18.10.2005
ABCD au Japon
Qu’est-ce qui est jaune coquille d’œuf, couvert de pattes de mouche chocolat, sous couverture façon boîte en laque ornée d’une petite garde de sabre au verso ? C’est le trop beau catalogue de l’exposition Passion and Action qui est arrivé –Bouddah sait comment– dans la modeste boîte aux lettres de ma modeste personne.
Cette expo qui se tient en ce moment et juqu’au 27 novembre 2005 à Tokyo, House of Shiseido (produits de beauté très chics) est consacrée à la collection d’art brut d’abcd (décidément ils sont partout ceux-là). En japonais, le mot art brut ressemble à un joli TGV filant dans un paysage d’idéogrammes où on reconnaît (c’est traduit en anglais) la prose alerte d’un article de Barbara Safarova déjà utilisé, dans sa version française, dans le livre A corps perdu diffusé par Actes Sud. "Un monde fantastique s’ouvre à vous" dès la première page du catalogue de Tokyo qui mélange joyeusement les pantins de Domsic, les chats noirs de Bill Traylor, les mangeurs de saucisses de Friedrich Schröder-Sonnenstern.
On pardonnera à nos amis japonais ces télescopages. Ils ignorent peut-être encore que les créateurs d’art brut sont gens trop individualistes pour supporter (à supposer qu’on leur ait demandé leur avis) pareilles hybridations, propices seulement aux effets de kimonos des maquettistes de tous les pays. L’intérieur, plus respectueusement, décline quelques unes des remarquables images qu’abcd nous a appris à reconnaître, avec des jeux de trames du genre discrets qui attirent l’attention sur des détails et contrarient toute tendance à l’idolâtrie inutile. Le cerf de Ramirez qui remplirait à lui seul un grand palais de la mélancolie, les pages du calendrier de Kunijo Matsumoto, une femme d’Albino Braz exempte de toison pubienne. L’ambassade de France apporte son soutien à cette exposition. Votre petite âme errante aussi
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30.09.2005
5 Surr 5
Le 5 de Surr…, c’est comme le 5 de Chanel, le parfum de Marilyn. On y revient volontiers mettre son nez. Pour y trouver quoi ? Une brève sur le premier journal d’abcd la galerie qui accompagnait l’expo sur L’automatisme dans l’art brut (Le chant des sirènes !) avant les vacances. Je les trouve plutôt gonflés chez abcd de s’être attaqués à un sujet pareil. Je croyais, et M.-D. M. qui signe la note parue dans Surr… n° 5 semble croire toujours, qu’André Breton avait tout dit dans Le Message automatique paru jadis dans la revue Minotaure. Et bien il faut reconnaître qu’en lisant le journal abécédien j’ai appris pas mal de choses à propos de «l’automatisme mental» et de Gaëtan Gatian de Clérambault, le psy binoclard un peu ouf qui a cherché à débroussailler cette question plutôt coton. Ce qui prouve qu’il ne faut pas se contenter de faire des révérences aux «grandes têtes molles» du passé, même aux plus vénérables, du genre Dédé les Amourettes, mais qu’il vaut mieux, pour leur être fidèle, réfléchir par soi-même, aujourd’hui.
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