15.02.2007
Village Voice chante faux
N’en déplaise à Mikael Angel, l’exposition Ramirez est en passe de rendre oufs nos Rouletabille d’outratlantique. Le déconophone est ouvert à plein régime et c’est à qui assaisonnera son potage avec l’hénaurmité la plus carabinée qui se puisse écrire.
La preuve en est cette audacieuse déclaration inaugurale dans un article du Village Voice du 8 février 2007 titré Broken Angel : «Martin Ramirez is the 20 th-century Fra Angelico» !
C’est un certain Jerry Saltz qui mêle ainsi son grain de sel dans un concert qui prend la tournure d’une opération de propagande concertée. Soyons reconnaissants à cet auteur qui a le mérite de clamer sans vergogne ce que d’autres se contentent de suggèrer mezzo-voce.
Loin d’être coiffé des grelots, Ramirez était, selon Jerry (Jerry !, Jerry ! Jerry !) sain comme l’œil, très cultivé et brillant dessinateur. Voilà tout. Encore un peu et vous verrez que s’il se taisait c’était faute de parler bien l’américain. N’hésitant pas, sans preuve d’aucune sorte étayée par des documents psychiatriques et en l’absence du principal intéressé, à rectifier le tableau clinique, Saltz l’affirme bien haut : Ramirez après avoir été ramassé par la police pour vagabondage «was then misdiagnosed as schizophrenic, catatonic, and manic depressive».
Mais puisqu’on vous dit que ses madonnas nous ramènent à Ingres aussi bien qu’aux vases grecs de l’antiquité ! Vous êtes dur de la feuille quand même !
La prochaine fois, je demanderai la recette de «l’oreille de porc à la Van Gogh» à Jules-Edouard Moustic. Banzaï !
00:50 Publié dans Ailleurs, Expos, Gazettes, Nos amies les bêtes | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : martin ramirez, art brut | | Imprimer | | |
Commentaires
Je vous jure que Broken n'est pas mon frère ni même mon cousin! Que voulez-vous, des conneries on en lit partout. Prenez votre "Fu Manchu" par exemple, qui dénonce les arrières gardes tout en nous resservant le couplet éculé du complot international du “grand marché qui ne cherche qu'une chose: dégrader tout en marchandise…“
Il n'en reste pas moins qu'à la lecture des différentes études sur Ramirez, celle de Victor Espinosa en particulier, les raisons qui ont conduit Ramirez au HP ne semblent pas si transparentes que ça. Replaçons nous dans le contexte de la grande dépression des années 30 aux USA, les hordes de perdus, un racisme effréné surtout contre les mexicains qui souvent et c’était le cas de Ramirez ne parlaient pas un mot d’anglais. Les HP souvent ramasses savates ressemblaient plus à des prisons/camps pour abandonnés de tous ordres. On a bien collé Lobanov pendant 50 ans dans un HP parce qu'il était sourd et muet.
A suivre…
Mikael Angel
Écrit par : Mikael Angel | 15.02.2007
ça ressert quelquefois, Granville (de l'éphèbe au crapaud). Et ça se resserre aussi !
Écrit par : MuMM | 13.03.2007
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