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06.03.2006

Du NY Times au jardin d’Albisola

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Snob comme elle est, votre petite âme errante ne résiste pas au plaisir de vous citer, dans la version originale non sous-titrée, un article du New York Times du 3 mars courant : «You can imagine them as suitable settings for any number of fairy tales and children’s stories, especially those onvolving witches». Fûtés comme je vous devine, vous aurez bien sûr compris, chers animulâtres, qu’il est encore question ici des créations de Richard Greaves et des photos de Mario del Curto visibles à l’Andrew Edlin Gallery. Ce n’est pourtant pas seulement pour vous prouver que je ne vous recommande pas des expos bidon que je vous recopie le NYT. A propos des édifices dispersés sur la propriété de Richard Greaves, Roberta Smith, la journaliste auteur de l’article, nous dispense gracieusement le conseil suivant : «Call them what you will : installation art, land art, Art Brut, Situationist sculpture or a descendant of Merzbau, Kurt Schwitter’s mythic found-object environment». On a envie de chercher l’intrus dans cette liste. Nul doute que pour beaucoup, celui-ci serait «Situationist sculpture». A la réflexion, c’est sans doute le catalogue Richard Greaves anarchitecte qui a inspiré à Ms Roberta ce terme qui aura peut-être fait se retourner Guy Debord dans sa tombe. L’un des auteurs dudit catalogue fait en effet état d’une postface de Debord à un livre du peintre Asger Jorn sur Le Jardin d’Albisola.
Avec gourmandise, je me suis reportée à ce bouquin que j’ai eu le bol d’HT sur la Toile bien qu’il soit paru à Turin en 1974. C’est un album un peu du genre Inspirés et leurs demeures. A côté des photos du jardin, des sculptures, des fresques et des mosaïques de Jorn par Bartoli, dont je vous restitue quelques échantillons, j’ai eu la surprise de découvrir dans le texte de Guy Debord, intitulé De l’architecture sauvage, une allusion au facteur Cheval.
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23:30 Publié dans Gazettes, Sites et jardins, Vagabondages | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : art brut, richard greaves, guy debord, asger jorn | |  Imprimer | | Pin it! |

Commentaires

Je ne trouve pas que Mme Roberta Smith ait glissé un "intrus", comme vous dites, dans son énumération de qualificatifs à propos de Richard Greaves (la comparaison avec le "merzbau' de Schwitters me paraît très juste), en particulier il ne me paraît pas idiot de parler des situationnistes en l'espèce, même s'il eût été peut-être plus précis de parler d'architecture plutôt que de "sculpture" situationniste. Vous attribuez à un des auteurs du catalogue Richard Greaves (je crois me rappeler qu'il doit s'agir de Mr.Lanoux qui m'a toujours fait l'amitié de suivre mes recherches avec la plus grande attention...) une influence probable sur Mme Roberta Smith. Même si on ne peut s'empêcher de penser que Mme Roberta Smith n'est sans doute pas quelqu'un de sous-informé, je peux peut-être essayer de vous donner la référence d'un article que j'ai commis il y a déjà quelques années (2000), qui traitait précisément du parallèle que l'on peut tout à fait reconnaître entre l'utopie situationniste des débuts du mouvement (dont Debord n'était pas le seul chef de file) et le phénomène de l'art brut, article qui fut diffusé assez largement dans les milieux de chercheurs aux USA (ce qui me permet de suggérer donc, pendant qu'on y est, que Mme Roberta Smith connaissait fort bien mon article! Il me plairait assez à moi aussi d'avoir inspiré le New York Times...). Voici la référence exacte de mon article:
-« Outsider art, the situationist utopia : a parallel » (« L’Art Brut, l’utopie situationniste : un parallèle »), The Southern Quarterly Review, vol.39, n°1-2, Hattiesburg (Université du Sud Mississippi), USA, automne 2000-hiver 2001. (Etude comparée de deux phénomènes contemporains, le rassemblement de l’art brut par Jean Dubuffet au service d’une certaine vision de l’art et l’utopie des débuts du mouvement situationniste, dans les deux cas une même problématique de collusion de l’art avec la vie quotidienne).
Cet article est inédit dans sa version française, et j'en profite du reste pour faire un appel aux éditeurs!... Merci.
Bruno Montpied.

Écrit par : Bruno Montpied | 09.03.2006

Les commentaires sont fermés.