31.05.2007
Fleurs de bitume à Paname
Ce n’est pas parce nos amis Belvertois profitent de leur jardin pour nous narguer avec leurs brassées de roses qu’il faudrait vous imaginer que votre petite âme errante se trouve fort dépourvue du côté de la floraison.
En prévision de la fête des mères qui s’approche, je vous prie donc, mes Animuliennes à projénitures, de trouver ci-joint la photo d’une ronsardelette fleur de bitume apparue par je ne sais quel miracle dans le lopin de poussière au pied de mon immeuble, arrosé de bière tiède le samedi soir.
Une autre chose qui me fait crever de jalousie c’est quand le Bob Giraud’s blog (en vrai : le copain de Doisneau) m’apprend que Gabriel Pomerand aurait réalisé vers 1951-1953 un court-métrage sur les tatouages du milieu, Robert Giraud fournissant les tatoués. Pour une info, ça c’est une info que j’aurais aimé sortir !
Si ce film existe quelque part et que vous savez où, faites-le savoir subito presto au copain des Robert. Ce Pomerand était un drôle de pistolet lettriste aux temps légendaires de Saint Germain des prés et un des meilleurs écrivains du groupe.
C’est pas étonnant qu’il se soit penché sur les tatoués, il a bien fait des conférences ravageuses sur la prostitution et ce qu’il appelait par provocation la « pédérastie ».
Ceux qui ont croisé cette figure du quartier, tel ce libraire qui officiait naguère rue de Seine à l’enseigne de L’Envers du miroir, se souviennent de ses excentricités.
De Gabriel Pomerand, je ferais bien mienne cette pensée extraite d’une conférence qui fut interdite par le Préfet de police (Conférences, Cahiers de l’Externité, 1998, p. 78)
«Les préjugés sont si puissants, qu’aucune chose sérieuse ne peut plus être dite autrement que sous un aspect comique.»
23:55 Publié dans Ecrans, Images, Ogni pensiero vola | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : Gabriel Pomerand | | Imprimer | | |
Commentaires
Vous êtes formidable, âme divagante, errante, vagabonde. Vos commentaires à propos de mon pote Robert et de son pote Robert sont toujours pertinents et bien généreux à mon endroit ! Bonne continuation à votre âme
Le copain des Robert
Écrit par : Olivier | 01.06.2007
Pas mal les roses d'Animula... A Belvert nous les destinions, touffues, drues, multiples et colorées à la Dame du Poétou... Alors nous les distribuons tristounettement... Que n'avez-vous sorti vos ronsardelettes à temps... Animula que chante si bien Olivier? Vous me navrez !
Enfin... et puisque votre intention est bonne... Bonne Mèèèère, il se fait tard, je retourne vers les batteries de bateau que chante de son côté BM...Ciao, ciao
Écrit par : Le Pilote | 01.06.2007
Bonjour,
Je vois dans cette note que vous connaissez beaucoup au sujet de Gabriel Pomerand , moi je suis son petit fils, et je ne connais rien de lui , je n'ai même pas un livre qu'il aurait écrit. Pourriez vous m'aider à récolter plus d'informations , et éventuellement m'indiquer où je pourrais trouver quelques livres, Merci pour votre aide,
Gabriel Bucher
Écrit par : Gabriel Bucher | 30.09.2008
@ Gabriel Bucher
Vous me croyez plus savante que je ne suis.
Le nom de Gabriel Pomerand apparait périodiquement dans les magazines. Cette semaine, il est en tête de l'article de Pascale le Thorel sur "l'internationale situationniste" dans la "Gazette de l'Hôtel Drouot" (N°33).
Mais il vaut mieux vous reporter à "Lettrisme + Bibliophilie: Mode d'emploi", article de Frédéric Acquaviva paru en juillet 2008 dans "Le magazine du Bibliophile" (N°75).
Il énumère les principaux livres de Pomerand: "Saint Ghetto des Prés" (1950), "Le Cri et son archange" (1948), "Considérations objectives sur la pédérastie" (1949).
Ces 2 derniers livres, réédités par les Cahiers de l'Externité sont faciles à trouver.
Les autres: "Lettres ouvertes à un mythe" (1949), "Les méditations d'un bâtard" (1949), "Nota bene", c'est difficile. Vous pouvez les rechercher chez les bons libraires-antiquaires et/ou sur le net. J'ai déjà vu aussi: "Antonio hors de galaxie" (1954).
Merci de me dire si ces informations vous sont utiles.
La main amie d'Animula
Écrit par : Ani | 04.10.2008
De Gabriel Pomerand, il y a eu aussi "le D.Man" chez Christian Bourgois (1966). A propos du LSD...
Le livre annonçait "du même auteur", "Le testament d'un acquitté", précédé de "Ses aveux publics", aux éditions Julliard.
Écrit par : Le sciapode | 06.10.2008
@Gabriel (comme son grand-père)
"Bucher", pour qui cherche des livres, il y en a qui dirait que c'est un nom prédestiné.
La fille de Gabriel Pomerand se nomme Garance.
"C'est le nom d'une fleur" disait Arletty dans "Les Enfants du paradis". Est-ce celui de votre mère ?
La honte si elle voit que je me suis trompé dans ma liste! C'est "Saint ghetto des prêts" qu'il faut lire et non "des prés".
Écrit par : Ani | 06.10.2008
oui ma mère s´appelle Garance
Écrit par : Gabriel | 04.09.2010
@ Gabriel
Je suis tombée par hasard dans "La Légende de Saint-Germain-des-Prés, un bouquin paru il y a 60 ans aux éditions de La Roulotte. Photos de Serge Jacques et des textes de Michel Tavriger.
Je vous signale (si vous le savez pas déjà) qu'il y a une belle photo de votre grand-père à l'intérieur.
Avec la veste d'aviateur en mouton retourné sur l'épaule. Petite barbe, cheveux tout-fous, clope à la main et sourire charmeur.
Devant la grille d'une galerie de tableaux, "l'archange du lettrisme" (c'est comme ça que la légende l'appelle) parle à une jeune femme brune.
Écrit par : Ani | 06.09.2010
Bonjour,
(un commentaire qui n'en est pas un ; c'est un message personnel !)
une petite question à propos du petit-fils de Pomerand.
Je travaille sur G. P. en ce moment et j'aurais besoin d'entrer en contact avec la famille pour obtenir des informations qui me manquent... auriez-vous la gentillesse de me communiquer son mail ?
Ou de lui signaler que je cherche à entrer en contact avec lui ?
Merci d'avance
Bien amicalement
Eric D.
Écrit par : Eric Dussert | 17.11.2011
@ Eric Dussert
Vous avez noté, cher Eric, qu'Olivier Bailly a retrouvé le film de GP sur le tatouage.
Voir son blogue: Le Copain de Doisneau, post du 1er juillet 2011.
Quant à Monsieur-Je-Sais-Tout (Le sciapode), il ferait bien, de consulter le petit catalogue consacré à Pomerand en 2002 par Maxime Sigaud, libraire trop tôt disparu.
En exergue cette phrase de GP: "Je n'ai pas plus envie de sortir du monde que d'y rester".
A bientôt par mail.
Ani
Écrit par : Animula | 19.11.2011
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