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09.10.2006

En revenant de l'expo Unica Zürn

Faudrait la plume d’un ange et non le clavier plein de miettes de votre petite âme errante (qui grignote sur sa bécane) pour rendre compte de l’expo Unica Zürn à la Halle Saint-Pierre sur Paname. Mais bon sang, vous pouvez me croire sur parole et vous laisser convaincre que les autres trucs peuvent attendre. Ne serait-ce que pour ces dessins déchirés par Unica et reconstitués par un restaurateur habile (il y en a), ne serait-ce que pour ces huiles sur carton qui sont si rares, ne serait-ce que pour ce dessin aux bords mal découpés intitulé Monsieur Zebaoth monte la putain babylonienne, allez tout de suite à la HSP!

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Collection privée 

Comme ça il vous restera du temps pour y retourner. C’est que cette expo est une machine qui vous capture. Des fois, c’est trop intense, alors on se défend. Certains avec leur téléphone portable, d’autre avec leurs commentaires à deux balles, moi en inventant pour les œuvres d’Unica des titres perso du genre : Un chat du bout du doigt, Champignon à la vapeur de visage, Un œil qui griffe ou Une carte de géographie écorchée vive. La salle noire où sont les dessins se clôt par le fabuleux portrait de Bellmer par Unica que l’on a eu la bonne idée de mettre en regard du portrait sur papier froissé d’Unica par Hans.

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 Collection Bihl-Bellmer

Face à face où l’art culturel, à son meilleur, dialogue avec un art brut de la plus belle eau. C’est le seul clin d’œil au «parrainage» du père de la Poupée. Cette expo a le mérite de nous présenter l’œuvre de Zürn pour elle-même, sans trop de références convenues (sauf peut-être dans le dossier de presse) à l’ambiance surréaliste dans laquelle elle baignait mais qui n’a pas compté si fort que ça.

Préparez votre thune pour le catalogue bifide (français-english). Il va faire son effet. Pour pas être trop longue, je me contente d’énumérer les auteurs : Victoria Appelbe, Barbara Safarova, Sepp Hiekisch-Picard, Jean-Louis Lanoux, sans oublier Roger Cardinal, visiblement inspiré par le sujet. Son analyse se tient au plus près du concret de l’œuvre, de ses techniques, de sa réalisation. Les repères biographiques, dus à Rike Felka et Erich Brinkmann compensent un certain manque (volontaire) de documents annexes dans l’expo.

Je comprends qu’on ait cherché à nous confronter sans filtre à l’œuvre zürnienne mais j’aurais pas détesté, pour ma part, quelques vitrines avec des portraits-photos, des reliques plus nombreuses qu’un bracelet, des souvenirs d’enfance.

Bon, allez, je reprends une gaufrette.

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00:05 Publié dans Ecrits, Expos | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Unica Zürn, Hans Bellmer, art brut | |  Imprimer | | Pin it! |

Commentaires

Petit plus pour vous dire que je viens d'apprendre que France Culture consacrera une émission à Unica Zürn ("ou la folie mystique") le samedi 18 novembre 2006.

Écrit par : Ani | 11.10.2006

Si vous avez vu l'expo, dévoré le catalogue et lu les livres d'Unica Zürn, vous pouvez encore lire l'article de Dominique de Liège "Unica Zürn, Bellmer et Perec" ( en exergue "Ce qui n'est pas confirmé par le hasard n'a aucune validité" Bellmer) dans la Revue Essaim N°16 (au titre prometteur: "Des folies et des œuvres") qui paraît chez Erès http://www.edition-eres.com/resultat.php?Id=1768
et où il y a aussi un article de Chantal Allier "Avatars du nom propre dans la trajectoire d'A. Artaud".

Écrit par : Beatrice Steiner | 18.11.2006

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