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18.04.2006

Robert Walser, les ours et moi

medium_ours_karl_marx.jpgQue vous dire d’autre avant de retourner à nos moutons parisiens ?
Que Berlin est une ville de gros nounours en résine, évocateurs de son blason.
On va de l’ours bleu d’Unter den Linden à l’ours multicolore de Karl Marx Allee en passant par le brun de Friedrich Strasse. Quand arrive le plantigrade de la rue Leipzig, on sait qu’on va pouvoir ôter son collant dont la couture vous fait des ampoules parce que Checkpoint Charlie n’est pas loin et l’hôtel non plus. C’est le moment de se reposer dans la chambre siebenhundertachtzehn avec son chéri. Celui-ci ne tarde pas à ronfler, épuisé par la visite des 4 musées ethnographiques de Dahlen où il a rencontré force «épouvantails» de Nouvelle-Guinée.

medium_figures_nouvelle_guinee.jpg

Le nez dans son guide de voyage, il rêve qu’il ascensionne la Kastanienallee dont les habitants ont les cheveux rouges et du percing plein leurs sourires. L’onirisme aidant, il se trouve au 12, dans la galerie Kurt im Hirsch. Il y feuillette Nuevo Rodeo, l’album de Léo Quièvreux publié par Le Dernier Cri.
Il y découvre le petit cow-boy emprunté à Martin Ramirez.
Votre petite âme errante, quant à elle, se plonge dans la lecture des proses brèves de Robert Walser, ce Suisse errant qui vécut un temps à Berlin. Dans le recueil intitulé Retour dans la neige publié aux Editions Zoé en 1999, émotion de lire ce Château Sutz étrangement prémonitoire. On sait que Walzer fut interné en 1929 à la Waldau de Berne où il croisa Adolf Wölfli. Château Sutz passe pour une fiction à caractère utopique. Ce texte décrit l’existence de prisonniers d’une institution maternante qui, sous le couvert d’une pseudo-liberté, les décharge et les prive de toute véritable initiative. Métaphore de nos contemporaines démocraties, il anticipe aussi véritablement sur le destin personnel de Robert Walser. Parmi les pensionnaires de ce château aussi implacable dans son genre que celui de Kafka, «
un communiste (…) qui ne se préoccupait plus d’améliorer le monde, il écrivait des vers et avait le bon goût de le faire comme quelqu’un qui établit des factures, c’est à dire très simplement

00:05 Publié dans Ailleurs, Lectures, Oniric Rubric, Vagabondages | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : robert walser | |  Imprimer | | Pin it! |

Commentaires

Thierry Kuntzel a fait une très belle vidéo titrée L'hiver (mort de Robert Walser), montrée actuellement au Grand Palais dans La Force de l'Art.

Écrit par : Lunettes Rouges | 12.05.2006

Je savais bien qu'Animula n'avait pas manqué de signaler déjà Robert Walser! Je viens de retrouver la note après avoir vu dans une librairie un livre de Zoé éditions (2000) qui lui est consacré et présente ses micrographies : une microécriture hallucinante qui n'est pas un palimpseste à la façon dont Théroigne de Méricourt masque le destinataire autant que le message, mais tout aussi difficile d'accès! On s'interroge vraiment sur le destinataire mystérieux de ces écrits. Pour les grandes cosmogonies on peut imaginer un Dieu comme réceptacle de l'effervescence mégalomaniaque qui s'y manifeste, mais à quelle petite souris sont destinés ces écrits microscopiques?

Écrit par : Jeanne | 13.12.2008

Une erreur s'est glissée dans mon message: le livre est de 2004. Pardon.

Écrit par : Jeanne | 15.12.2008

Les commentaires sont fermés.