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Peinture au couteau sans cran d’arrêt

Maintenant qu’on est passé si près du gouffre et que l’Europe a sauvé le monde en attendant que les traders viennent encore foutre le dawa, il est temps d’oublier nos économies menacées par le spectre de la crise le soir au fond des caisses d’épargne et de se payer une bonne tranche de rigolade avec la gaffe du journal Le Monde rectifiée par ses soins dans son édition du 15 octobre 2008 : «un malencontreux lapsus nous a fait attribuer à Cécilia Bruni-Sarkozy le coup de téléphone annonçant à l’ancienne brigadiste italienne Maria Petrella la nouvelle de sa non-extradition».
Ah, ah, ah oui vraiment, l’in-con-sci-ent est bon enfant ! Plus fort que tout, plus fort que la finance, plus fort que votre petite âme errante.

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J’aurais pu, par exemple, chercher pendant des heures ce numéro de Temps mêlés qui vient opportunément apporter de l’eau fraîche à ma récente note sur Schwarz-Abrys si le hasard (pour ne pas dire un sous-jacent savoir) ne s’en était mêlé. J’ignorais pourtant que je l’avais. Je l’avais proprement oublié. C’est cependant la première chose qui m’est tombée sur la gargoulette, cette petite brochure bleue sale, lorsqu’en voulant mettre de l’ordre dans le capharnaüm de ce qui me sert de bibliothèque, j’ai fait valser une pile de documents divers. «Bienencontreux acte manqué», me suis-je dit.

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Tout à fait réussi, si l’on considère qu’atterrissant sur ma moquette double épaisseur, ce numéro 22 de la revue de Verviers, daté de 1956, s’est ouvert sur un article d’Anatole Jakovsky, intitulé : Schwarz-Abrys ou Peinture au couteau sans cran d’arrêt. Il ne pisse pas loin. Il fait partie de ces petits textes oubliés qu’on n’arrête pas de retrouver par ci par là tant il est vrai que l’Anatole a pu se disperser. C’est du bla-bla.

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On n’y apprend pas grand chose. Sauf que Schwarz-A. résidait dans l’impasse Deschamps à Ménilmontant et qu’un séjour d’été au bord de la mer a inspiré au peintre des tableaux peints avec les yeux des sirènes. Ce n’est pas évident à voir la repro qui accompagne l’articulet de Jako mais il s’en trouvera peut-être parmi vous pour en faire son miel (ou son «biju», pour les Animuliens attentifs).

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Zemánková au carré

rouge-chaperon.jpgZemánková au carré, c’est le pied ! A Genève bientôt, la grand-mère Anna et sa petite fille Terezie se retrouveront à la Galerie Une Sardine collée au mur. Aucun loup de prévu au programme. Petits pots de beurre peut-être au vernissage ? Il aura lieu le jeudi 18 septembre dès 18 heures. Les Animuliennes pourront se munir de leur chaperon rouge en signe de ralliement. La grand-mère a 100 ans Elle est née en 1908 en Moravie et s’est éclipsée en 1986, nous laissant les fleurs qu’elle commença à faire pousser dans les années 60 et «qui ne fleurissent nulle part ailleurs» que chez elle, selon ses propres propos. Chez La Sardine, Anna Zemánková sera comme chez elle, n’en doutons pas. On pourra y venir zieuter sa «flore à la beauté inquiétante quasi vénéneuse», quelque part «entre l’ornemental, le végétal et le cosmologique».

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J’extirpe ces mots du petit texte chapeautant le zoli carton d’invitation qui n’a pour moi que le léger inconvénient de créditer cette œuvre unique «d’accents surréalistes». Je comprends ben que cette remarque a pour fonction de rompre avec les sédimentations médiumniques que l’on a trop souvent collés sur cette «artiste» tchèque. Mais franchement, en dépit des influences surr et spirites qui planent sur son pays, je crois pas qu’Anna Z ait jamais été vraiment concernée par ces courants là.
Mais, je peux me tromper et la petite-fille, heureusement sera là, pour le dire. Car Terezie, oyez, oyez !, fera 2 visites commentées le jeudi 25 septembre à 18 h et le samedi 27 septembre à 15 h. Vous aimerez son français qu’elle parle plutôt bien et qu’elle entretient par des apparitions fréquentes dans notre pays.
L’anniversaire d’Anna sera souhaité aussi cette année «par deux autres expositions, l’une à New York et l’autre à Paris», nous apprend le sardineux carton, sans dire lesquelles.

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A mon humble avis, c’est l’exhibition à la Cavin Morris Gallery de N.Y.C.

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et celle d’abcd la Galerie dans la verte Montreuil (pas Paris mais presque) qui sont visées.

La première –profitez-en, le dollar est bas– c’est du 16 octobre au 22 novembre 2008.
Quant à la seconde – Robespierre station – ce serait du 10 décembre 2008 au 15 mars 2009.

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Ovartaci : poète aussi

 

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Des fois que l’accélérateur de particules nous fasse un trou noir dans la nuit, je m’empresse d’ajouter un petit bonus à ma note sur Ovartaci en vous présentant ses «Poems to the future» publiés par la Fondation O (Ovartaci Fonden) sous le titre Ovartaci’s secrets. Car Ovartaci était aussi poète. Un échantillon :


Come !
See
This World
In twilight
And incoherent as the night
In the beginning.
Where the mad and the wise women
Are outside time.




couv ovartaci's secrets.jpgJohannes Nielsen, qui préface le recueil publié en 2006, ignore quand Ovartaci a écrit ses poèmes. Dans les années 40 ou 50 du siècle dernier, probablement. Et en espagnol, langue qu’O, qui avait séjourné en Argentine, pratiquait. Malheureusement Nielsen ne nous donne pas la version originale.
Pourquoi «secrets» ?

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Parce que ces poèmes ont été retrouvés par hasard, 14 ans après la mort de leur auteur, dans la caboche ovoïde de l’une de ses sculptures pendant une restauration.
A ce que j’ai compris – mais le texte de Nielsen n’est pas des plus clairs – une autre créature d’Ovartaci, camouflée en paysanne sous une robe-kimono, abritait aussi à la place de son cerveau, un joli petit mécanisme avec courroies, rouages et mots magiques sur bristol.

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Encore une citation avant l’irruption de l’anti-matière (?)



Women of perspicacity
See
That the world
Is merely a place
For experiences
And denial .
They are granted
Nothing more.
Everything in the world will end
In emptiness and facade.

 

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Les nuages d’Andrea Mantegna

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Le Louvre, c’est pas votre truc. Mantegna, vous n’en avez rien à battre, je sais bien. Vous, c’est l’art brut, rien que l’art brut pur et dur. Pas la Renaissance ou la Pré-Renaissance. C’est pas demain la veille qu’on vous verra bronzer sous les 666 vitres de la pyramide de leoh Ming Peï.
Pourtant, cette fois, vous pourriez faire une exception. Ne serait-ce que pour les nuages, les merveilleux nuages où Andrea Mantegna dissimule des trucs.

Des visages, dans un tableau commandé par Isabelle d’Este pour son petit studiolo.

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Un cavalier sur son cheval dans le Saint-Sébastien du Kunsthistorisches Museum de Vienne.

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Car on dira ce qu’on voudra, mais un peintre, même officiel comme l’était ce virtuose de la contre-plongée du Quatrocentto, lorsqu’il est capable de nous ouvrir ainsi des lucarnes sur l’inconscient, et bien  ce n’est pas un blaireau.

 


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Mario Del Curto : Au large des yeux

«Mario Del Curto à Sarraz», c’est le nom du vaisseau spatial qui a croisé la trajectoire de mon aéronef. C’était pendant la torpeur d’une profonde nuit. A travers la porte des étoiles, l’équipage de l’Association Mordache qui soutient le travail de ce photographe bien connu des brutolâtres, s’est adressée à votre petite âme errante pour qu’elle répercute dans «la communauté animulienne» une info in-con-tour-na-bleue.

Une nouvelle expo de portraits et de vues de lieux «à l’identité forte» prises par MDC chez des créateurs et dans des environnements d’art singuliers internationaux mènera la vie de château à partir du vernisseux jeudi 2 octobre jusqu’au 2 novembre 2008, date de mort.

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Cherchez pas l’adresse de l’Asso Mordache, j’ai essayé : nada. Le mot, lui, existe bien. Ce n’est pas un anagramme de mocharde. C’est une pièce en bois qu’on place entre les mâchoires d’un étau pour serrer un objet sans l’endommager. C’est aussi un baillon que les capucins novices se collaient dans la tronche pour éviter de tchatchter. Tout un programme !

Quant au Château de La Sarraz, à 15 kms de Lausanne et à 12 de la frontière française, il abrite un musée du cheval, vocable toujours évocateur de palais de «l’anti-académisme spontané».

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Parmi ceux-ci, Mario Del Curto a choisi: les Etats-uniens Bernard du Mississipi, Clyde Casey de la nouvelle-Orléans, Kenny Hill du Bayou Petit Caillou, les Italiens  de Bordighera, Oreste Fernando Nannetti, Luigi Lineri de Zevio, NOF4, «Astronaute Ingénieur Minier du Système Mental» qui graffita le mur d’un hosto psy avec sa boucle de  veste.

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Les Français sont représentés par Charles Billy, Henri Ughetto de Lyon, Le Jardin de Rosa Mir à la Croix-Rousse, Marilena Pelosi.

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Du Japon viennent les images du temple Otagi Nenbutsu-Ji de Kyoto (1200 statues représentant Rakan, un disciple de Buddha).

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De Suisse, celles de Pietro Angelozzi de St Gall, de l’Asso CREAHM de Fribourg, de Linda Naeff.

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Si vous êtes pas du genre à vous contenter du menu, reportez-vous au dossier de presse. C’est un modèle du genre et il a l’avantage de contenir des images où le photographe invite à puiser, ce dont je me prive pas.
Une restriction toutefois : quand l’Asso Mordache nous apprend que «en résonnance aux images argentiques», les spectateurs admireront aussi des œuvres de créateurs «dévoilés pour la première fois en Suisse romande», il me semble qu’elle tire un peu la couverture vers le photographe. Excès d’enthousiasme pardonnable dans un document qui souligne par ailleurs le «rôle documentaire» indispensable du témoignage de MDC après le saccage du Jardin de Marcello Cammi.
Belle, attirante et forte, la machine de Mario Del Curto a tendance à passer pour la seule (sa bio parle de «démarche unique») aux yeux de ses mordacheux supporteurs.

C’est oublier un peu vite Gilles Ehrmann et Clovis Prévost. C’est oublier par avance les petits reporters qui poussent comme des champignons avec leurs nouvelles technologies dans la poche-téléphone. L’avenir dira s’ils se laisseront intimider par des travaux du calibre de celui de MDC ou s’ils sauront s’en servir comme d’une formidable rampe de lancement au profit d’une nouvelle esthétique et de nouvelles recherches.
Levez-vous, jeunes photographes désirés ! L’univers brut est sans limites et il y aura toujours à explorer.

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Suisse brute

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Duhem à Lausanne, Wölfli à Berne, Zemankova de Genève à Prague… Ce n’est pas un inventaire à la Prévert suisse. C’est le premier étage de la fusée Animula qui doit mettre les bouchées doubles pour sortir de son atmosphère lait-de-poule et milk-shake aux nues-t’es-là.

site avril carles 024.jpgsite avril carles 018.jpgsite avril carles 025.jpgVous manquez de Duhem dans votre armoire à pharmacie ? Faites votre marché à la Galerie du même nom à Lausanne. Jusqu’au 27 octobre 2008, elle propose un joli assortiment d’infirmiers et de bustes divers où l’on devine souvent des autoportraits du créateur. Paul Duhem qui était belge et d’une régularité de métronome dans son activité artistique s’est dispersé dans l’autre monde sans attendre l’an 2000. Il revient sur terre helvète et pour la première fois - à ce qu’il paraît – dans une galerie.
Manquez pas la cible si vous atterrissez dans cette ville où même les librairies s’appellent Oh 7 ème ciel.

Et si d’aventure vous avez le frisson pour l’art lyrique, réservez votre soirée du 5 octobre. C’est trop tard pour la Première mais, en brûlant vos derniers vaisseaux spacieux, vous devriez être au Stadttheater de Berne ce soir-là pour un «Voyage au centre de la schizophrénie».

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On y donne en effet Der göttliche Tivoli, un opéra en 2 actes du compositeur danois Per Nørgård qui s’est senti inspiré (et aspiré) par la vie, l’œuvre et le grand dérangement de notre Adolf Wölfli vénéré.

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Celui-ci, d’ailleurs, n’en finit pas d’attirer les foules puisque la Sammlung Prinzhorn d’Heidelberg en Allemagne lui consacre une expo ainsi qu’aux autres créateurs de la Collection Morgenthaler (und andere Künstler der Sammlung Morgenthaler). Quand ? Du 16 octobre 2008 au 22 février 2009 si vous voulez tout savoir.

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Adolf Wölfli en 1925 - Kunstmuseum Bern


Quant à la magique centenaire zemankovienne et à sa dévouée petite-fille dont je vous ai déjà conté récemment les aventures genevoises (voir ma note du 11 septembre dernier), elles feront parler d’elles sur les ondes de Radio Prague, radio tchèque de langue française le dimanche 28 septembre 2008.

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25.09.2008 | Lien permanent

Séraphine et ses copines

Hello, joyeux taïkonautes, cosmonautes, internautes ! Et surtout vous, vagulanautes ! Le deuxième étage de la fusée animulesque poursuit sa route avec sa cargaison d’infos supersoniquement brutes. Pour faire simple, je vous la jouerai compte à rebours, comme dirait mon pote Joris-Karl.

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Pas de panique pour La Cité singulière, l’expo de La Maison de l’Architecture, partenaire du MAM Lille Métropole. Vous avez jusqu’à la Toussaint pour redécouvrir les œuvres de cette bonne vieille Collection de L’Aracine liées à l’archi et à l’urba (houba, houba!). Je blague, mais c’est pas idiot de mettre en valeur les «utopies urbaines et les représentations oniriques de la ville» présentes dans les œuvres des petits chéris de Madeleine Lommel.

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Titus Matiyane

J’ai du mal à comprendre quand même pourquoi dans son laïus du site de la Maison de l’Archi, Savine Faupin, à propos du «regard posé sur (…) l’habitat» opère un distingo savant entre «des artistes classés dans l’art brut (ACM, Paul Duhem, Paul Engrand, Désiré Geelen, Frank Jones, Helmut Nimozewcki, Titus Matiyane, Willem van Genk)» et ceux «s’en approchant, comme les habitants-paysagistes (Le facteur Cheval, l’abbé Fouéré (sic), Theo Wiesen)».

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Si Cheval et Fouré ne font que «s’approcher» de l’art brut, alors moi je rase la lune gratis !

Timing plus serré et démarcations moins contestables à la galerie Objet Trouvé à Paris qui décrochera le 11 octobre 2008. Jusque là, on pourra voir sa nouvelle expo de récentes acquisitions.

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Le carton d’invitation se contente de réactiver la notion de «hors les normes» qui a déjà beaucoup servi, en la mariant bizarrement avec celle de «tradition», ce qui est un peu pâlichon compte tenu des (re)découvertes qu’on nous promet et pour lesquelles on salive déjà.

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Telle cette Henriette Zéphir, objet de l’attention dubuffetienne dans le 14e Cahier de L’Art Brut ou telle Joële, ex-symboliste viennoise du nom de Nina Karasek.

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Plus près de nous encore, le mercredi 8 octobre 2008 à la Maison de l’Amérique Latine à 21h, après la conférence de Marlène Iucksch sur «les figurations brésiliennes de l’Autre», on discutera du film O prisioneiro da passagem, entretien avec Arthur Bispo do Rosario.

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Question toile, le 1er octobre, c’est la sortie de Séraphine,

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le film de Martin Provost dont vous pouvez pas louper la promo

comme vous avez loupé en avril dernier celle du documentaire de Matthieu Orlean sur Hélène Smith (Des Indes à la Planète Mars).

Parallèlement, au Musée Maillol, dans les beaux quartiers de Paris, les palpitants tableaux de Séraphine seront visibles jusqu’au 5 janvier 2009.

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Last but not the least, je vous rappelle que Visions et créations dissidentes, l’expo du Musée de la Création Franche est déjà sur le gaz au pays de Mamère Noël.

gehrig.jpgC’est dès aujourd’hui, samedi 27 septembre 2008 que vous pouvez vous pointer à Bègles pour le vernissage. Trop tard pour le repas prévu mais au menu 8 créateurs, pas tous bien bruts mais où l’on peut remarquer Bernd Gehrig pour ses timides créatures dépressives et colin rhodes.jpgColin Rhodes pour ses «images construites à partir d’autres images» comme dit le catalogue.

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Jet Set Tour Brut

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Pirosmani, Waldau, Miyawaki, Art en marge… Vézelay, Kyoto, Genève, Bruxelles.Y’a des fois, j’aimerais faire partie de la jet set. Je prendrais des avions et je brûlerais du kérozène mais je passerais mon temps à voir les expositions qui m’attirent. Pas vous ?

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Sachant qu’il ne me reste plus que jusqu’au 10 novembre 2008, je me propulserais au Musée Zervos de Vézelay où sont montrées 17 toiles de Niko Pirosmanachvili (autrement dit : Pirosmani), le grand peintre autodidacte géorgien, qui avait commencé par peindre des enseignes avant de fasciner les membres de l’asso d’avant-garde La Queue d’âne (Le Dentu, Malevitch, Tatline).

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Billet de banque à l'effigie de Pirosmani

De là, je m’envolerais vers Odessa où l’on signale à la Gare Maritime la présence d’Yvon Taillandier.

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Non sans faire un détour d’abord par la Maison des Arts de Châtillon pour une expo de cet artiste prolixe, qui fut critique d’art avant de passer à la peinture pour y élaborer, avant la Figuration Libre, un monde sinueux et luxuriant, narratif et bigarré que certains (notamment la galeriste Ceres Franco) ont senti comme fraternel à cet art brut qui avait déjà pris sa vitesse de croisière.

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Ensuite, je filerais vers le Japon, en faisant un crochet par Bruxelles/Brussels pour une étape, rue Treurenberg, au Centre Culturel Hongrois où se tient Meetings on the margin, une expo dont je sais pas plus que ça mais montée avec le concours d’Art en marge, c’est tout dire.

 

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A Kyoto, j’aurais jusqu’au 14 décembre 2008 pour me rendre à la Galerie Miyawaki faire un tour dans l’expo perso de Gene Mann (Tendres humains), un peintre qui n’est pas à enrégimenter dans l’art brut mais dont j’ai déjà eu l’occasion de signaler le livre en accordéon dans ma note du 27 juillet 2008 intitulée L’Art outsider à la pompe. Gene Mann, qui vient de découvrir mon blogounet, pense à ses frères et sœurs de création «hors bords» dans l’invitation qu’elle m’adresse. Le mot est joli. Il mérite d’être relevé pour sa tentative de sortir des ornières terminologiques.

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L’intention ne l’est pas moins (jolie) car c’est rare de voir les zartisses s’occuper du nombril des autres. Celle-ci, dans son atelier ou dans la nature où elle dessine sur la mousse, ne craint pas de se colleter avec la matière et que voulez-vous, moi j’aime ça. Il n’y a que ses cheveux qu’elle rassemble en touffe sur sa tête (ce qui la fait ressembler toute entière à un pinceau) qui restent à l’abri des couleurs. Gene Mann qui est d’origine française mais qui vit en Suisse me ramène à Genève où Une Sardine collée au mur montre les travaux de 5 créateurs de l’Atelier artistique de l’hôpital de la Waldau.

invit expo waldau.jpg«Loin d’être insensées, ce sont des œuvres qui parlent de la délicate condition de l’être humain» nous dit délicatement le carton d’invit.

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09.11.2008 | Lien permanent

Jean Dubuffet au séminaire

 

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Vous savez pas quoi faire samedi ? Hello, ça vous dirait un p’tit séminaire ? D’ici là, l’Amérique sera barackée. A moins qu’elle n’en pince pour le playmobil. En tous cas, vous serez à New York pour l’événement et on peut dire que ça tombe pile poil parce que c’est au Folk Art Museum que, juste avant le lunch (entre 11 Am et 1 PM), vous aurez la chance (pour peu que vous ayez 20 $ dans la poche de votre doudoune) d’assister le 8 novembre 2008 au Saturday Seminar dans le cadre des Folk Art Studies.afam studies.jpg C’est très sérieux, ne rigolez pas. Qui a dit que les Américains, démocrates et républicains (il me semble qu’on peut être les 2 à la fois) ne comprenaient rien au mot «art brut» ? Sans doute ceux qui croient branchouille de jargonner pidgin à tire-larigot dans leurs papiers ou sur leurs sites : outsiders par ci, self-taught par là. A ceux-là le séminaire de l'AFAM apporte – lon, lon, laire – un démenti puisqu’il s’intitule : Jean Dubuffet’s «Discovery» of l’art brut and les ecrits bruts : The European Context.

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Bon, O.K., il y a ces guillemets qui festonnent la Découverte mais cette titraille est quand même prometteuse puisqu’elle montre à l’évidence que nos amis Uessiens ne craignent pas de se coltiner l’art brut, à la fois le mot (pas la peine donc de lui chercher des équivalents anglais plus ou moins vaseux) et la notion elle-même. Et même d’avaler au passage, quoique sans accentuation, un autre syntagme françois, j’ai nommé les «écrits bruts».
Je persiste en vous refilant le très clair laïus qui présente le Seminar : «
This seminar will examine the historical specificity of Dubuffet’s “discovery” of l’art brut and les ecrits bruts in France in the immediate post–World War II period in light of the artist’s political affiliations and literary and curatorial aspirations. We will review the artistic and literary genealogy of art brut and discuss the extent to which Dubuffet’s postwar definition of art brut differs from the surrealists’ celebration of l’art des fous. Concomitantly, we will look at Dubuffet’s extensive writingson specific artistes brutes, including, but not limited to, Aloïse, Gaston Chaissac, Le Comte du Bon Sauveur, Charles Jaufret, Alfonso Ossorio and Francis Palanc.»

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Collection of Audrey B. Heckler © Estate of Martin Ramirez

Comme je sais pas trop avec quoi vous illustrer cette note, j’emprunte à la shop du musée une image ramirezienne trouvée dans un portefeuille de cartes. C’est une repro de l’une de ces fameuses œuvres redécouvertes en 2007 exposées à l'AFAM jusqu'en avril 2009 sous l'intitulé : Martin Ramirez, the last works.

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05.11.2008 | Lien permanent

Shigabcd catalogue art brut

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lobby museum.jpgPuisque Japon il y a, faut pas que j’oublie de pointer Shiga sur la carte. Le dessin n’a pas été copié dans Gala. Il est de ma pomme. Mais c’est là que, grosso modo, se trouve le Museum of Modern Art qui prête ses cimaises jusqu’au 30 novembre 2008 à la Collection abcd, une nouvelle fois en vadrouille. alveoles.jpgLe catalogue que je viens de recevoir est une petite merveille.

Grouillez-vous, mes abeilles, si vous aimez garnir vos rayons, de le réclamer à Montreuil, siège de l’asso présidée par Bruno Decharme.

Sous son étui-préservateur rouge, c’est un bijou noir et argent, relié à la jap avec des fils apparents. Consultation souple, ouverture grand angle et légéreté. Pas du tout le genre «bourgeoise-qui-s’encanaille» chère à votre petite âme errante.

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souris_grise_014.gifCette publication en jette plutôt par ce côté zen un peu glacé qui caractérise les productions abécédiennes. Cet art est ici poussé si loin que les textes, imprimés sur papier souris, sont presqu’illisibles.une page.jpg Vous me direz que je pige que couic au nippon. Okay, mais même la version française, tirée en gris sur fond noir, je vous défie de la déchiffrer, y compris avec les lunettes de votre mamie.
Abcd qui, en matière de typographie, a toujours montré un amour immodéré pour les petits corps, s’est abandonnée ici à son vice. Tant pis pour les auteurs et tant pis pour les lecteurs. Les textes, pourtant copieux, ne sont là que pour apporter le contrepoint formel d’un bloc impeccable comme la tablette de chocolat de L’Odyssée de l’Espace.

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A côté de cette symphonie en anthracite majeur, la partie centrale, réservée à la reproduction en couleurs des œuvres, a l’air d’un rayon de soleil levant. C’est voulu par le designer et c’est réussi. Nos amis japonais auront sans doute le choc.

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Les Européens auront peut-être une impression de déjà-vu. Depuis plusieurs années que ces images circulent de L’Isle-sur-la-Sorgue à Paris, de Prague à Kaustinen (Finlande) en passant par Athènes, leur œil a eu le temps de s’habituer.
Pour le vérifier : un petit jeu. Le catalogue Shigabcd scande ses différentes parties au moyen de négatifs agrandis.

J’en livre 5 ci-dessous à votre sagacité. A vous de deviner à quels créateurs ils correspondent.

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Fig. 1
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Fig. 2
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Fig. 3
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Fig. 4
tête de cerf.jpg
Fig. 5

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10.11.2008 | Lien permanent

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