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Nouvel an : les cadeaux des lecteurs

Ça finit mal. Dernière chose vue en 2013 : Rothéneuf foulé aux pieds. L’Abbé Fouré piétiné sans respect par ses visiteurs même.

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Et ça commence mieux. Martial l’homme bus, un film de Michel Etter réalisé en 1983 à Lausanne. Chaudement recommandé pour le jour de l’an par mon «Animulien d’Autriche».

Et puis, pour sortir du domaine de l’art brut sans pour autant lui monter sur la tête, Les Territoires de Pierre-Yves Bohm, documentaire de Jean-Claude Arié tourné en 1977 dans une ferme-atelier des environs de Lille, rempart de la tempête et de la rumeur autoroutière. En ce temps-là cet artiste dont Antoine de Galbert sera le mécène, était dans une période (révolue aujourd’hui) d’accumulations, de récupérations et de montages. Il réalisait des «boîtes» où «construire et protéger» ce qu’il pensait. Amateurs de musiques nostalgiques et d’ambiances recueillies, ne pas s’abstenir, CLIQUEZ:

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Surtout en ces temps de lumière plombée et de crachin dans le visage. Merci à cette Animulienne qui «aime se promener» sur mon blogue et qui, en cette nouvelle année, souhaite «partager ceci» avec moi. Et avec vous, par ricochet. J’ai tout lieu de croire qu’il s’agit de la jeune femme à la tresse en couronne qui donne à Pierre-Yves Bohm la réplique dans le film. Mais même si mon informatrice n’est pas l’auteur des peintures «naïves» où des secrets sont confiés au papier, elle mérite reconnaissance pour le bonheur fragile de ces voix basses et presque chuchotées qui caractérise le dialogue des deux artistes.

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Qu’un tel bonheur vous éclabousse, chers lecteurs et lectrices et fasse qu’en 2014 il ne vous quitte pas!

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04.01.2014 | Lien permanent

Seuls au LaM

Tout arrive. A force de tordre le cou à certaines faussetés, il arrive que votre petite âme errante soit suivi d’effets. Dimanche soir, consultant RFI l’hebdo sur le web, j’ai eu la bonne surprise de lire sous le clavier d’Isabelle Chenu une vérité que je serine depuis longtemps : «Le musée d’art moderne de Villeneuve d’Ascq près de Lille, le Lam, possède une des plus grandes collections d’art brut en France (…)». Une des plus grandes, vous avez bien noté ? Et non : la plus grande comme ledit Lam s’obstinait à le proclamer depuis sa création. Dont acte. Et tant mieux si le Lam renonce à cette prétendue hégémonie qui faisait tache dans son tableau!

Au moment où La maison rouge a dans les tuyaux une grande exposition de la collection abcd pour cet automne (selon une récente information du journal Le Monde), cette position était bien sûr difficile à tenir. En attendant, je suis contente de ne plus être seule de mon opinion. Coïncidence bienheureuse, la solitude est aussi le thème de l’exposition actuelle au Lam qui clotûrera le 23 février 2014. Elle réunit environ 150 œuvres qui ne proviennent pas exclusivement du fond du Lam mais aussi de diverses collections privées dont -tiens, tiens- la collection abcd. Le site du Lam, comme à son habitude, est plutôt chiche d’informations et d’images. On dirait toujours qu’il a peur qu’on divulgue ses initiatives.

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Heureusement, Christophe Boulanger et Savine Faupin les commissaires de l’exposition Seuls se sont montré plus prolixes pour le séminaire de Lise Maurer. Je vous laisse en juger car il serait dommage de ne pas en savoir plus sur ce thème prometteur et, je dois le reconnaitre, judicieusement choisi.

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05.01.2014 | Lien permanent

Musées d’art brut : les jeunes pousses

Inaugurations ici et là. En cette fin 2013, les musées d’art brut poussent comme branches de houx sur bûche de Noël.

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A Zurich, Le Musée visionnaire.

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Près de Crémone, le Mai Museo. Peu d’infos, peu d’images pour le moment. On verra plus tard ce que ces p’tits nouveaux ont dans le ventre.

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A noter quand même que ça commence dur au MAImu avec une expo Armand Schulthess jusqu’au 31 janvier 2014.

Les Tessinois de 1972 qui ont ratatiné le jardin messagé de ce savant polyglotte et autosuffisant créateur vont se mordre les doigts.

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27.12.2013 | Lien permanent

Outsider art magical tour

Attendre les 12 coups de minuit, j’voudrais bien mais c’est trop dur.

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Heureusement, un Animulien charitable m’envoie un petit film pour passer le temps. Un docu BBC de Jack Cocker style voyage autour du monde à la recherche de l’art brut perdu et retrouvé en pleine marée montante du 21e siècle.

L’Everything of course, Gugging, la fondation Carlo Zinelli, le Social Welfare Organization Aisekai, la Galerie Henry Boxer, le Creative Growth Art Center où ça respire à donf avec Tom di Maria et le casque bleu Dan Miller.

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J’ai pensé à vous en faire profiter au cas où y’en aurait parmi vous qui souhaiteraient aussi peigner la girafe avant le réveillon. Un conseil : sautez les bla-bla pour vous concentrer sur les créateurs au turbin! Cette manie qu’ils ont de nous refiler leurs grains de sel les spécialisses!

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Espèrons qu’en 2014 quelqu’un nous bricolera un outsider art documentary dans le genre no comment de la chaîne Euronews pour changer. Turning the Art World Inside Out est tout de même un film qui tient ses promesses en 5 épisodes et puis la fin très magical mystery bisounours devrait vous faire marrer sans cotillons ni langues de belle-mère.

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podcast

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Pierre Petit, des temps modernes à l’art brut

Je trépigne d’impatience! Jamais trop tôt cependant pour bien faire! Et vous pourrez sauver les dates : 22 février-30 avril 2014.

musee-d-art-et-d-histoire-de-chinon.jpgL’art brut investira alors la ville de Chinon et le Musée d’art et d’histoire dont je vous ai déjà touché deux mots en août 2012. On l’appelle depuis peu Le Carroi. logo le carroi.jpgÇa signifie «carrefour». Rien de tel sans doute qu’un nom de grande distribution pour secouer la poussière de la tradition! Heureusement il y a donc Le Carroi pour nous ressusciter Pierre Petit, ce sympathique créateur du Berry qui, de la fin des années 40 au début 1990, réalisa en compagnie de son épouse Raymonde tout un monde de jouets moins naïfs qu’ils n’en ont l’air à première (et courte) vue. Pierre Petit (1902-1990), il ne faut pas le confondre avec Pierre Avezard (surnommé Petit Pierre), bien que tous deux soient bien représentés à la Fabuloserie. Grandes oreilles et belle taille, Pierre Petit ressemblait au dessinateur Gus Bofa. Un peu «géant à l’extérieur, tout doux à l’intérieur» comme dirait Candy Ming.

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Il avait transformé son modeste appartement de Bourges en petite fabrique toujours encombrée de son abondante production même s’il cédait certaines de ses pièces (usines, avions, caravanes publicitaires etc.)  pour le désencombrer.

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Couple exemplaire, les époux Petit travaillaient de concert. Raymonde se chargeant des relations publiques pour lesquelles Pierre n’était pas fait. La collaboration artistique de Raymonde se bornait à peindre les objets de Pierre de couleurs pures, à l’exception des physionomies des personnages qu’il se réservait.

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Pierre Petit avait commencé par une activité de miniaturiste bâtissant tout un village avec un simple couteau et une scie. Village qui prit l’air de la salle des fêtes de Bourges en 1955.

C’est avec ces origines que Cindy Daguenet, commissaire de l’exposition de Chinon, renoue sans s’y enfermer. Pierre Petit, des temps modernes à l’art brut montrera une vingtaine de pièces formant Monplaisir, nom donné à son village par Petit. D’autres œuvres aussi et des photos, des croquis, des archives. Grâce aux prêts de plusieurs musées et de collectionneurs privés. Les visuels ci-dessous appartiennent à l’artiste Jacques Halbert.

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Des étudiants, les visiteurs du Printemps de Bourges, le chanteur Paco Ibanez aimaient à rencontrer les Petit de leur vivant. Leur œuvre s’est donc diffusée. Cependant, selon mon daddy qui les connut, cette expo de Chinon sera la première d’importance depuis celle du Musée du Berry en 1991, flanquée d’un ouvrage qu’on ne trouve plus que chez les bouquinistes du Net.

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A la fin de sa vie, Pierre Petit vécut mal une hospitalisation ordinaire. Il laissa libre cours à des idées plus extravagantes en relation avec le passé ésotérique de sa cité médiévale dans les souterrains de laquelle il avait vu «une ange» dans sa jeunesse. Avec une véhémence berrichonne que savait calmer sa fragile épouse, il commentait de façon confuse certains aspects surprenants de ses personnages : leur petite maison au derrière, par exemple.

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Pour Vagamay, son robot guérisseur, il avait inventé une formule magique : «Vagamay, guéris moi!» à répéter sur un ton péremptoire (sinon ça ne marchait pas). Vagamay ne rendit pas Pierre et Raymonde immortels. Il leur permit de terminer leur vie dans une maison de retraite où ils poursuivirent leur travail. Quand Pierre mourut en avril 1990, Raymonde peignit les dernières pièces en cours et puis voilà.

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Quai Branly, ne ratez pas Ratton

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Ne visitez pas l’Exposition Coloniale disaient les surréalistes en 1931.

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affiche expo ratton.jpgVisitez plutôt en 2013 l’exposition Charles Ratton, L'invention des arts primitifs, au Musée du Quai Branly.

C’est l’occasion de découvrir la vie et la carrière d’un grand acteur du marché de l’Art Nègre qui est aussi une éminence grise de l’art brut. 

charles-ratton-par-dubuffet.jpgPetit rondouillard à lunettes, toujours bien sapé, Charles Ratton mouilla toute sa vie sa chemise pour gagner sa thune en rêvant de faire entrer ses chers arts primitifs au Louvre. Ce marchand de chez marchand possèdait l’art d’accrocher son wagon aux locomotives médiatiques.

En 1931, sous prétexte que «ça aiderait», il persuade Paul Eluard d’organiser la vente publique de sa collection (et de la collec André Breton), pendant cette fameuse Expo Colo sur laquelle les surréalistes gerbaient pourtant avec quelques raisons.

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Ceux-ci feront toujours confiance à Ratton même quand des rumeurs courront à son propos parce qu’il avait continué son business avec ardeur pendant l’Occupation.

A ses copains de la Brasserie Cyrano, Charles Ratton, en 1936, passe les clés de sa galerie pour une mémorable Exposition surréaliste d’objets où Breton se livre à une nomenclature subtile : «objets naturels, interprétés, incorporés, trouvés etc.».

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Des «objets perturbés» par l’éruption d’un volcan en 1902 sont visibles dans l’expo du MQB.

objets-perturbés.png Quantité d’expos et de ventes publiques sont encore à l’actif de Charles Ratton. Bien que tout ça soit hors de mon sujet, j’avoue mon faible pour La Mode au Congo de 1937 à cause de ces petits bibis.

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Chacune de ces initiatives rattoniennes a donné lieu à des affiches, catalogues et flyers dont beaucoup sont rassemblés dans l’expo du Quai Branly à côtés des pièces provenant de la Collection et du Bureau (reconstitué) de Charles Ratton.

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Pièces d’exception autour desquelles «on ne peut pas tourner» comme dit un râleur dans le Livre d’or. La plupart de ces œuvres d’art et de ces passionnants documents sont reproduits dans le catalogue de l’expo qu’il vaut mieux feuilleter avant la visite pour mieux déguster celle-ci.

La plupart sauf … quatre compactes et «grandiloquentes compositions» d’Hodinos (comme dit Jean Dubuffet auquel Charles Ratton les avait montrées)

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et une «broderie» d’un «fou», dessin de fils blancs sur tissu noir dont on retrouve la trace dans le bouquin de Marcel Réja, L’Art chez les Fous(1907).

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Mais ceci est une autre histoire que je continuerai la prochaine fois.

 

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11.08.2013 | Lien permanent

Raoul Lehuard : un précurseur sur la sellette

Ouvrons le catalogue de l’exposition Charles Ratton, l’invention des arts primitifs. Même si celle-ci n’est pas encore très fréquentée, je suis sûre que ce sera un ouvrage de référence.

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On y apprend beaucoup de choses. Y compris des choses que l’on savait déjà car il a été précédé en 1986 par un texte de l’ethnographe Raoul Lehuard : Charles Ratton et l’aventure de l’art nègre. Publié juste après la mort de Ratton mais conçu bien avant, cet article biographique constitue à lui seul le n°60 de la revue Arts d’Afrique Noire disparue en 2004.

n°60 petit.jpgIntrouvable aujourd’hui, ce numéro est fort recherché par les collectionneurs d’art africain. C’était jusqu’à présent la seule source d’informations sur ce sphinx de Ratton. Est-ce une raison pour le dévaloriser maintenant comme le catalogue du Musée du Quai Branly n’hésite pas à le faire?

L’un des commissaires de l’expo Charles Ratton (Philippe Dagen pour ne pas le nommer) ne rate en tous cas pas une occasion de «flinguer» le travail de Raoul Lehuard. Comme s’il s’agissait d’écarter la concurrence! Une méthode plus fair play aurait été possible. Il suffisait de situer l’article de Lehuard dans son contexte historique. D’admettre qu’il constituait la première pierre d’un édifice dont on posait le toit 27 ans après.

Au lieu de ça, toutes les ficelles pour reléguer dans l’oubli un ouvrage précurseur ont été utilisées ici. On chipote sur l’orthographe d’un nom, on exploite certaines formules ambigües, on reproche à un homme, qui ne disposait ni du recul nécessaire, ni de la logistique d’une entreprise muséale, de n’avoir pas assez fouillé dans les archives de la Galerie Ratton. On conteste ses sources orales même quand son informateur est Charles Ratton lui-même : «Erreurs de mémoire d’un homme âgé (…)», p.17

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Raoul Lehuard

Tout cela manque volontairement de bienveillance, c’est à dire de mesure, à l’égard d’un chercheur qui prenait le risque d’essuyer les plâtres. Il était sans doute nécessaire de rectifier certaines erreurs ou approximations de Raoul Lehuard. Il n’était pas indispensable de le traiter en rival à discréditer en prétendant «repartir de rien» (p.12)

Mieux inspiré nous paraît le catalogue du MQB quand il met en exergue ce fait fondamental : l’obsession de Charles Ratton pour le secret. Le «personnage» était «parfois plus fermé qu’une huître» remarquait déjà en 2007 Raoul Lehuard dans un autre de ses ouvrages, L’Empreinte noire (p.35)

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C’est ce secret qui engendre les divergences d’interprétation actuelles car il excède celui dont un marchand d’art ordinaire entoure ses activités prospectives. «La règle impérative (…) est de ne jamais confier à ses clients la provenance des objets (…)» disait Ratton.

Force est de constater qu’il continue dans la tombe à appliquer ce principe. Ceux qui comptaient sur le catalogue du MBQ pour connaître enfin l’origine des fameux Barbus Müller, vedettes du premier fascicule de L’art brut en 1947, en seront pour leurs frais (35 €).

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L’ombre de Charles Ratton qui plane derrière ces Barbus (dont beaucoup, sinon tous, lui appartinrent) reste muette à leur sujet.

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Art brut : ça press aux petits coins

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Le Venezuela manque de papier toilette. Pas nous. Et pour ceux qui aiment lire aux petits coins, la lecture ne manque pas. D’où l’utilité des revues de presse.

On peut choisir son canard (contemporain). Surtout quand celui-ci fait dans le hors-série avec rétro-pédalage dans le hors-les-normes. On peut mais c’est fatigant.

Et c’est fatigant aussi de vous conseiller (ou vous déconseiller), chers lecteurs animuliens, quand d’autres le font très bien à ma place.

Aussi, pour cette fois, permettez que je passe le crachoir (avec allégresse) au Schtroumpf émergent :

Art press vire à l’art brut… !

Après avoir depuis 40 ans conchié tout ce qui est de l’ordre de l’affectueux, du populaire, du sensible, du tripal, de l’expressionnisme, du spontané, de l’autodidacte et du «hors-normes», voilà donc qu’aujourd’hui, le magazine Artpress vient d’émettre un  hors-série sur l’art brut…

Certains voient là, comme un signe d’humanisation de la pensée artistique dominante, et s’en félicitent… Moi je vois plutôt là comme un reniement-récupération d’une vilénie record et d’un cynisme, d’une ignominie, et d’une impudence à vomir.

Que l’art brut soit devenu aujourd’hui un produit de spéculation intellectuelle et de placement financier me semble particulièrement odieux…

et je reviendrai sur cette question.

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23.09.2013 | Lien permanent

Tours et détours méridionaux

On n’arrive pas à faire tout ce qu’on voudrait. Je voulais aller à Marseille jeter un coup d’œil à la Galerie Polysémie qui exposait le 12 septembre 2013 des peintures haïtiennes. Mais j’ai dû résister au chant de cette sirène dé-coiffante.

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Pour rester dans La Poissonnerie, je comptais me rattraper le 14 septembre avec la Galerie du même nom qui expose rue d’Endoume dans le 7edes œuvres d’Evelyne Postic sur le thème du Vaudou.

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Tout cela parce qu’une précédente expo de cette artiste à Tanger en juin-juillet 2013 aux galeries Conil et Artingis avait piqué ma curiosité par le velouté vert de son affiche.

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Mais là encore, j’ai été emportée ailleurs par mon daddy qui pilotait sa voiture en parfait autocrate.

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Dommage, j’aurais bien voulu assister à la signature par Postic de son ouvrage Vaudoo publié par Le Dernier Cri qui devrait bien, entre parenthèses, nous en communiquer quelques images puisque je les ai pas trouvées sur son site endiablé.

«Ailleurs » où ça? me direz-vous. Dans les Cévennes, figurez-vous. A Alès où l’on déjeune très bien pour un prix très honnête au Duo en face de la poste.

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Daddy et Chéri m’ont trainée ensuite au Musée-Bibliothèque PAB (Pierre-André Benoît) pour une exposition Picabia, ma foi pas mal du tout, quoiqu’un peu loin de mon dada habituel.

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Enfin… L’est plutôt rigolo ce bon monsieur Francis et sa façon de parler ne va par quatre chemins des fois : «Le surréalisme d’Yvan Goll se rapporte au cubisme, celui d’André Breton c’est tout simplement Dada travesti en ballon réclame pour la maison Breton et Cie.» (Opinions et portraits dans : 391, n°19, octobre 1924).

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Pour me venger, j’ai exigé de mes deux persécuteurs qu’ils fassent par Lacoste un détour rien que pour le plaisir de me remémorer ce dessin de Caroline Sury qui revisite à sa façon la légende du meunier Louis Malachier.

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19.09.2013 | Lien permanent

Les saints polonais en marche à Bègles

Cette exposition a débuté le 6 juillet. Si Dieu le veut, elle se terminera le 8 septembre 2013. Elle s’intitule Les Saints de l’art polonais.

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«Saints» est à prendre dans un sens particulier puisque Pascal Rigeade, dans la préface du catalogue, révèle que le Musée de la Création Franche faut ainsi allusion à la phrase : «Ils sont les héros, les saints de l’art» par laquelle Jean Dubuffet qualifiait les auteurs d’art brut. Va donc pour «saints». Même si c’est agaçant que la Pologne évoque toujours les bondieuseries.

Pas trop de papes ni de vierges de Czestochowa cependant dans les œuvres fortes et variées présentées à Bègles. Quelques uns seulement dans la banque d’images que Mikołaj Ławniczak pioche dans les magazines au milieu de pin-up en bikini. Ryszard Kosek qui est dans le collimateur bèglais depuis 1996, célèbre, en couleurs de malaise sarcastique, un autre culte populaire : celui de l’alcool.

12 autres créateurs qui ont «tous un lien avec des institutions qui jouent un rôle important dans la préservation et la promotion de l’art brut» accompagnent Kosek.

350 œuvres de moutons noirs plus ou moins sous la houlette de galeries, associations, fondations, maisons protectrices, certaines du genre thérapiques ou occupationnelles. Une collection privée aussi, celle de Leszek Macak. Je ne comprends pas bien ce que Malgorzata Szaefer, co-commissaire de l’expo, entend par l’expression «Beauté en paquet» dont elle use à propos de cette sélection visiblement rigoureuse. Les mystères de la traduction sans doute. Ma petite âme ignorante aimerait pourtant savoir comment on prononce les noms des auteurs qui l’intéressent.

Iwona Mysera et ses confidentiels et illisibles messages qu’elle aime détruire autant que faire.

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Przemysław Kiebzak et ses villes fortifiées-empilées.

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Justyna Matysiak et sa maison aux circonvolutions intestinales.

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Adam Dembiński aux bouches de chaleur et sexes rougeoyants.

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Tous trois présentés sous des facettes différentes de celles remarquées, il n’y a guère dans une expo bruxelloise.

Mériteraient aussi d’être mémorisés les noms de Konrad Kwasek qui sculpte des bûches pour que son entourage les fiche au feu

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Roman Rutkowski pastel-animalier au style anguleux

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Henryk Żarski qui commença à parler à 45 ans (jusque là il avait trop à dire).

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Ce «Nikifor de l’Institut Pakowka» figure dans la Collection de l’Art Brut de Lausanne bien qu’il n’apparaisse pas dans la liste des auteurs sur le site de celle-ci. Son cas paraît pourtant plus intéressant que ceux des peu convaincants Morton Bartlett, Ata Oko ou Charles Steffen dont la Maison mère nous a rebattu les oreilles ces temps-ci. J’aimerais en savoir plus sur la déportation en Allemagne des parents de Henryk Żarski qui, «déficient mental», a dû couper de peu à l’eugénisme puisque né en 1944.

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L’expo de Bègles, malgré son titre à l’eau bénite, a l’avantage de nous mettre sous les yeux des œuvres d’art brut de qualité d’auteurs peu connus. C’est la preuve que, dans le monde plutôt confiné de l’art brut, on peut toujours respirer un air non conditionné par le marché international, actuellement restreint à l’axe OAF-GCE-SDV : Outsider Art Fair-Grands Collectionneurs Européens-Salles De Vente.

Axe autour duquel sont invités à graviter, comme les papillons autour de la flamme, responsables d’institutions muséales et intelligences universitaires que l’on voudrait détourner de la découverte pour les voir se consacrer à la circulation des seules valeurs (ou non-valeurs) cotées

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