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13.06.2007

De Neter à Ernst

Pour les amateurs de passerelles (un nouveau blogue vient de naître à ce sujet), je signale celle-ci entre le Berger merveilleux (Wunderhirte), fameux dessin à la mine de plomb (1919) de la Collection Prinzhorn, dû à Neter (August Natterer) et la non moins fameuse couverture des Cahiers d’Art de 1937 : Max Ernst, Œuvres de 1919 à 1936.

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01:05 Publié dans Images | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : Auguste Natterer, Max Ernst, art brut | |  Imprimer | | Pin it! |

Commentaires

Ce matin, avec une amie, nous commentions les derniers débats qui animent les blogs (...). Si ces chamailleries ne sont pas nouvelles c’est que chacun pense donner des réponses différentes alors que tous campent sur le même terrain. Sans doute le père Dubuffet avec ses formules provocatrices à l’emporte pièce, du style : “Il n’y a pas plus d’art des fous que d’art des malades du genou…. (j’abrège)“ et bien d’autres encore, est en partie responsable de ces emmêlages de pinceaux. Au cœur de la mec lausannoise (justement relevés par Animula) ces confusions semblent aujourd’hui prendre le dessus donnant la mesure du vide de pensée laissé par M.Thévoz.
Bref, savoir si les créateurs d’art brut sont plus ou moins influencés par la culture. S’ils sont comme le café, artistes tout court ou tout long, est un débat stérile.
La seule question, semble-t-il, qui permette d’ouvrir un champ d’investigation du territoire art brut, un débroussaillage enrichissant, fructueux et stimulant, est de poser en préambule que ces créateurs sont, pour la plupart, des psychotiques. Que vouloir les “faire raisonner“ comme nous, les névrosés, ou leur attribuer nos modes de pensée, condamne à radoter.
A partir de là tous les points de vue, les expériences, les connaissances, les sensibilités pourront enrichir la recherche.

xxx

Écrit par : xxx | 17.06.2007

Je suis d'accord avec ce commentaire, si bien venu sous les images de Neter et de Ernst.
Leur différence se situe dans le traitement de la métaphore proposée dans l'image. Celle de Ernst donne accès à "du" sens (à plusieurs niveaux d'analyse) tandis que l'image de Neter nous fait buter sur du non-sens, sur du "réel" à partir duquel notre seule ressource est celle des diverses "évocations" qui nous soient accessibles. Un sphinx à l'envers, en quelque sorte. Une "réponse" à une question qui n'était pas posée mais que la perplexité psychotique suppose. Et qui peut-être rejoint celle de la différence des sexes que les névrosés traitent différemment.

Écrit par : Béatrice Steiner | 17.06.2007

"Ce propos de Jacqueline Porret-Forel devrait nous éclairer sans ambiguïté : "Aussi longtemps que l'on manquera de critères pour dégager "l'intention artistique" de l’art pathologique, toutes ces comparaisons seront trompeuses. Elles reviennent toujours à identifier subrepticement comme une sphère identique à celle de l'art la sphère autistique dans laquelle vit le malade." "
J'ai extrait ces lignes du site de l'Aracine. Echo aux propos précédents?
Si l'on suit vos propos (à Béatrice Steiner et à xxx), peut-on comprendre l'art produit par des psychotiques? Parlent-ils un langage qui nous est inaccessible?

Écrit par : L'Infatigable | 18.06.2007

Leur langage ne nous est pas directement accessible. Il est très difficile d'avoir accès à la logique de cette expression sans un minimum d'échanges avec la personne. Il nous faut faire une opération difficile qui consiste à accepter que quelqu'un soit dans une position subjective radicalement différente: par exemple qu'il se fasse l'objet d'une supposition (un peu à la manière des mystiques qui répondent à l'appel de leur vocation). Cela modifie le rapport à la réalité, perceptible dans les images et dans leur construction (signes d'automatisme par ex.). Cela modifie également le rapport des auteurs à leurs œuvres qui leur sont "dictées" (de façon dictatoriale parfois!).
L'effet "esthétique" tient au fait que nous avons tous l'expérience archaïque de cette position objectale du sujet et que ces images réveillent un sentiment d'"inquiétante familiarité" qui nous la rappelle sur le mode de l'"Einfühlung" (mal traduit en français par empathie)

Écrit par : Béatrice Steiner | 18.06.2007

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