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31.03.2006

Le MAM au bois dormant

Houinhouinetrehouin ! Permettez maintenant que je pleure comme une vache, comme dirait Rabelais, que je pousse ma plainte du 31 mars 2006 agrémentée de trépignements de désespoir.

Si je suis triste, c’est que le Musée d’Art moderne de Lille-Métropole (qui pour simplifier les choses se trouve à Villeneuve d’Ascq) a fermé ses portes. Voici donc venu le temps de l’occultation pour la collection de l’Aracine comme fut occulté naguère le Collège de pataphysique. Comme toujours en pareil cas, plus les absents sont absents et plus ils cherchent à se faire entendre. Ce qui nous vaut de matamoresques déclarations du style : «A sa réouverture, le Musée sera le seul, sur un plan international, à proposer au public l’accès à une prestigieuse collection d’art moderne issue de la donation Geneviève et Jean Masurel, à un ensemble d’art contemporain de référence ainsi qu’à une collection d’art brut sans égale en France » (phrase extraite du dépliant-activités 2005-2006). Je ne chipoterai pas l’auteur de ces lignes sur les deux premiers termes. En ce qui concerne le troisième, en revanche, je crois qu’il relève purement et simplement de ce que j’appellerais le syndrôme de la Belle au Bois dormant, dont la formule est comme chacun sait : «dans tes rêves !». A moins bien entendu que d’ici «l’horizon 2008», La Fabuloserie ait mis la clé sous la porte, qu’abcd-Montreuil se soit délocalisée et que les nouveaux collectionneurs privés qui poussent de ci de là comme champignons après la pluie se soient reconvertis dans la philatélie.
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23:20 Publié dans Parlotes | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : art brut | |  Imprimer | | Pin it! |

Commentaires

J'aurais voulu placer ce petit commentaire dans "sur le plancher de Jeannot" mais je n'y ai pas trouvé de place. Alors je me glisse ici.

Certains commentaires dans ce blog me semblent consternants, mais peut-être ne suis-je pas encore assez habituée aux us et coutumes de votre pays (que j’adore !). J’ai l’impression d’une cour de récréation avec des gamins, des gamines, qui ne cessent de se chamailler, de revendiquer la propriété de sacs de billes.
“C’est moi la première qui l’ai vu !!! na, na, na, nanaiaiiiirrrre“ (il faut y mettre la musique).
“Ben… non c’est moi ! euh…“
“Celui-là c’est mon ami…iiii et i !“
“et celui-là c’est un pas gentil… iiiiii et i !“
Ne croyez-vous pas qu’on se fiche de savoir qui a été le premier à voir ou à découvrir… ceci ou cela. On se fiche de savoir qui, de la poule ou de l’œuf ... On peut si on le souhaite, dans le cadre d’un article, d’une publication raconter l’histoire. Mais après, ce qu’il en reste… c’est l’Histoire qui fait le tri. Vouloir en permanence revendiquer des paternités relève, je trouve, d’une forme de radotage.
Si on aime tant que cela les œuvres d’art brut et leurs auteurs réjouissons-nous que le plancher de Jeannot soit maintenant visible au grand public, que plusieurs catalogues et publications en rendent compte. Soyons heureux que Lobanov ait été exposé un peu partout en France et dans le monde, qu’un ouvrage lui ait été consacré, que le film qui lui est dédié, présenté dans de nombreuses expositions et festivals internationaux de cinéma, ait reçu prix et honneurs… Réjouissons-nous que la Collection de l’art brut à Lausanne consacre une exposition à Lobanov, qu’il soit largement montré à partir du 13 juin à Prague dans le cadre d’une exposition “Art Brut, collection abcd“ que nous organisons Terezie Zemankova et moi-même.
Dans toute aventure humaine il y a des points de vues qui s’opposent, des conflits qui naissent, des querelles de chapelles : rien de plus banal à rappeler, mais étaler en permanence, sur la place publique, ses egos blessés ou ses aigreurs mal digérées, à mon sens n’intéressent personne.
Car l’essentiel n’est-il pas l’œuvre et son auteur ? La seule question qui devrait nous préoccuper n’est-elle pas celle de savoir comment les EXPOSER AU MONDE ?
Il est vrai aussi que cette question d’ordre moral, philosophique, esthétique, fait forcément surgir d’autres questionnements. Il est une question récurrente dans les conversations et dans ce blog c’est celle de l’argent. En France (que j’adore !), vous semblez souvent aborder l’argent de façon insidieuse et comme s’il s’agissait d’un péché et du mal absolu.
Pourquoi n’organiserions-nous pas une sorte de table ronde, des débats, un symposium (je ne sais quel mot employer) sur le thème: l’argent et l’art brut. Il me semble qu’il y aurait beaucoup à dire et d’abord permettre à certains et certaines d’exprimer ce qu’ils ont sur le cœur. Mais il y aurait surtout à confronter différents points de vue, différents usages, par exemple d’un pays à l’autre. Peut-être aussi débattre d’un code de bonne conduite, savoir comment s’y prendre face à des œuvres et des créateurs qui, pour la plupart n’ont jamais rien demandé à personne (c’était une idée du Pr. Wiart)

Barbara Safarova, pour abcd

Écrit par : Barbara Safarova | 19.04.2006

Le plancher de Jeannot ne fera jamais l’objet de polémiques, Animula !
Il a été découvert après la mort de Jeannot et des siens.
Guy Roux en a été le seul gardien jaloux qui a su le remettre en de bonnes mains, fort de ce qu’il a vu se dessiner depuis quelques années dans le paysage de l’art brut.
Moi-même je suis rentrée en contact avec Guy Roux grâce à ce plancher il y a plus de 10 ans.
Loin de nous d’autres idées que celles de la communication au sens fort du terme.

Quant aux propos de Mme Safarova, une fois de plus, ils me frappent par leur arrogance et leur impudence.
Personne et encore moins les russes n’ont jamais demandé à abcd une telle débauche d’activisme en ce qui concerne Lobanov. Quant au « film », il n’y a jamais eu d’autorisation au contraire (j’étais là) et le reste n’en parlons pas… Rappeler des faits n’a rien de superflu.
Excusez-moi, l’Histoire retient au bout du compte l’authenticité et la profondeur des motivations, l’argent n’étant pas le sujet à ce niveau.
Excusez-moi encore d’avoir à dire merci à certains et de manquer d’humour en la matière.
On ne peut pas se moquer impunément des gens ou les annihiler, surtout si les tenants et aboutissants vous échappent complètement et qu’il n’y a personne pour les rappeler à abcd.

Écrit par : dominique de Miscault | 19.04.2006

Permettez-moi d'être en désaccord avec vous, madame Safarova of abcd.
Je ne peux approuver vos touchantes déclarations d'amour à l'égard de notre beau pays. Il donne trop souvent l'impression d'une jolie pétaudière sortie toute chaude de l'imagination de Goscinny et Uderzo.
A la petite échelle de ce blogue, on voit se reconstituer le village gaulois avec ses vols planés de poissons morts.
Ni Jeannot ni le MAM n'avaient mérité ça.

Écrit par : Animula | 19.04.2006

Qui sont Goscinny et Uderzo? Des artistes brut qui représentent des poissons volants?

Barbara

Écrit par : Barbara Safarova | 20.04.2006

La Fabuloserie, une collection d'art brut? Est-ce bien juste? Elle se dit elle-même collection d'Art Hors les Normes", ça n'est pas pour rien. Elle contient nombre d'artistes marginaux plus justiciables de l'art contemporain "singulier" que de l'art brut (Rosset, Nedjar, Monchâtre, Andrée Moiziard, Francis Marshall, Enzensberger, Jano Pesset, Pascal Verbena...). Ou de l'art populaire parfois (Guivarch, Albert Sallé). Hormis quelques Aloïse ou Pierre Petit, on trouve l'art brut en minorité il me semble dans cette collection. Les reliques de sites d'inspirés du bord des routes dans le parc relèvent-elles de même de l'art brut stricto sensu?

Écrit par : L'Infatigable | 21.04.2006

Pierre Avezard, François Baloffi, Jacqueline B, Thérèse Bonnelabay, Joseph Barbiero, Jean Bordes, Janco Domsic, Jean-Albert Geisel, Jean-Paul Henry, Juva, Gaston Mouly, Charles Pecqueur, Giovanni Battista Podesta, François Portrat, Emile Ratier, Abdel Kader Rifi, Gaston Teuscher, Pépé Vignes... "justiciable" ou non, une minorité en effet.

Écrit par : La Fatigante | 22.04.2006

Je ne voulais poser cette question à propos de la Fabuloserie que parce que dans l'art brut inventé par Dubuffet et continué par Thévoz (avant que cela prenne une tournure bien plus "brouillée" ave Lucienne Peiry), certains créateurs tout aussi valables que les autres se trouvent rejetés de la collection principale de Lausanne. Dans la liste que vous m'opposez, chère Fatigante, je ne suis pas sûr que plusieurs ne soient pas dans la Collection Neuve Invention à Lausanne (l'ancienne collection dite "annexe" au début), comme Gaston Mouly (que Bruno Montpied, avec juste raison, range plutôt chez les "rustiques modernes", terme inventé par Chaissac avec une grande précision), ou Balöffi. Les cas des bâtisseurs spontanés" comme Avezard, Pecqueur, Portrat, comme je le disais dans le texte auquel vous avez répondu, méritent d'être interrogés sur leur appartenance à l'art brut selon Dubuffet. Non? Le fait de bâtir à l'extérieur, au vu et au su de tous, sur le bord des routes, suppose une attitude qui recherche un regard du vivant de leur auteur. Dans l'art brut, les créateurs ne paraissent s'exprimer que sur un plan de communication absolu, laissant bien souvent leurs oeuvres pourrir dans un coin jusqu'à leur disparition (cas de Laure, de Darger). Les autres cas que vous citez, effectivement, je les avais oubliés. Mais là, à défaut d'être une minorité (mais si l'on accepte mes remarques ci inscrites, ils sont bien toujours en minorité), ils me paraissent pour le coup tellement MINEURS qu'on n'a que trop tendance à les oublier (à l'exception bien entendu de Ratier, de Pépé Vignes, de Podesta et de Juva)...
L'Infatigable (si ce pseudo fatigue, faut le dire...).

Écrit par : L'Infatigable | 24.04.2006

On n’en finira pas de ne pas comprendre
Sans cesse nous voulons que ce soit tel que nous l’entendons plutôt que de nous interroger sur ce qui peut être
Peu importe ici le visible ; il ne signifie pas obligatoirement volonté de l’être !
Chez ces constructeurs, il est une seule préoccupation : poursuivre coûte que coûte, engagés qu’ils sont dans un processus qui a lien au monde auquel ils sont enchaînés et auquel ils doivent donner corps.
Engendrant des attitudes inexplicables autant qu’inexpliquées, modifiant le sens et le poids du temps, ne les concerne que le but qu’ils doivent atteindre.
Le facteur Cheval rivé à son projet entend bâtir la « reine du monde »
Théo Wiesen creuse le bois pour extraire les démons de son enfance ; délimitant son territoire par des totems qui semblent avoir pour rôle de vouloir écarter ceux qui s'aviseraient de pénétrer sur ses terres.
Virgili, crée un monde à l’image de Dieu ; son discours n’est que sublimation.

« Dieu c’est l’architecte du monde
Quand je fais quelque chose
Cela ne vient pas de moi
C’est le créateur qui parle »

Peu importe qu’on les regarde, peu importe qu’on les visite, leur préoccupation est d’une autre essence dont nous devons tenter l’approche si nous voulons en connaître tant soit peu le goût.

Écrit par : madeleine lommel | 25.04.2006

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