vos petits doigts animuliens sur celles qui vous branchent.

J’ai noté pour ma part, en vitesse, la présence du Creative Growth Art Center, celle de l’Outsider Folk Art Gallery de Philadelphie (parce que ma copine Boistine expose dedans) et celle –côté France– d’une galerie du boulevard Haussmann à Paris (Les Singuliers) qui va de l’avant sous le drapeau d’une «ruée vers l’art débridée» des années 80 dont «les principaux mentors» sont Bazooka et les artistes de la Figuration libre sétoise. Ce qui nous emmène un peu loin!

Je me suis laissé dire d’ailleurs que, en ce 20eanniversaire de l’OAF, les débats ne manquaient pas outre-atlantique sur la spécificité du champ d’application de la Foire et sur sa «marchandisation» un peu trop voyante. On en aura sans doute un reflet dans la quantité de parlotes qui accompagneront cette OAF 2012 et dont vous trouverez la liste ci-dessous.

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Nos petites voix européennes y seront bien représentées. Le 28 janvier notamment, Sarah Lombardi, la nouvelle directrice ad interim de la CAB panellisera avec Barbara Safarova d’abcd tandis que Bruno Decharme et James Brett, leader du Museum of Everything converseront sur l’obsession collectionneuse.

martine houze,art populaire,art brut,outsider art fair,sarah lombardi,collection de l'art brut,barbara safarova,bruno decharme,abcd,james brett,museum of everything,valérie rousseauPour terminer sur une note encourageante cette chronique commencée de même, je signalerai le retour, dans le rôle de modératrice des principaux échanges, de Valérie Rousseau dont les activités «indisciplinées» subissaient une éclipse depuis quelque temps. Valérie avec un accent sur le é comme il sied à une Québécoise, même quand elle est newyorkisée.